Il y règne présentement, dans la vie politique congolaise, un esprit de cour et une obséquiosité des rampants vis-à-vis des possédants, la petite ambition en lieu et place de la grande ambition, de la médiocrité à tous les échelons de la société.
Pas étonnant que le Congo-Brazzaville poursuit son lent déclin. Dans les administrations, mais aussi en politique, quand les responsables décident de ne rien décider et se compromettent à force de compromis, la médiocrité devient plus qu’une conséquence, qu’une cause, elle se fait passer pour la base de la société congolaise.
Beaucoup d’entre nous sont outrés par les propos tenus par Pierre Mabiala, au cours de l’émission «La Grande Interview»de Elie Smith, diffusée sur MNTV le vendredi 25 avril 2014, qui consistent à segmenter les citoyens congolais en tenant compte de leurs origines régionales et à les enfermer là-dedans dans le cadre d’un débat citoyen… le changement ou non de la constitution de 2002. Le système pctiste incarné par Denis Sassou Nguesso fait baigner le Congo dans une marre de médiocrité politique.
Le culte de la médiocrité politique de Pierre Mabiala
Le fait d’être ministre et membre du comité central du PCT, confère-t-il à Pierre Mabiala de parler au nom de tous les ressortissants du Niari et d’exclure de surcroît, les congolais d’autres départements sur un sujet d’intérêt national ?
Si l’on suit le raisonnement abracadabrantesque de Pierre Mabiala, l’on comprend pourquoi Pascal Lissouba, de 1992 à octobre 1997, a été isolé d’une partie de l’intelligentsia politique nationale. Pierre Mabiala procède par la segmentation d’un débat national en voulant exclure Mathias Dzon, Pascal Tsaty Mabiala, Jean Jaurès Ondelé et bien d’autres sous le prétexte qu’ils ne sont pas natifs du département du Niari.
«… Vous pensez que Mathias Dzon n’a pas à intervenir sur une question nationale qui a été abordée dans le Niari parce qu’il n’en est pas originaire et parce que ses parents ne sont pas amis avec ceux de Lissouba, le grand frère « génétique » de Sassou ? C’est bien ce qui ressort du discours de Mabiala non ? Cela me pose un sérieux problème éthique… C’est lui-même qui pose ce problème en usant de sa qualité de « juriste » ! Marion Michel Madzimba Ehouango.
Ancien membre de l’UJSC et du syndicat étudiant à la faculté de droit à l’université Marien Ngouabi, Pierre Mabiala a été l’un des conseillers du gouvernement de Pascal Lissouba en 1995.
Caméléon politique dans l’âme, Pierre Mabiala change d’obédiences politiques pour chercher à se hisser ou à demeurer au firmament des postes boukoutoires juteux. En demandant à cor et à cri la modification de la constitution de 2002. Pour achever son opération de séduction en sa qualité de chiens de chasse, Il a créé à Dolisie une association dénommée « Dynamique pour la paix » qui milite pour la modification de la constitution afin de permettre à Sassou Nguesso de se présenter à la présidentielle de 2016.
Dire que Denis Sassou Nguesso a succédé à Pascal Lissouba à la suite d’une élection est une absurdité. Serait-il devenu un psychopathe politique ou simplement un profito-situationniste en niant le coup d’état du 05juin 1997 ?
Les mêmes faits produisent les mêmes effets. « L’homme étant l’ennemi de l’homme, ce qui entraîne au chaos, il choisit pour sa sécurité, sa survie et ses intérêts personnels, égoïstes, d’abdiquer ses libertés au profit d’un tyran (qui se confond à un Etat) décidera à sa place où est son bien, quels sont ses droits, et même quels doivent être ses désirs, ses opinions, et ses pensées. » (Thomas HOBBES, philosophe anglais, en 1651, dans Le Léviathan)
L’étalement et le rabâchement des propos exsangues de Pierre Mabiala sont le symbole d’une pensée qui conduit à l’asservissement et à l’autisme politique. C’est un homme qui n’a pas d’estime pour sa propre personne. Prétextant parler au nom d’un fils du Niari, Mabiala Pierre cherche à manipuler l’opinion nationale en faisant passer Denis Sassou Nguesso comme un homme providentiel qu’il dit « être fils du Niari, car ayant été adopté par la famille Lissouba. » Drôle de raisonnement. Cette niaiserie ne peut être admise : un frère qu’il a combattu par les armes. Quelle ineptie !!!
Tous les Congolais savent que Denis Sassou Nguesso n’est qu’un dictateur bien qu’il s’entourerait de Ministres, de Députés, de Sénateurs, et de conseillers de toute nature, il n’en demeure pas moins qu’il détient entre ses mains la totalité des pouvoirs. De même, le pouvoir judiciaire est à sa botte comme le témoigne le limogeage du procureur et du président de la cour d’appel de Brazzaville, Corneille Moukala Moukoko et Maturin Bayi.
Les propos nauséabonds de Pierre Mabiala sont les signes apparents d’un pouvoir décrié par les Congolais. Ce ministre veut recouvrir ce pouvoir tant décrié d’une chape de mépris (chômage galopant, pauvreté, misère sociale, malnutrition, corruption généralisée, insalubrité, dépravation des mœurs, l’immigration incontrôlée…) en voulant biaiser le peuple congolais d’un avenir plus prometteur. Dans un état en déliquescence, dont la corruption gangrène l’administration, on ne peut pas parler du contrôle de l’immigration. Aucun document officiel congolais n’est sécurisé. Les casiers judiciaires, les certificats de nationalité et les actes de naissance pré-remplis sont à la portée de tous les étrangers. Au XXIème siècle l’administration congolaise n’est pas encore rentrée dans l’ère du numérique. Tout est fait à la main même le recensement administratif spécial dont les résultats montrent un effondrement, en l’espace de six ans (2007 à 2013), des électeurs dans tous les départements de l’hémisphère Sud.
