Pierre NGOLO et le PCT n'ont pas vu venir le Printemps Burkinabé

En convoquant sur les antennes de TV-Congo pour le 4 Novembre 2014, la Session du bureau politique du PCT, consacrée à la poursuite en son sein du débat sur le changement programmé par le pouvoir en place de la constitution du 20 Janvier 2002, Pierre NGOLO et son PCT n’ont pas un seul instant vu venir le « Printemps Burkinabé » qui lui-même est prélude au « Printemps de l’Afrique centrale », qui n’est autre qu’un sévère avertissement pour le Clan SASSOU NGUESSO et ses courtisans.

Le choix de la date du 4 novembre, n’est pas un hasard de calendrier, car Pierre NGOLO et ses amis du Clan-PCT-OYO croyaient « sans scrupule » que le changement constitutionnel réussirait au Burkina Faso avec le ralliement des 18 députés opposants corrompus à coup de centaines de millions, le succès de Blaise allait leur ouvrir ainsi le chemin pour en faire autant à partir de cette session du bureau politique ; le reste ne devait être que mascarade et manipulation de l’opinion comme d’habitude.

Pourquoi Pierre NGOLO ne peut pas comprendre qu’un Parti comme le PCT qui depuis des décennies n’arrive pas à instaurer la Démocratie en son propre sein, ne peut pas garantir l’exercice de la Démocratie au plan national ?

Dans le contexte actuel, le Débat sur le changement de la constitution est dépassé, il est inutile voir inopportun, et les questions vraies auxquelles Pierre NGOLO et les membres du bureau politique du PCT devaient répondre le 4 au 5 Novembre 2014, puisque le Peuple en attend les réponses, sont les suivantes :

Premièrement : Après plus de 32 ans de règne et de gestion sans partage du pouvoir, SASSOU NGUESSO est-il toujours, selon les normes constitutionnelles et l’éthique politique, le cheval qu’il faut pour briguer au nom de son parti la Présidence du Congo en 2016 ?

Deuxièmement : Après plus de 32 ans de règne et de gestion sans partage de pouvoir sous la direction de SASSOU NGUESSO, le PCT n’est- il toujours pas en mesure, de trouver une autre compétence capable de remplacer SASSOU NGUESSO en terme de Candidature à la Présidentielle ?

Troisièmement : A ce jour, le PCT reste-t-il aveugle et insensible face au vent du Printemps Arabe, du Printemps Burkinabé et enfin face au vent de l’Alternance Démocratique qui souffle sur l’Afrique ?

Le Débat sur le changement de la constitution étant dépassé voir inopportun, ce que le Peuple Congolais attend de Pierre NGOLO et du PCT à l’issu de leur fameuse session du bureau politique du 4 au 5 novembre 2014, c’est la désignation de son Candidat à l’Alternance Démocratique de 2016, en dehors de SASSOU évidemment.

Pierre NGOLO et les membres du bureau politique du PCT doivent comprendre que le BOURREAU DU PEUPLE CONGOLAIS n’est pas les LETTRES DE NOTRE LOI FONDAMENTALE, mais plutôt les Hommes investis de la puissance publique qui la gèrent depuis plus de 32 ans sans partage, sans vision pour le bien-être du peuple, une gestion publique digne d’aventuriers.

Si révision et changement il y a : c’est eux, ces hommes qui méritent plutôt d’être remplacés et non la Constitution du 20 Janvier 2002. Pierre NGOLO et les autres barons du PCT doivent abandonner leur projet anti démocratique de changement constitutionnel, et investir un autre candidat pour l’élection présidentielle de 2016, et ce, conformément à la LOI; à condition que ce candidat ne soit pas de la famille Sassou car le Congo n’est pas un Royaume.

Faute de suivre ces recommandations républicaines, une insurrection populaire des Congolais les mettra Tous dehors !

Pierre NGOLO et les membres du bureau politique du PCT doivent comprendre qu’en rien la constitution a empêché au courant électrique d’être permanemment disponible à Brazzaville et Pointe-Noire, quatre ans après la mise en service du barrage hydroélectrique d’Imboulou.

