Pascal TSATY MABIALA et Guy Brice Parfait KOLELAS, taupes de Sassou ou top de l’opposition ?

00000000000000000000000000000000000000000000tsaty20kolelas-1089334« La trahison, dans quelque circonstance que ce soit, ne peut jamais cesser d’être infâme» Louis-Philippe de Ségur

Face à la tyrannie du système Sassou et à l’imbroglio dans lequel nous barbotons, il nous incombe de jeter un énorme pavé dans les douves de la politique pour que tous les Congolais, dessillés par les éclaboussures jettent un regard sur ces cloaques. Ainsi, notre peuple meurtri par l’effroyable terreur installée par le tyran d’Oyo, saura séparer en toute lucidité, le bon grain de l’ivraie pour faire le tri de ses quelques dignes fils, décidés à se battre pour s’affranchir des fourches caudines du « gang des barbares ».Malheureusement, je puis l’affirmer sans attenter à la vérité que les postures des deux leaders des deux plus grands partis de l’opposition Pascal TSATY MABIALA et Guy Brice Parfait KOLELAS, frisent le salmigondis programmatique.

Le Congo, pays de Cocagne transformé en géhenne

C’est un truisme de le rappeler : en Afrique de l’Ouest, les grands mouvements populaires ont fait florès, en emportant aux mille diables les dictatures les plus féroces, parce qu’ils étaient animés par une société civile forte, couplée à une contestation généralisée en lame de fond. Ayant totalement phagocyté l’éclosion de toute société civile puissante au Congo, il ne restait à Sassou qu’à neutraliser la société politique en dévoyant l’action des grands partis par la terreur. Et si cela ne suffisait pas, la corruption géante viendrait à bout de dernières velléités de résistance.

Les meetings de septembre-octobre 2015, avaient convaincu Sassou d’une chose : désormais, les leviers essentiels pour anéantir toute la rancœur étouffée par des années de privation, d’avilissement et de brimades infligés au peuple, passeraient par une mainmise sur les chefs de parti. Depuis cette période, Sassou s’est attelé à affiner son œuvre maléfique visant à transformer le pays de Cocagne qu’est le Congo en véritable géhenne. Il fallait pour cela s’ appuyer sur les leaders «  mercenarisés » issus de différentes régions du pays, pour réaliser son funeste projet de mourir au pouvoir. Il reste le maître incontesté d’un scénario dont on peut deviner l’épilogue. Maitrisant plus que quiconque la sociologie du Congo en bon agent de renseignements, il sait recruter les acteurs les plus talentueux, en ce qu’ils seraient en mesure d’engranger plus de monde : les leaders des plus grands partis de l’opposition.

Pascal Tsaty Mabiala, l’homme qui respecte scrupuleusement le cahier de charges imposé par Sassou

Pascal TSATY MABIALA est le politicien carriériste par excellence. Celui qui sait souffler le chaud et le froid sans états d’âme, pourvu que ses propres intérêts et ceux de ses affidés de la direction de l’UPADS soient ménagés.

Il sait porter avec maestria, les habits d’un leader du plus grand parti de l’opposition, capable de fustiger l’autocrate d’Oyo comme lors du meeting de Dolisie du 4 août 2013 qui avait galvanisé son électorat  et fit trembler le camp Sassou; persuadé qu’à partir de cette date, il prendrait toutes ses responsabilités pour bâtir une réelle stratégie de reconquête du pouvoir. Que nenni !

De même, la justesse de son propos du 16 octobre 2015 sur RFI, placé au coin du bon sens et de la combattivité politique, avait bluffé ses supporters et le peuple congolais dans une certaine mesure, notamment lorsqu’il avait déclaré : « A partir du 20 [octobre], et notre dernier meeting de Brazzaville, j’espère qu’il se tiendra, nous lancerons la désobéissance civile. C’est-à-dire qu’à partir de cet instant, nous n’allons plus reconnaitre le Président Sassou comme Président de la République ».

Son patriotisme ne résista pas aux coups de butoir des nguiris. Et sa volonté de vouloir faire partir Sassou se transforma en véritable boulet pour l’opposition. Ses tergiversations lors de la signature de «  La charte pour la victoire » qui concernait les cinq candidats aurait dû nous alerter sur sa félonie. Son âme errait déjà dans l’oyocratie.

Lors de la Conférence de presse du 30 juin 2016, sans doute pour tenter de justifier son forfait, Pascal TSATY MABIALA fit exploser le couvercle de l’ignominie par cette impérissable saillie « […] Ce qui excluait toute violence contenue dans le vocable de désobéissance civile qui est par essence un appel à l’insurrection ». Mais où diable trouve-t-il des ingrédients de violence dans la désobéissance civile, l’action pacifique par excellence ? !.

L’historien Pascal TSATY MABIALA est sans ignorer que même les élèves du secondaire savent que Gandhi, Martin Luther King et Mandela, ces trois icônes mondiales ont pu donner leurs lettres de noblesse à la désobéissance civile en résistant sans violence à des régimes iniques.

