Mes souvenirs avec Me ALEXIS GABOU

alexis-gabou-1-212x300-4744208 Alexis GABOU

Par:  REV.DR. ANICET RAPHAEL MASSAMBA-LOKO

C’est durant la transition de 1992 que je rencontra me Alexis Gabou, celui-là même que nous pleurons aujourd’hui…Son intelligence, son humilité, ses talents oratoires, son objectivité, ses brillantes interventions au conseil de transition…me fascinèrent, à telle enseigne que moi, mes frères et mes amis acceptèrent bien volontiers que son positionnement politique emporta notre adhésion.Mais avant de reprendre ma plume, rouvrir mon encrier et déplier mon parchemin parsemé, hélas, de cette substance incolore ruisselant de mes joues, je me permets de présenter et à la famille et aux amis mes sincères condoléances. Je suis affligé, je suis triste, je suis en deuil.
Comme nous l’enseigne la révélation scripturaire, je m’incline devant l’implacable vérité qui d’ailleurs est in-susceptible de recours : « dieu a donné , dieu a repris, que le nom de l’éternel soit loue ! » job 1 :21
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière de laquelle tu es sorti, » conclut magistralement genèse 3 :19 Tel est le destin, sous le soleil, de tous ceux qui descendent du premier Adam. Un destin commun, un commun devenir, un devenir inévitable, devant lesquels, hélas, tout humain est désarmé d’avance. que ta volonté s’accomplisse, o seigneur, père de notre seigneur et sauveur Jésus !Je rencontrai, disais-je, le magistrat courant 1992. Partageant le même idéal qu’incarnait en ce temps le parti a l’emblème solaire, me Alexis GABOU nous soutint financièrement pour créer « l’association le soleil levant » dont votre humble serviteur fut le président du haut de sa blanche jeunesse et de sa vingtaine d’âge commençante.L’association le soleil levant soutenait la candidature de Bernard KOLELAS. Nos t-shirts portaient du côté gauche l’inscription « gabs .»

De mes entretiens avec lui je retins, a peu près ce qui suit. Me GABOU me dit une fois, puisque j’étais le président, que la première qualité d’un homme politique était le courage. Le courage de défendre la vérité et le droit, le courage de s’opposer a l’injustice, le courage de persévérer devant l’adversité. Même rempli de tous les nobles sentiments si vous n’avez pas le courage de les défendre, vous ne servirez jamais les causes justes, concluait-il, en substance.

Quelques temps après son éloignement du parti, ce qui, d’ailleurs, ne profita jamais au dit parti, je le rencontrais en face du cinéma RIO, en plein marche total, il m’interpella, il était adosse contre son 4×4, et sachant qu’en dehors du fait que j’entais présidente de l’association, j’étais aussi membre du cabinet de la communication et de la mobilisation qu’animait un compatriote qui, il y a peu fut encore membre du gouvernement, nous échangeâmes sur la vie du parti, il me fit des confidences et manifesta ses inquiétudes sur la subjectivité qui rampait au parti.

Avec le recul, je pense que des cadres comme les GABOU avaient leur place aux côtes du vieux. Leur départ sonna l’heure du triomphe d’un messianisme qui effaçait toute objectivité et fermait carrément la porte aux compétences qui pouvaient bien servir le parti. Les « ndojis, les prophéties…prirent le dessus sur toute analyse sérieuse, les bons lâchèrent, les fidèles de la première heure s’en allèrent…puis arriva tout ce qui arriva.

Je suis bien place pour le reconnaitre. j’étais la et j’ai été aussi de tous les exils : celui de KIN, d’Abidjan et de l’occident, ou nous y sommes encore…

J’ai voulu écrire cette page, non pas pour dire qu’il était un ange, mais juste pour rappeler qu’il fut un temps, ou œuvrant pour les hautes valeurs que génère un état républicain, je croisai Me GABOU. Ce temps me fit croire qu’avec de la très bonne volonté on pouvait transformer notre Congo en un ilot de bonheur et de paix. C’est en ce temps-là aussi que je priais les Matsoua et les Mama ngunga…que je me trompais bougrement. C’est en ce temps-là que je croyais en moi, en mes aptitudes et talents. Pauvre de moi, j’étais dans la nuit la plus totale. Jusqu’ au jour ou « celui qui n’a jamais commis de péché et dans la bouche duquel il ne s’est point trouve de fraude» (1pierre 2 :22) m’enjoignit de le servir, je sortis alors de l’emprise de mes premières croyances. Je devins une création nouvelle, comme le dit si bien 2corinthiens 5 :17

Je me disais, qu’une fois en France j’irais le voir en compagnie de mon ami Me Pascal NGANGA, un de ses proches, avec lequel ils allèrent au premier congrès des originaires du royaume kongo, organisé par l’explorateur de la diaspora kongo aux Amériques :Tata Massengo Mabongolo. Helas, cela n’arrivera plus. Les beaux projets nous abandonnent parfois s’en allant sans mot dire, comme s’en vont les beaux jours…
Par- delà les pleurs, par-delà la tristesse, la mort, n’importe quelle mort doit nous rappeler que nous ne sommes que de passage sur cette terre. Un jour nous quitterons cette vallée de larmes. Prenons en conscience. Aux dires de la bible qui n’est pas un livre européen, asiatique ou africain, jésus est le seul chemin vers le père qui vit dans un royaume de beauté, de paix éternelle et de bonheur qui ne finit pas, un royaume qu’il veut partager avec nous par Jésus-Christ son seul fils, notre sauveur.

A lui la gloire, le pouvoir, l’éternité aux siècles des siècles, amen !

CROWLEY, TX, 2018

REV.DR. ANICET RAPHAEL MASSAMBA-LOKO