Avec Claudine MUNARI comme députée, MOUYONDZI peut-elle passer de la malédiction à la bénédiction ?
C’est par cette interrogation qui en dit long sur les attentes des ressortissants de cette contrée (MOUYONDZI) que beaucoup de nos lecteurs nous ont interpellés. Il est évident que depuis pas mal d’année cette ville est laissée à l’abandon malgré la succession des hommes politiques de cette localité ayant eu des entrées au gouvernement depuis une trentaine d’année. Toutes les infrastructures existantes sont des héritages coloniaux qui aujourd’hui sont loin de répondre aux besoins des populations. Pire leurs dégradations et vétustés éloignent de plus en plus MOUYONDZI du train de développement. Certains accusant les MBERI, TAMBA-TAMBA, MOUKOUEKE, MOUYABI et autres d’avoir livré cette contrée sous l’autel des intrigues politiciennes la privant ainsi d’une politique de reconstruction et rénovation cohérente pour favoriser son accroissement économique. L’absence remarquée des ténors politiques au centenaire de Mouyondzi, en l’occurrence Mbéri Martin, Moukouéké, Jean Mouyabi, Victor Tamba-Tamba et beaucoup d’autres pouvait laisser penser que cette cérémonie aurait fait un grand plouf. C’était sans compter sur la pugnacité de Mme Claudine Munari et surtout sur le réveil des consciences de plusieurs ressortissants de Mouyondzi qui ont voulu privilégier l’avenir des dits pays au détriment de toute intrigue politicienne. D’autres interpellent aujourd’hui MUNARI d’agir en parfaite ressortissante de cette localité.
La question que l’on doit poser à nos « parents qui sont libres de leur choix politiques; c’est ça aussi la démocratie » et de savoir pourquoi pérennisent-ils leur collaboration avec un régime qui n’a jamais porté un seul intérêt sur la vie publique de leur circonscription ? Sont-ils incapables de peser en faveur de la contrée sur les projets de développement entrepris par le pouvoir qu’ils soutiennent ou sont-ils plus préoccupés par leurs petits intérêts personnels ?
Bien que les aspirations profondes des ressortissants de MOUYONDZI soient compréhensibles et soutenables. Il nous semble approprier de replacer le débat dans une logique républicaine. Est-ce que c’est le rôle d’une députée de palier aux manquements d’une politique nationale de développement des infrastructures ? Une députée ne serait-elle pas une intermédiaire entre les doléances des populations de sa circonscription et son intercession auprès des autorités gouvernementales ? Comme nous l’avons signifié dans nos précédentes colonnes « Le Rôle d’un Député quelconque est de légiférer, contrôler l’action de l’exécutif et servir de courroie de transmission entre la nation, l’état et les doléances des ressortissants de sa circonscription. Mais à aucun moment il serait le député d’une région sous l’exigence qu’il partagerait la même origine ethnique. C’est totalement absurde et nous le dénonçons. C’est une dérive qui est loin de promouvoir les idéaux d’unité et de rassemblement » (1) ni encore moins le développement.
Toutefois, il faut admettre pour les citoyens de Mouyondzi, il y a de rares sujets de consensus et l’un des plus unanimes et tristement, par la même occasion, celui qui impacte le plus grand nombre d’entre nous est celui de la mise en place et la gestion d’une politique de développement de cette contrée. Cela incombe aux autorités nationales. Depuis plus de cinquante ans aucune vision du futur pour une nouvelle ville n’a été conceptualisée pour permettre à la Ville de Mouyondzi de bénéficier des bienfaits de programme de développement.
Bien au contraire, la situation s’est dégradée dans plusieurs villes, Nkayi, Loutété, Makoua, Souanké… sur des fronts aussi divers que les abus de facturation, le ramassage des déchets, la gestion des transports, l’entretien des installations de soins de santé et d’éducation etc.
