Bon nombre de citoyens ne le savent peut-être pas, ou le savent mais n’y croient vraiment pas, ce qui tue depuis des années la lutte contre le président Denis Sassou-N’guesso, c’est la traîtrise de certains leaders de l’opposition congolaise.
Plusieurs signaux ont parfois été lancés à cet effet par la presse congolaise sans que ceux-ci n’émeuvent personne. Pire, les journalistes qui font ce genre de révélations s’attirent les foudres de certaines personnes, très mal informées, et qui, sans le savoir, protègent, non pas des hommes politiques, mais des businessmans en milieu politique. Comment peut-on vouloir d’une chose et son contraire, c’est-à-dire, peaufiner une stratégie pour chasser Sassou à la tête de l’Etat, et à chaque fois, troquer ladite stratégie contre des billets de banque auprès des services secrets ? C’est, malheureusement, ce dont s’est toujours rendu coupable Paul Marie Mpouelé depuis au moins 2 ans. En fait, c’est la raison véritable de leur amitié avec le colonel Thomas Bakala mayinda, Directeur des Renseignements généraux de la police, son parrain dans les milieux du pouvoir de Brazzaville. Après chaque réunion de la conférence des présidents de l’opposition, Paul Marie Mpouelé rend compte. Cela ressemble un peu à l’attitude d’une mère qui enfante son enfant et le tue après. Cependant, l’opposition congolaise regorge beaucoup de personnes de ce type. Pour preuve, lorsque Paul Marie Mpouelé se sent acculer par les autres leaders de l’opposition, il menace très souvent de « tout dire ». Dire quoi ?
Une sortie médiatique qui a éclaboussé
A l’en croire, la conférence de presse de Paul Marie Mpouelé, largement diffusé par télé-Congo, où il vient d’annoncer sa démission à la tête de la coordination du FROCAD, a été vécue, par les leaders de l’opposition, comme un coup de poignard dans le dos. La vérité est qu’ils ont été devancés par leur poulain politique qui les a traité de corrompus et se sentent aujourd’hui éclaboussés. Pour éclairer la lanterne publique, en sa qualité de Coordonnateur du FROCAD, Mpouelé avait la charge de convoquer une réunion où les autres avaient prévu de le renverser. Sentant venir le danger, il a différé cette réunion à plusieurs reprises, le temps pour lui de préparer sa démission et de la rendre public afin de semer la confusion dans l’opinion publique nationale. En clair, donner l’illusion d’un départ volontaire de la coordination du FROCAD. Ironie du sort, tout le long de la conférence de presse, le voleur a crié ô voleur !
Quelles conséquences l’opposition doit-elle tirer de l’attitude de Mpouelé ?
L’opposition congolaise devrait définitivement prendre ses distances avec Paul marie Mpouelé au risque de le voir nommer au poste de ministre dans le prochain gouvernement de Sassou ou à celui de préfet de la Bouenza, et ce, en tant que membre du FROCAD et de l’opposition radicale. D’ailleurs, Mpouelé lui-même confie à qui veut l’entendre qu’il fera partie de ce gouvernement. Qu’à cela ne tienne, à partir du moment où Mpouelé a démissionné, il se compromettra encore plus avec le pouvoir de Brazzaville. S’il s’agissait de lui comparer à une race de chevaux, ce serait la race Mustang, au sein de laquelle on trouve les chevaux les plus difficilement indomptables et incontrôlables. En somme, méfiez-vous des opposants congolais à qui la chaîne nationale accorde son espace.
Guy Milex Mbondzi