Pointe-Noire, pollution marine, silence on colmate !

Comme nous l’avons fait remarquer dans notre parution du Lundi 03 Décembre 2012, Une pollution sous silence, les populations victimes et exposées, que les populations de Pointe-Noire couraient un drame environnemental aux impacts importants sur le quotidien des habitants.

La mobilisation des congolais, de la presse et de la société civile a poussé les autorités gouvernementales à sortir de leur mutisme légendaire.(1)

Absence d’un climat de confiance et de compréhension

Mieux vaut tard que jamais, le gouvernement congolais prend enfin la mesure de la gravité de la situation. Déclenchée le 27 septembre 2012, une marée noire pollue les côtes  dans le silence le plus total. Pigé au vif, accusé de non assistance à population en danger, le gouvernement sort enfin de sa léthargie récurrente 4 mois après les faits.

En effet, une délégation composée de plusieurs ministres entre autres Rodolphe Adada, Josué Rodrigue Ngouonimba, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou – respectivement ministre des Transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, ministre du Tourisme et de l’environnement, ministre délégué chargé de la marine marchande – se sont rendus le 10 janvier au port de Pointe-Noire.

Cette descente qui intervient plusieurs mois après l’accident laisse penser que le gouvernement n’a agit que sur la pression des ONG internationales et de la publication de notre article qui dénonçait cette pollution maritime le long des côtes dans la ville océane, Pointe-Noire. Il n’ y a pas de politique de protection de l’environnement qui porte de solution à proposer ni encore moins une prise de responsabilité efficiente n’est à relever de cette descente plus médiatique..

Les grandes interrogations qui ont été soulevées à la suite de cette pollution n’ont été ni abordées ni fait l’objet d’une quelconque interpellation. On croirait que cette pollution est due aux populations de Pointe-Noire à qui il n’a été même pas signifié une petite promesse d’indemnisation des dommages subis. Plusieurs pécheurs ont été intoxiqués en travaillant dans un environnement pollué et les pointénegrins continuent à manger des poissons pollués, des associations de protections des animaux marins ont vu mourir plusieurs bêtes, en particulier des tortues et plusieurs espèces. Qui prendra la charge des soins en cas de contamination des personnes nettoyant les côtes sans matériel de protection? Quelle sera la démarche à suivre pour les populations en cas d’une nouvelle pollution ?

On ne s’attaque pas à un problème aussi important sans au préalable vous munir d’un plan d’urgence en cas de pollution marine. Vous reconnaissez que la « couche pétrolifère a été touchée, occasionnant une pollution de la côte maritime », vous avez visité « le déversoir érigé en pleine mer qui a pour rôle de filtrer l’eau polluée et de rejeter de l’eau propre en conservant le bitume, ensuite enseveli dans le sable fin. » Vous êtes fier de constater que les travaux d’extension et de dragage du port de Pointe-Noire se poursuivent quitte à causer une nouvelle pollution tant la priorité reste le port et non la sécurité des populations.apollution3-1384645

Entre autre sur les 3 millions de mètres cubes que représentent les travaux de dragage du port, 2,1 millions mètres cubes restent à traiter. La question que tout le monde se pose est comment sont traitées ces eaux ? Sont–elles tout simplement reversées ailleurs déplaçant la pollution d’un A à un point B en l’absence d’une usine de traitement d’eaux polluées ? L’angoisse que suscite ce manque d’information fait craindre aux populations de pires situations à venir.

L’urgence d’un plan de construction des digues de protection contre les inondations et les érosions

Serait-il là une preuve d’une irresponsabilité politique collégiale de la part de ceux-là même qui doivent nous protéger ? Messieurs les membres du gouvernement, votre déplacement sur Pointe-Noire, certes tardif, doit être une prise de conscience nationale, vous devriez être proches des populations dans de pareilles circonstances. Mais le peuple a besoin d’être  informé de votre action, de la politique que vous menez en matière de protection de l’environnement. Le peuple a besoin d’être soutenu et avoir confiance à un gouvernement qui sait sanctionner lorsque les fautes sont commises et les responsabilités établies.

Or, la nette impression qui se dégage est que nous sommes devant un gouvernement à la dérive. L’intervention tardive de votre action montre que vous nagez profondément dans une autre pollution, celle là qui est politique et c’est la plus grave car elle annihile les efforts de tout travail qui associe la critique et la pertinence des idées. Vous vous plaisiez à venir patauger dans la boue de Pointe-Noire en sachant que les ordres qui vous ont été donnés sont de ne faire que le minimum pour calmer la population victime de cette pollution et les ONG internationales.

Au delà de la solution préconisée pour cette pollution marine, nous osions souhaité que le gouvernement réfléchisse sérieusement et mette en application la question épineuse de construction des digues de protection le long du littoral, car en cas de montée des eaux à hauteur de 1 mètre, c’est toute la ville de Pointe-Noire qui sera inondée.(2)

Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers mois prouvent que Pointe-Noire n’est pas à l’abri des inondations du fait de non curage des rivières, d’absence des caniveaux et des égouts. Ce gouvernement attend-il que le pire se produise pour apporter des solutions à un problème déjà connu ? (3)

Jean-Claude BERI: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

(1)-http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/environnement/1069-une-pollution-sous-silence-les-populations-victimes-et-exposees.html

(2)-Congo-Brazzaville: l’urgence d’une politique de prévention des catastrophes naturelles

(3)-http://congo-dechaine.info/content/dossier-et-si-parlait-du-sauvetage-de-la-baie-de-loango (Ya Sanza).