Le constat de Mouyondzi est significatif par la dégradation inexorable de toutes les infrastructures de Mouyondzi. A l’image dégradée du métier d’enseignant, s’ajoute l’état lamentable des bâtiments scolaires. Ce constat peut être étendu sur l’ensemble des bâtiments administratifs (la sous-préfecture, les hôpitaux, le marché etc.). Il suffit de jeter un regard sur l’état très avancé de délabrement du principal collège de Mouyondzi, jadis école centrale de Mouyondzi. Pourtant, c’est là que certains cadres nationaux ont fait leurs brillantes études primaires. Aujourd’hui c’est plus un tas de détritus qu’un bâtiment scolaire. Il n’est pas non plus étonnant de constater par endroit que les villages proches de Mouyondzi sont plus propres le centre de ce dernier envahi par la végétation surtout pendant la saison pluvieuse. La place du marché de Mouyondzi, pendant les pluies, est impraticable à cause de l’absence des installations d’évacuation d’eau. L’eau stagne et on trouve la boue partout. L’unique charpente du marché laissée par les colons ne peut plus contenir le flux de populations et peut s’affaisser à tout instant car trop vieux. Que dire des routes ? Seul le tronçon Bouansa Mouyondzi est asphalté mais avec l’effondrement du pont métallique, à cause du manque d’entretien, accentue les difficultés des populations qui parfois doivent faire des heures pour couvrir juste 20 Km
Une ville qui connait une grande expansion doit avant tout réserver à sa jeunesse quiétude et stabilité. Or à Mouyondzi c’est l’indifférence totale envers une jeunesse qui souffre de mille maux. Comment s’étonner de l’augmentation des attitudes d’incivilités comme c’est le cas dans ces phénomènes de transports en communs incontrôlés communément appelés « les taxis «cent-cent» constaté par un observateur de passage dans les pays de Mouyondzi je cite. … « … de nombreux chauffeurs y exercent sans permis de conduire, tandis que leurs véhicules n’ont pas, souvent, de papiers de bord. Cerise sur le gâteau, ces taxis ne manquent pas de rouler à tombeau ouvert, faisant des dépassements dangereux. Leur état technique laisse aussi à désirer. Tout indique que, sans assurance, ces moyens de transport public exposent la vie des citoyens à un vrai danger. Et comme pour défier toute norme en matière de transport public, la surcharge est devenue une coutume: quatre passagers à l’arrière et deux à côté du chauffeur. Le contrôleur, lui, prend, carrément, le risque de s’installer sur le toit du véhicule. Un agent est, parfois, admis auprès du chauffeur, à condition de fermer les yeux sur la surcharge… Et «Boula moteur Tâta… S’en fout la mort». Comme quoi, on n’a pas besoin de dire qu’il y a de l’ordre à remettre de ce côté là. »
Il serait, néanmoins, très facile de s’arrêter là, sans mettre en exergue les défaillances de gouvernance locale avec des équipes et des responsables communaux pas toujours préparés à assumer ni à assurer leurs responsabilités face à des entités de demain qui peinent à capitaliser plus de cent ans d’histoire et des dizaines d’expérience de gestion de service de la collectivité.
Que peut faire MUNARI
Il faut noter que le rôle de MUNARI en tant que député est de respecter les textes qui régissent la législation en vigueur en aucun cas celui de se substituer à l’exécutif. Elle doit, toutefois, être proche des citoyens de sa circonscription en étant attentive à la vie quotidienne pour comprendre le réel, faire progresser la législation et améliorer son application.
Rien ne lui interdit par contre de créer des partenariats avec des acteurs habilités dans diverses compétences pour mettre en pratique les conclusions retenues lors du dernier centenaire de la ville . Nous rappelons que les propositions ci-dessous cités ont été retenus mais leur concrétisation tarde prendre corps dans la vie quotidienne des populations de Mouyondzi
-Ériger un monument historique où seront gravés les noms des hommes et femmes illustres dans tous les domaines ;
-Construire un musée de la culture des pays de Mouyondzi qui sera le repère de toutes les générations
-L’application effective de la carte sanitaire en matière de construction des centres de santé intégré (CSI) notamment à Mouyondzi centre et dans les autres localités ;
-Doter l’hôpital de Mouyondzi d’un personnel qualifié (Médecin, Assistant sanitaire, Infirmier d’Etat, Laborantin, Sage-femme,…) ;
-Doter tous les centres de santé de matériel médicochirurgicaux et des médicaments génériques.
-Doter les écoles des personnels enseignants qualifiés et du matériel didactique particulièrement au CEMA et au CETI ;
-Réhabiliter le lycée de Mouyondzi.
-Mettre en place les équipes des filles et femmes pour revaloriser le « makemgu »
afin d’en faire une discipline sportive de compétition.
-Créer les coupes Paul SAYAL MOUKILA pour le foot ball ; MABOUMINA CADY pour le hand ball et Delphine MIYALOU en semi marathon
-Procéder à l’électrification ainsi qu’à la desserte en eau potable dans les pays de Mouyondzi ;
-Relancer les pépinières sur les produits agricoles tels que le café, les agrumes et les essences nobles, prenaient corps dans le paysage socioculturel mouyondzien
S’ils aiment bien Mouyondzi qu’ils consacrent l’argent qui sert à acheter leur conscience aux actions développement de la contrée.
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1) Une démocratie en dents de scie : http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/975-une-democratie-en-dents-de-scie.html
Merci à Victor FOUTOU pour les images et vidéo.
Les enfants de Mouyondzi
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