Munari a-t-elle commise une erreur politique ?

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Par:    Jean-Claude BERI

Le Congo est désarticulé, déstructuré mais surtout fracturé, politiquement, socialement, économiquement et enfin moralement. Certaines chapelles se nourrissent de cette colère, mais ne propose rien qui puisse l’apaiser. Le clivage PCT- UPADS ne permet plus de tenir et d’apporter des réponses aux congolais qu’on soit de l’opposition ou du pouvoir. Et cela fait des années. Ce comportement de l’indécence collective se vérifie tous les jours sur le terrain. En fait vite de gommer 2016 pour se lancer dans une énième manipulation électorale en 2021.

Alors même les préoccupations issues de la dernière conférence nationale n’ont jamais été suivies d’effet. On veut se projeter vers un dialogue aux contours flous et aux attentes hypothétiques. Voilà que Mme MUNARI jette un pavé dans la marre en recommandant un choix cornélien à Mr OUABARI. Est-ce que c’est une erreur politique ou un choix délibéré ???  Dans quel but ????

Tout ceci pour dire que la décision prise par Mme MUNARI en « intimant l’ordre » à Mr OUABARI de faire un choix entre l’UPADS et le FROCAD est tout simplement contre-productif. Pourquoi n’a-t-elle pas agit de la même manière avec des nombreux  cas de militants du PCT, du MCDDI, du RDD, et beaucoup d’autres qui sont bien incrustés dans les sphères décisionnels du IDC- FROCAD-J3M ?

Non,  madame MUNARI, vous avez tout faux. Mr OUABARI bien qu’étant membre de l’UPADS a été respectueux des directives de FROCAD. D’ailleurs il a toujours été très constant dans ses convictions politiques qui lui valent aujourd’hui plusieurs mesures disciplinaires pour avoir  manifesté son désapprobation aux  décisions prises par le premier secrétaire de l’UPADS. Son choix du cœur et de conviction ne peut être mis en balance avec son adhésion au FROCAD qui du reste n’est qu’une structure éphémère.

Pourquoi cette injonction maintenant alors que Mr OUABARI assume ce poste depuis plusieurs mois   et n’a jamais fait  l’objet d’une quelconque remarque nécessitant une telle remise en cause ?  On croirait que l’annonce de l’hypothétique dialogue fait resurgir les tensions enfouies entre responsables de l’IDC-FROCAD-J3M.

D’autant plus nous avions à la tête de l’IDC-FROCAD-J3M plusieurs entartés des partis soutenant sassou ouvertement ou pas.

Cette attitude nous interpelle et nous pose la question sur la sincérité et surtout la cohérence politique de cette injonction. Comme nous le savons tous, que le FROCAD (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique)  est né sur la base d’un constat : le rejet du pouvoir de sassou dans sa volonté unilatérale de modification de la constitution. Cela sous-entend que chaque citoyen opposé au changement constitutionnel pouvait y adhérer. Et c’est à ce titre que vous aviez été suivi par des milliers de congolais.   Et c’est aussi à ce titre  que vous seriez encore suivi demain pour défendre une certaine idée de la démocratie.

Mme MUNARI, ceux qui vous conseille d’agir de cette façon vous induise en erreur,  car ils veulent votre échec et l’échec de tout espoir. On ne vous demande pas d’être la  gardienne de la bonne moralité des politiques congolais. Mais juste d’appliquer et de construire avec tout le monde,  le socle nécessaire pour une révolution pour la libération du Congo. Vous n’êtes pas ou ne serait pas  celle qu’on choisira pour prendre ce genre de décision pour avoir été vous-même un modèle de l’in-exemplarité de la politique congolaise.

On pourrait aussi dire que vous aviez tous travaillé pour sassou et œuvrer pour son retour et même son maintien au pouvoir,  donc vous portez à ce titre,   une lourde responsabilité dans cette situation dramatique que vit notre pays.

Ne nous entrainez pas dans vos petites querelles de chapelles. Il ne s’agit pas de l’UPADS et FROCAD mais il s’agit du Congo. Et tout congolais de l’UPADS et passant par le PCT et YUKI qui pense que cette conviction, qui est la nôtre,  celui de défendre la démocratie par le respect des institutions et au-delà des partis est le bienvenu.  Commencer par travailler efficacement en mobilisant les congolais par des messages et actes de réveils des consciences des congolais vous honorera plus que de se lancer dans cette chasse au soi-disant militant indésirable. A ce titre, je suis désolé,  vous l’êtes tous. Vous portez tous en vous, par vous choix et vos comportements,   les causes de cette situation.

Ce que les congolais attendent de vous ce sont des contre-propositions, un projet unificateur , des prises de positions claires et courageuses lorsque le gouvernement prend des mesures impopulaires et sectaires ou encoure lorsque des nominations claniques sont officialisées, des propositions de solutions d’emploi pour notre jeunesse, le combat pour une justice équitable, un retour à l’ordre juste et durable, la fin de l’impunité et des privilèges , primauté sur l’excellence au travail et la probité morale, la libération des prisonniers injustement incarcérés….

La prolifération des messages invectivant envers un gouvernement et son président dont beaucoup d’entre vous partagent des affinités, tout en se vantant d’être de l’opposition, est loin d’une opposition crédible. L’absence d’une opposition audible, courageuse et imaginative construit chaque jour le lit de l’immoralité, de la corruption et retarde le développement du Congo.

Pour construire la future alternance au système Sassou le peuple congolais doit s’appuyer sur des leaders d’opposition fiables. Cela est possible par un débat politique de fond qui réunit tous les opposants au régime actuel. Cette opposition est sommée de sortir de son mutisme, en abordant sur la place publique les vrais problèmes de société c’est-à-dire l’avenir du Congo.

Aucun changement n’est possible en cultivant la politique de l’autruche. Il faut amener le peuple à adhérer à un projet par les forces des idées novatrices.

Ce postulat est un gage d’unité autour d’une idée celle de construire le Congo, alors l’on se pose une simple question en contemplant cette opposition boitillant, peureuse, à quand le réveil d’un vrai sursaut patriotique ? Etes-vous pour le peuple ou contre le peuple ?

Jean-Claude BERI