Denis Sassou Nguesso, en 32 ans de règne, n’a pas été capable de moderniser notre administration et l’ensemble de la société congolaise et il veut un 3ème mandat pourquoi faire ? Il a prouvé son incapacité à apporter le moindre changement dans la société congolaise.
Le peuple Congolais doit s’opposer sans retenue, avec courage aux diktats des intelligentsias (Pierre Mabiala, Justin Nkoumba, Isidore Mvouba, Pierre Ngollo…) qui gangrènent tout notre système politique gravement corrompu.
Einstein disait que «Les grands esprits ont toujours rencontré l’opposition violente des esprits médiocres». Pierre Mabiala ou toute autre personne qui s’oppose à l’alternance démocratique sont «dangereux pour le Congo».
Sassou Nguesso et son parti, le PCT, jouissent d’un haut niveau d’impopularité. Ce n’est nullement le fait de remettre la somme de 2000 F CFA à ceux qui viennent applaudir sans rien comprendre ou écouter des discours verbeux, pourrait effacer 32 ans d’immobilisme du pouvoir de Sassou Nguesso.
La manipulation de Sassou Nguesso
La manipulation politique est proche de la manipulation psychologique sauf qu’il s’agit explicitement d’un jeu de pouvoir dans lequel un groupe de personnes use de tous les moyens possibles pour convaincre les foules à croire et/ou à agir dans un sens ou un autre avec la conviction profonde de faire ce qui est juste alors qu’il n’en est rien.
Pour se maintenir au pouvoir Denis SassouNguesso cherche à abrutir les Congolais par la corruption, l’alcool, le sexe, la dépravation des mœurs : autant de moyens de contrôler le peuple en assouvissant ses désirs les plus bas. A cela s’ajoutent la religion et la superstition, auxiliaires indispensables du pouvoir.
Pour changer ou modifier la constitution de 2002, Sassou a besoin d’un petit nombre d’individus aboyeurs qu’il laisse profiter du système. Il les « tient » par l’appât du gain et des honneurs. Ainsi se maintient la structure pyramidale de la société congolaise, que Sassou Nguesso contrôle du sommet à la base grâce à une chaîne ininterrompue d’hommes à son service profitant de ses bienfaits et autres détritus laissés sur son parcours de dictateur sanguinaire. A la base de cette pyramide, Sassou, est «le chef suprême».
En somme, par la corruption, les faveurs, les primes et récompenses à la médiocrité que certains congolais reçoivent en guise de récompenses de Sassou Nguesso et des sbires de ce système corrompu, on en arrive à ce point qu’ils se trouvent presque aussi nombreux, ceux auxquels le système tant décrié engraisse, que ceux auxquels la liberté plairait. « Ainsi, il suffirait que la base de cette structure renonce à soutenir l’édifice social en place pour que celui-ci s’écroule de toutes pièces. » (La Boétie, Discours de la servitude volontaire)
Vouloir à tout prix empêcher le peuple congolais d’aller vers l’alternance démocratique est dangereux et préjudiciable pour le pays. Ce comportement jusqu’au-boutiste peut nous faire replonger dans des méandres tristes de l’histoire pas très lointaine du Congo.
La segmentation des idées sur des sujets citoyens, l’achat des consciences et la corruption des jeunes sans emploi ne pourront nullement arrêter le ressenti partagé du « raz le bol »et la colère commune.
Une force vive que l’on appelle courage conduit à la Reconquête de notre statut de citoyen Congolais libre, de travailleur responsable, de parents protecteurs, d’enfant d’une République ayant son Histoire, ses valeurs, ses traditions, sa culture, son honneur.
Eh oui! Il faut être courageux aujourd’hui pour oser s’opposer à la pensée unique, aux diktats des intelligentsias qui gangrènent tout notre système gravement endoctriné par des idéaux rétrogrades. Il faut accepter d’être montré du doigt, d’être vilipendé, d’être parfois traduit en Justice pour avoir osé dire la vérité.
Le tripatouillage et le bidouillage du corps électoral par le PCT à travers le recensement administratif spécial est un moyen, un de plus, d’empêcher les Congolais, cette force vive de s’exprimer fortement, en chassant partout où faire se peut les partisans et les complices de ce pouvoir scélérat qui cherche à détruire tout ce qu’il peut, pour installer à la place, pour longtemps, pour très longtemps, un clan égoïste et plus obèse que les Congolais ne font plus confiance. Les politiques qui incarnent des modèles de vertu dans les mots et de turpitudes dans les actes.
Les Congolais ne doivent pas céder au piège grossier que nous tendent Sassou Nguesso, le PCT et ses satellites corrompus; il ne s’agit pas ici d’espérer des lendemains meilleurs dans un Congo de misère et de pauvreté. La corruption conduit à la compromission.
Il s’agit de préparer le terrain d’un Congo Nouveau, libre, responsable, plus sure et plus juste. Un Congo Nouveau que l’on ne peut accepter d’être biaisé par des dirigeants fantoches maladroits et aux mœurs légères.
Chris Abela, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
– Le ministre Pierre Mabiala parle du changement de la constitution avec une fougue régionalisme.
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