Notre analyse du discours de Denis Sassou Nguesso : Le Non-dit

Comme chacun le sait, Denis Sassou Nguesso s’est longuement exprimé hier, mercredi 12 août, devant son parlement (l’Assemblée nationale et le Sénat par lui nommés) réuni en congrès.

De ce discours fleuve ou plutôt de tout ce bla-bla-bla, nous n’avons retenu que ce que Denis Sassou Nguesso n’a pas voulu dire, autrement le non-dit.

« La démocratie n’est ni une coterie politique ni un arrangement entre les hommes politiques pour se passer des tours de pouvoir au mépris de l’expression du peuple. La démocratie, depuis sa naissance, demeure le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Le peuple est donc seul souverain. Ne l’oublions jamais. La démocratie, c’est aussi, et bien le dialogue, dialogue sain entre les citoyens, entre tous les acteurs de la vie publique. Parce qu’il n’y a pas meilleure voie en démocratie que celle du débat public, qui permet à toutes les opinions, à toutes les contradictions de s’exprimer librement. C’est ce que nous avons fait à Sibiti, il y a quelques jours. Sibiti dont les résultats ne manqueront pas d’écho dans le futur » , a-t-il dit.

Derrière cette longue litanie, toute personne non avertie pourrait se contenter d’y voir qu’une allusion à son pseudo-référendum, qui lui permettrait de changer la Constitution et se maintenir au pouvoir à vie (et la voie lui serait alors ouverte pour assurer sa succession dynastique).

Nous, nous disons qu’il ne s’agit là en vérité que d’un enfumage grossier qui dissimule mal un non-dit.

En effet, ce que Denis Sassou Nguesso n’a pas dit c’est qu’en réalité il a un autre plan en tête et nous l’avons déjà dit.

Tous les observateurs avisés savent que Denis Sassou Nguesso veut jouer la montre.

Ce qu’il veut, c’est le glissement du calendrier électoral et la mise en place d’une période de transition jusqu’en 2018 – qu’il dirigerait bien évidemment -, le temps pour lui de laisser passer l’orage et d’attendre le retour au pouvoir de ses amis de la droite, en France, et de ses amis Républicains, aux Etats-Unis.

Et pour cause. Compte tenu du calendrier que lui imposent les événements de cette fin d’année 2015, à savoir, l’organisation (par lui-même) des jeux africains, en septembre, suivie de sa participation à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (le sommet sur le climat) qui aura lieu à Paris, en France, en décembre, il faut être d’une naïveté enfantine pour croire que Denis Sassou Nguesso pourra prendre le risque de convoquer son pseudo-référendum d’ici à la fin de cette année 2015 (il n’est tout de même pas fou pour prendre un tel risque avant de se rendre en France pour prendre part audit sommet sur le climat).

En clair, il n’y aura pas de référendum mais il cherchera à créer des troubles dans le pays afin de se fournir le prétexte qui lui permettrait de justifier à la face du monde la nécessité d’organiser cette période transitoire.

Et, en 2018, il sifflera la fin de ladite transition, c’est-à-dire qu’il aura alors les mains libres après le départ de François Hollande, en France, et de Barack Obama, aux Etats-Unis, ses deux bêtes noires qui l’empêchent de dormir. Tel est le vrai plan caché de Denis Sassou Nguesso, ce non-dit que nous avons relevé dans son discours fleuve d’hier devant son parlement réuni en congrès. Tout le reste ce n’est que de l’enfumage.

Et d’ici là, il va s’employer soigneusement à neutraliser, par tous les moyens, tous ceux qui sont susceptibles de gêner son plan.

Aussi, nous demandons au peuple d’accentuer la pression et cette fois de ne pas se laisser berner par ce vieux dictateur sanguinaire et corrompu qui se croit plus rusé que l’ensemble des Congolais.

Bienvenu Mabilemono