La stratégie du FROCAD –IDC en vue de doubler la CENI de Sassou trouvait son point d’orgue avec la mise en place de la CTE, qui dans toute la transparence, communiquerait des résultats plus proches de la réalité des urnes. Pour être efficace, un effort financier était demandé aux cinq candidats qui avaient signé «  la charte pour la victoire ». Tenez-vous bien ; alors que MUNARI, OKOMBI et MOKOKO avaient payé les 5 millions de FCFA exigés pour chacun d’entre eux, GBP Kolelas et Pascal TSATY MABIALA déjà dans le collimateur de Sassou ne s’acquittèrent pas de ce montant, en tout cas, pas un seul centime pour Pascal TSATY MABIALA.

Pour achever de convaincre le dernier carré de ses irréductibles partisans de sa félonie, il prit « acte » de la victoire de Sassou avant d’entériner cette démarche par la participation aux festivités du 15 aout 2016, boycottées par l’opposition. Le tour est joué…

Kolelas, champion toutes catégories des «  recours » infructueux

Prisonnier des accords URD-PCT autrefois signés entre KOLELAS père et Sassou, Guy Brice Parfait KOLELAS n’a jamais compris qu’il trainait là un véritable boulet d’une extrême nocivité qui entraverait son envol politique. Avec un peu plus de jugeote, il aurait compris depuis longtemps que Sassou ne soutiendrait jamais un candidat autre que celui du PCT pour l’élection présidentielle, ni pour n’importe quelle élection, du reste. Et que l’indépendance politique aurait été la meilleure des attitudes. Mais aurait –il pu être quelqu’un d’autre, lui qui a toujours déclaré urbi et orbi qu’il était le fils de Sassou ? On le sait, les crimes de parricide sont toujours lourds de conséquences sanglantes depuis l’époque de Brutus.

Une fois à l’IDC, une exigence de clarification entre leaders aurait été la moindre des choses. La démission d’Okombi Salissa du PCT serait un préalable pour envisager quelque chose de viable. Nous y reviendrons. Les politiques congolais affectionnent le flou non artistique au point de se départir de l’essentiel.

Pourquoi donc, après avoir battu les flancs lors de la campagne contre le référendum constitutionnel, Guy Brice Parfait KOLELAS est rentré dans une phase d’ambigüité du propos ? « Nous acceptons le verdict, quoique discutable, de la Cour constitutionnelle » avait-il déclaré de façon laconique, sonnant le glas de tout espoir de conquête de pouvoir. Point n’est besoin de rappeler que Guy Brice Parfait KOLELAS fut parmi les premiers à déclarer sa candidature à l’élection présidentielle, dans un climat pos-référendum délétère.

Depuis le hold-up électoral du 20 mars 2016, la démarche de Guy Brice Parfait KOLELAS s’écarte inexorablement de ses ambitions visant la conquête du pouvoir. Nous avons l’impression que celle d’un serviteur de Sassou, à qui le « Koumbi de Total » avait confié sa progéniture pour la poursuite du « boukoutage », prend le dessus.

Dans cette crise post- électorale, on a l’impression que chaque prise de parole de KOLELAS, chaque acte qu’il pose, renforce le pouvoir de Sassou. Qu’il s’agisse de sa déclaration emprunte d’ambigüité à travers laquelle il affirmait respecter une cour constitutionnelle illégale, en refusant de respecter le résultat des urnes ; ou que l’on évoque la saisine de cette cour alors que ce recours n’est pas suspensif ; on voit bien comment le ver était déjà dans le fruit.

D’autres actions vouées à l’échec ont été entreprises par Guy Brice Parfait KOLELAS. Il aurait saisi la cour africaine pour contester l’arrêt de la cour constitutionnelle. De même, de qui se moque-t-on quand il demande une enquête parlementaire relative aux bombardements dans le Pool ? Est-ce de la diversion ou de la naïveté ? Mais de quels parlementaires parle-t-il ? Ceux-là dûment nommés par le satrape d’Oyo, incapables d’initier une seule loi visant l’amélioration des conditions de vie des populations ?

Dernière en date, demander l’amnistie du général Jean Marie Michel MOKOKO à un Président illégal et illégitime est une véritable farce. A moins de respecter les consignes contenues dans …le cahier de charges.

Le démantèlement de la dictature actuelle n’est pas une sinécure. La capacité des hommes en charge de la débâtir est le coefficient le plus déterminant dans cette entreprise héroïque. Dans la lutte actuelle, notamment en face d’une dictature qui n’hésite pas à tirer sur son peuple, les résistants doivent être liés par une espèce de « mariage entre les âmes » pour conjurer ce que l’évêque anglican Jeremy Taylor appelait par « adultère d’amitié » pour parler de trahison. Le peuple congolais n’accepte plus de la part de ses leaders, cet abandon doublé d’une volonté de nuisance et de participation à la manœuvre de malfaisance dirigée par Sassou.

Contrairement à ce que pensent certains supporters de Pascal TSATY MABIALA et de Guy Brice Parfait KOLELAS, dénoncer leurs errements ne contribue nullement à les affaiblir ; leur rôle, comme leaders des grands partis, est plus que jamais déterminant dans leur fief respectif. S’ils ne sont pas en mesure de relever le défi de libération du Congo, ils doivent avoir l’honnêteté de céder leur place à ceux qui sont plus pétris de patriotisme. Le Congo survivra à eux. C’est le moins qu’on puisse dire…

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