Pour le gouvernement, NTOUMI ne doit pas participer au dialogue.

Au lendemain du retour dans l’hémicycle du parlement de la plupart des membres de l’opposition, celui-ci marque les esprits par la pertinence des questions adressés au gouvernement. S’exprimant devant des parlementaires dont une grande majorité serait acquise à la cause du pouvoir, l’opposition a tenu à obtenir des éclaircissements sur la crise politique ayant repris le dessus dans ce pays africain et pétrolier en plein naufrage économique sous l’effet de la chute des cours du brut et tout particulièrement sur la situation du POOL et des détenus politiques. Le député de KINKALA,  Mr Brice Parfait KOLELAS en s’adressant à Mr Clément MOUAMBA s’est inquiété de la poursuite des arrestations arbitraires, de la multiplication des signalements de disparitions forcées et d’allégations crédibles de torture notamment en la personne de Mr Augustin KALLA KALLA. S’ajoute à cela, Mr Brice Parfait KOLELAS , a réitéré sa question déjà posée sur la tragédie humanitaire dans le POOL sous le fallacieux mobile de la traque « d’un pseudo terroriste ». Ce sont là des situations extrêmement graves qui mériteraient une réponse claire et convaincante pour atténuer les inquiétudes du peuple.

Le gouvernement par l’intermédiaire de Mr Clément MOUAMBA a préféré tenir un discours fuyant signe d’un profond malaise et d’une responsabilité avouée Il est totalement indécent et pire irrespectueux, pour ce gouvernement, de tenir un certain discours à la communauté internationale et un autre à sa population.

Comment ce gouvernement peut nous dire qu’il soutienne un dialogue inclusif d’un côté et de l’autre, encourager les enragés de la propagande et de la tuerie continuer à sévir dans une région ou résidents pleins d’enfants, des femmes et vieillards ? Comment peut-on accuser tout le monde en partant de l’opposition, l’Église catholique, en passant par la société civile d’être des ennemis du peuple clairement appelé de surcroit « des terroristes » Dans ce contexte vers quel dialogue naviguons-nous lorsque l’on sait que le double langage de ce gouvernement est établi ? Et l’objectif de ce dernier est la non-participation de NTUMI au dialogue.

Quelle diversion, pour ne pas dire indécence, lorsque ce gouvernement de Mr MOUAMBA » traite le révérend NTUMI « de terroriste » ne serait-il de ce fait le torpilleur en chef ? En effet pendant près de 15 ans, ce gouvernement des caméléons n’a-t-il pas signé la paix avec NTUMI au point que les responsabilités politiques rattachées à la présidence lui soit confiés ? 

Dire qu’un certain homme politique aura pris la dangereuse idée d’aller sortir NTUMI de sa réserve aura été l’élément déclencheur de la barbarie actuelle du POOL est d’une stupidité digne des attardés mentaux. Ce gouvernement manque de courage politique et navigue dans une suspicion permanente de la pseudo-dangerosité de l’homme du Sud en particulier du POOL .  L’association KOLELAS-NTUMI était-elle un secret ou une alliance voulue par deux responsables politiques (CODEHA- CNR) officialisée devant tous les congolais au meeting de stade Marchand. 

Quel mal y avait-il à cela, sauf pour ceux qui n’avaient pas vu venir cette nouvelle unité politique du POOL comme une renaissance d’une alternance politique ? 

NTOUMI ne doit pas participer au dialogue nous disent-ils ?

Les intimidations se sont multipliées ces derniers mois auprès des soutiens de Parfait KOLELAS. L’aide de camp le plus proche de Parfait est  incarcéré depuis trois mois, torturé, privé de la visite même de sa femme. Notre frère STOY est enfermé dans une geôle sans nom ni adresse. Aujourd’hui, le pouvoir reproche a Parfait d’avoir monté un plan « macabre » avec NTUMI et STOY jouait l’intermédiaire entre les deux personnes politiques. Il ne se passe pas un jour sans qu’un élément de Parfait KOLELAS ne soit brutalisé, arrêté ceci dans le but bien avisé par le pouvoir de désavoué publiquement  son alliance avec NTUMI. L’attitude pacifique adoptée par Parfait KOLELAS face à la douleur que vivent ses partisans est loin d’être un signe de faiblesse ou une quelconque complicité avec l’oligarchie sanguinaire en place. On ne doit pas combattre une radicalisation militaro-ethnique  par la reproduction d’une autre radicalisation. 

Le problème actuel est bien cerné depuis. Le travail des officines au service du pouvoir  consiste dans la salissure de tout ce que Parfait peut entreprendre afin de le discréditer. Discréditer Parfait c’est aussi discréditer NTOUMI. Ils ont toujours fonctionné (PCT  et apparatchik) ainsi. 

Ils ont interdits aux membres du CNR de participer à la convention de la semaine prochaine sous prétexte que le CNR serait un parti suspendu pour cause affiliation a une bande de terroristes. 

Clément MOUAMBA a avoué publiquement que « NTUMI aurait des complicités dans les milieux politiques et dans l’armée » Cela ne devrait-il pas l’interpeller à revoir sa lecture de la situation politique du Congo au lieu d’exécuter aveuglement les plans macabres de sassou ? Ce qu’ils recherchent, ce sont nos soutiens, nos amis, nos contacts afin de déraciner l’arbre et détruire les branches.

KOLELAS et NTUMI sont bien sans le collimateur d’un PCT clanisé et à court d’idées, asséché par des années d’un sassouisme sans vision. Cette Alliance KOLELAS-NTUMI est simplement la conséquence des fractures (jeunes/vieux, riches/pauvres, jeunes éduqués du Nord/jeunes délaissés du Sud) qu’on a laissé prospérer faute de vouloir regarder la réalité telle qu’elle est. Ce que KOLELAS et NTUMI veulent  c’est revenir aux conditions strictes de l’appartenance républicaine à une même nation. C’est réaffirmer que l’état de citoyen confère des droits mais aussi des devoirs identiques a tous citoyens d’un même pays. C’est surtout ressusciter le vrai contrat social républicain, qui n’est nullement un sésame pour le jeune du Nord mais un engagement autour de valeurs communes. À défaut de l’obtenir pacifiquement, le peuple a le droit user les seuls moyens qui lui sont proposés. À défaut également de contraindre KOLELAS, il ne sera pas étonnant dans les jours à venir qu’il passe aussi par la case prison. La décision appartient au peuple, le seul vrai décideur.

Ainsi,  interdire le CNR d’exister aujourd’hui ce n’est que retardé le problème ni encore moins empêcher le CNR de participer un quelconque futur dialogue est une fuite en avant. Car sur les cendres de la culpabilité du clan sassou renaitre  les ingrédients sur lesquels pourront être à nouveau réunies les conditions d’un vrai vivre-ensemble.

Jean-Claude BERI