Alors que l’on vient de célébrer, le 22 mars dernier, la journée mondiale de l’eau, le sempiternel problème de pénurie d’eau potable persiste dans la ville océane.
La réalité semble banale, mais elle est extrêmement dangereuse. En effet, le manque d’eau potable a notamment pour conséquence d’engendrer des maladies et épidémies d’origine hydrique. Chaque jour dans tous les quartiers de la ville, l’on observe le transport par des pousses-pousses, de bidons jaunes de 25 litres à la recherche de la moindre goutte d’eau potable. Cette quête incessante est celle de la direction départementale de la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). « Nous savons que la mission essentielle de la SNDE départementale est de faire de telle sorte que tous les habitants et tous les ménages aient accès à l’eau potable, mais hélas ! Il est devenu un lointain souvenir celui de voir la goutte d’eau potable couler au robinet de la SNDE », a confié une habitante de Pointe-Noire qui a requis l’anonymat.
En effet, presque la quasi-totalité des quartiers de la ville océane manquent d’eau potable, et la situation est encore plus criante dans les nouveaux arrondissements et quartiers périphériques. Du 1er arrondissement Emery Patrice Lumumba au 6e arrondissement Ngoyo, en passant par Mvou-Mvou, Tié-Tié, Mongo-Mpoukou, l’eau potable demeure à l’heure actuelle l’une des denrées les plus rares. Partout dans la ville, l’on entend des plaintes et lamentations des populations qui, en dépit des risques de contamination, sont contraints de consommer l’eau impropre des puits, bâches, pluies et forages mal entretenus.
« Que la SNDE départementale prenne ses responsabilités pour que l’eau potable arrive car sinon, c’est l’ensemble de la population qui s’expose aux maladies et épidémies hydriques », dénoncent les Ponténégrins. Des experts en la matière ont constaté que le système d’adduction d’eau potable de la SNDE à Pointe-Noire était vétuste depuis les années 1980. Tandis que l’eau minérale produite dans le pays est hors de prix pour la majeure partie des ménages. « L’eau, c’est la vie, et son accès est un droit inaliénable », déclarent de nombreux habitants lorsqu’ils sont abordés sur la question.
Un agent de la santé vivant au quartier OCH à Pointe-Noire, s’est exprimé en ces termes : « Le conseil économique et social des Nations Unies dans son observation générale n°15, nous rappelle que le droit à l’eau consiste en un approvisionnement suffisant, physiquement accessible et à coût abordable, d’une eau salubre et de qualité acceptable pour les usages personnels et domestiques de chacun. »
L’interpellation des pouvoirs publics en général et de la SNDE départementale en particulier, devient une urgence afin d’apporter les solutions attendues et résoudre durablement ce problème qui est devenu l’une des pires réalités courantes de la ville océane, une ville pourtant située au bord de l’eau.
Faustin Akono
Photo : Des bidons jaunes pour récolter l’eau potable.
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