Dans son discours d’intronisation d’un hold-up monarchique, ce 16 avril, Denis Sassou Nguesso s’est laissé aller à un trait d’humour devant le parterre d’invités à son image : « A compter d’aujourd’hui créons la rupture avec les comportements du passé : la concussion, la fraude, la corruption ! »
Ne sachant trop si c’était du lard ou du cochon, les pseudo hôtes de marque présents, tous aussi corrompus que lui pour la plupart, ont préféré se mordre les lèvres plutôt que de rire aux éclats. Accordons tout de même à Denis Sassou Nguesso le grand mérite d’avoir prononcé ces trois derniers mots (maux) qui n’avaient été que très peu entendus, et tus par les différentes plateformes de l’opposition durant toute la récente campagne électorale ; le candidat Mokoko mis à part.
Mais les Denis Christel, Edgar, Willy, Bouya, Ondongo, Etoka, Gokana, Ebata, Ayayos et autres sangsues de notre richesse nationale peuvent être rassurés. Malgré ce discours de façade, rien ne changera sous cette nouvelle ère tyrannique qui s’ouvre devant nous et surtout devant eux… ! Ce n’est pas demain que le vieux fauve, même édenté, deviendra végétarien !
Les affaires redémarrent déjà. La pompe à milliards pour Jean-Jacques Bouya et consorts ne saurait s’arrêter en cette période de vaches maigres. Ces prédateurs qui saignent à blanc les finances publiques, au sens figuré, et nos parents particulièrement ceux du Pool au sens propre, ne sauraient se mettre au régime. Quoi que nous affirme l’usurpateur nouvellement investi, le besoin de voler, au sens criminel, congénitalement est toujours présent. Les caisses sont vides. Alors comment s’enrichir par les temps qui courent et comment blanchir une partie de la montagne de billets d’argent sale qui a été cachée ?
De plus, nouveau trône, nouveau carrosse ! Il tarde au monarque récemment intronisé de réceptionner enfin son jouet à 100 milliards qui se morfond dans le désert du Nevada : le Boeing 787 Dreamliner immatriculé N887BA. Se servir de son argent personnel (celui qu’il a déjà volé au Trésor Public) pour payer un reliquat de facture, pas question ! Alors la solution peut-être vient d’être trouvée…
L’ancien pêcheur à la sagaie, Jean-Jacques Bouya et ses acolytes ne manquent pas d’une imagination particulièrement fertile pour la prédation et le recyclage financier. Ces derniers individus avaient même promis, très maladroitement, à Marion Maréchal Le Pen, lors des dernières régionales en France, d’investir 3 milliards d’euros dans sa région, si elle était élue ? Ce ne fût pas le cas, et il a été impossible de voir la couleur de cet argent, vraisemblablement très gris ! Le même Innocent Dimi, qui avait été sous les feux des projecteurs de la presse internationale en tentant de faire machine arrière, revient plus discrètement sur le devant de la scène médiatique pour le compte de la Société Ecair et de la société « La Financière ». Cette dernière appartient à Monsieur Willy Etoka, particulièrement occupé, ces temps derniers, à l’hébergement d’éléments cagoulés à Pointe Noire dans son immeuble de la rue Alice Valette ; en plus de gérer la pénurie en produits blancs dans les stations-service sur l’ensemble du territoire congolais.
Revoilà donc Monsieur Innocent Dimi à la tête d’un placement obligataire de plus de 91 millions d’euros (60 milliards de FCFA) au profit d’ECair dont on voudrait assurer le placement auprès d’investisseurs de la sous-région ou auprès de structures étatiques selon la directrice générale d’ECAir, Mme Beyinda-Moussa. Au prétexte bidon d’ouvrir de nouvelles lignes (Abidjan, Bangui et N’Djamena) mais en réalité pour libérer le Boeing Dreamliner VIP Présidentiel.
Bien entendu, tout investisseur raisonnable ne manquera pas de faire des recherches, malgré le visa de la COSUMAF. Une grande littérature, peu engageante concernant ECAir, pullule sur certains sites internet et aussi sur le nôtre. Cela serait étonnant que des personnes sensées répondent positivement à cette offre, même avec la garantie de l’Etat du Congo. De tout temps, cet Etat de non-droit a toujours été récalcitrant à honorer ses engagements, ses créanciers et à respecter les jugements qui le condamnent à les payer. Ce ne seront pas les Odzali et Berrebi qui diront le contraire…
Reste la voie du blanchiment. Cette piste serait la plus intéressante pour ce gang qui dispose de quantités énormes de liquidités presque impossible à recycler à l’étranger. Prêter à des filiales de l’Etat congolais comme ECAir (ou la SNPC) serait un bon filon. Remettre de l’argent dans les caisses via des emprunts obligataires garantis par l’Etat, avec un rendement non négligeable de 6%, serait doublement intéressant pour eux.
D’abord, l’argent aussitôt entré dans les caisses de ces entreprises repartirait en grande partie (après avoir libéré le Dreamliner dans ce cas de figure) presque immédiatement dans les poches desquelles il était sorti. L’Etat leur devrait tout autant sans compter les intérêts. Au terme du prêt, si l’entreprise ou l’Etat rembourse, l’argent sera propre ; il aura été correctement blanchi et pourra circuler sur tous les continents ou presque. En même temps que Denis Sassou Nguesso à bord de son grand oiseau blanc qui aura quitté le Désert du Nevada !
En cas de perte du pouvoir par le gang mafieux, en pratiquant les méthodes des Fonds Vautours, avec lesquels ils sont maintenant très proches, leurs successeurs n’auront d’autre choix que de les payer.
Aujourd’hui ECAir, avec la livraison du Dreamliner, demain « la fraude, la concussion, la corruption » et les appels aux marchés financiers continueront sûrement sur une grande échelle, jusqu’à la vente de leurs participations dans les champs pétroliers, pour un encore plus grand jackpot !
L’essence de ce pouvoir est le détournement ainsi que l’enrichissement à tout prix. Ces vingt dernières années lui ont permis d’accumuler un butin considérable. Ceux qui ont constitué les plus grandes fortunes, déjà cités plus haut, seront ceux qui continueront à se servir en priorité malgré l’engagement de l’usurpateur lors de son investiture ; ce dernier est réputé ne respecter ni serment, ni promesse.
Les bombardements du Pool ont été déclenchés pour que l’on assure une paix royale au tyran et à son clan de prédateurs. Les pertes de vies humaines n’auront que peu d’importance, ce qui compte pour le dictateur assassin et ses soutiens c’est de pouvoir se retrouver impunément à la tête de leurs affaires d’extraction pétrolière et de jouir impunément d’un train de vie indécent. D’ailleurs piaffant d’impatience, à la veille de la fastueuse réception d’investiture à Brazzaville, comme pour la saluer, un des principaux partenaires pétroliers de notre prédateur national, Monsieur Claudio Descalzi d’ENI, communiquait sur un colossal programme d’investissement.
La rupture annoncée par Denis Sassou Nguesso n’est pas pour demain, ni même après-demain. De son nouveau trône, il a pu mesurer toutes les fourberies qui lui ont été nécessaire d’accomplir au vu et au su de tous. Ce monarque, dans son nouveau règne, est nu, totalement nu. Rien ne saurait cacher maintenant ses vols et ses crimes. Le plus dur est assurément devant lui !
Et comme le dit le proverbe : « Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaîtra ! » La nuit a été longue, très longue, mais les premières lueurs ne tarderont plus… !
Rigobert Ossebi
Source : www.congo-liberty.com
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