Ce n’est pas par la faute de la Constitution que les enfants congolais du premier et deuxième cycle s’asseyent à même le sol par manque de table bancs et que l’unique université du pays, l’Université Marien Ngouabi, se meurt et ne se limite plus qu’à la fabrication des diplômes au lieu de former les cadres.

Ce n’est pas par la faute de quelques articles de notre constitution qu’il manque des autoroutes au Congo, des échangeurs dans la ville capitale et que le peuple, même dans les grandes villes, est privé des soins de santé primaires.

Si le gouvernement de notre pays n’arrive pas à offrir à son peuple un pouvoir d’achat à la hauteur de nos richesses, à endiguer le chômage des jeunes congolais devenu endémique et à codifier le bail des maisons, le tout pour le bien-être du Peuple Congolais, ce n’est pas la Constitution qui en est responsable, elle n’est pas coupable, donc elle est non touchable et inchangeable. Mais ces déboires de notre Pays sont dus aux hommes qui dirigent depuis 32 ans, ces gens doivent partir.

Pierre NGOLO et les membres du bureau politique du PCT sont sans ignorer qu’on peut comme au Burkina Faso et pendant les élections locales du 28 septembre 2014 corrompre les conseillers, les députés, les sénateurs ou quelques cadres ventriotes, mais jamais corrompre tout le Peuple !

La preuve réside dans le taux de participation historiquement médiocre de 5% aux élections locales du 28 septembre 2014 ; Et quand un Pays comme le Congo, n’a que 5% du peuple pour participer au transfert du pouvoir par le vote électoral, cela veut dire que la souveraineté du pays est menacée et le pouvoir en place totalement désavoué, perdant ainsi toute sa légitimité devant le peuple.

Dans le Kouilou, à Pointe-Noire, dans la Bouenza, le Niari , la Cuvette- Ouest et dans la Likouala, lors de la mise en place des bureaux des différents conseils, les organisateurs de ces scrutins ont eu la preuve du désaveu total du PCT par le peuple, car partout ne totalisant pas le nombre requis des sièges, le PCT sous la direction de Pierre NGOLO et du Président « fondateur », s’est vu dans l’obligation de verser de grosses sommes d’argent (Fonds du trésor public congolais) aux grands électeurs ( de 500.000 à 1million de FCFA par conseiller ) pour acheter le vote à la présidence des bureaux de tous les conseils locaux.

A titre d’illustration, même à Oyo et à Talangai, supposés Fiefs naturels et traditionnels du PCT et de SASSOU NGUESSO, peu de monde s’est déplacé pour aller voter le 28 septembre 2014, occasionnant ainsi un taux record d’abstention de plus de 90 % comme partout ailleurs.

Face à ce tournant irréversible de l’Histoire que Pierre NGOLO et ses membres du bureau politique du PCT n’ont pas vu venir, nous osons croire que SASSOU NGUESSO, Chef clanique du pouvoir en place au Congo et ses courtisans entendront raison et oublieront pour toujours l’idée de changement de la Loi fondamentale, afin de préparer désormais une alternance démocratique, consensuelle et apaisée en 2016.

Pierre NGOLO et les membres du bureau politique du PCT, avec un peu de sagesse, de lucidité et de pragmatisme ont l’obligation de comprendre qu’il ne leur reste de toute évidence qu’un seul choix à faire :

Aider Mr. SASSOU NGUESSO, en négociant pour lui dès à présent et auprès du Peuple Congolais, « une Grande Porte de Sortie », afin de sauver aussi leur propre personne, car le printemps de Brazzaville à l’instar des autres printemps n’épargnera personne.

Devant le tournant pris par l’odyssée constitutionnelle au Burkina Faso, un entêtement de Pierre NGOLO et de son parti, le PCT, autour de la question de la Constitution sera perçu par le Peuple Congolais tout entier comme une preuve de l’aveuglement paranoïaque des gouvernants actuels. Mieux, le Peuple aura compris que le PCT par le biais du clan d’Oyo n’a pour obsession que de conduire le Congo vers le chaos.

Par Bernardin ITOUA OYOLO