Tel un train fou sans conducteur lancé à vive allure, la machine répressive du Congo-Brazzaville vient encore hélas de faire une victime. Tout homme doté d’une conscience est un homme en danger de mort dans notre pays au mépris de toutes les conventions internationales auxquelles le Congo a souscrit et sous la complaisance de cette même communauté internationale. Ainsi en a décidé le despote qui nous sert de marionnette au niveau de la communauté internationale.
Charles Zacharie Bowao a toujours brillé par sa constance qui caractérise les Hommes de valeur que compte notre pays. Il a chevillé au corps la cohérence de la pensée et de l’action pour le bien de notre peuple.
Il fut l’un de ces membres éminents du bureau politique du PCT à édifier le peuple congolais sur la dérive monarchique qui se tramait dans les coulisses de ce parti. Il dira haut et fort NON au changement de la constitution et de ses méfaits à venir. D’aucuns penseront que c’est parce que l’homme fut évincé du gouvernement quelques temps auparavant. Mais c’est mal connaitre l’homme pour l’avoir côtoyé. Il mit sa parole en conformité avec ses actions en démissionnant du PCT n’étant plus en communion d’esprit avec ce dernier. Tout homme a droit à la rédemption.
A un moment de sa vie, il a accompagné notre timonier dans sa reconquête du pouvoir conformément à l’idée qu’il se faisait de la politique en ces temps là. Seul l’homme lui-même explicitera mieux sa pensée et sa démarche. Il a été rencontré le Pasteur Ntumi en tant qu’artisan de paix pendant qu’il fut ministre. Le pouvoir ne doit en aucun cas être la dictature de la minorité sur la majorité. Rassembler, apaiser et guider doivent être la base de nos actions politiques. Mais avions-nous tous le même agenda ?
La répression a atteint une dimension inacceptable dans notre pays. Allons-nous continuer à écrire, à phosphorer, à se lamenter, sans manifester vigoureusement notre mécontentement. Ceux des nôtres qui ont fait le sacrifice de leur vie ou de leur liberté doivent être honorés de la manière la plus digne. Depuis belle lurette plus personne n’est épargné par cette barbarie. Elle emploie la politique du bâton et de la carotte en espérant nous diviser. Les ralliements tardant à venir malgré les tentatives de corruption tous azimuts, ils perdent patience et passent à l’attaque de manière grossière et brutale. Qu’ils sachent que notre dignité n’est pas à vendre « car nul n’aura d’avenir dans un pays qui n’en a pas » dixit Norbert Zongo, journaliste Burkinabè lâchement assassiné à cause de ses opinions. Cette Afrique devient si intolérante qu’elle dévore ses propres fils en pratiquant le cannibalisme politique. Au Congo, Brazza la verte est devenue Brazza la rouge tant l’espérance à fait suite à la terreur avec son cortège d’atrocités.
Ces apprentis sorciers s’inspirent de la Corée du Nord pour terroriser les Congolais. Point de salut dans cette mascarade qui s’apparente à une fuite en avant. Le peuple congolais veille. Si nous continuons à nous lamenter, rien ne se passera car il n’y a pas de révolution sans sacrifice. N’est-ce pas l’oppresseur qui détermine l’arme de l’opprimé ? Au risque de nous voir tous décimés, l’heure de la révolte a sonné quelle que soit la forme qu’elle prendra. Nous sommes trop sur la défensive et avions perdu l’initiative. Ainsi, ce régime de la terreur nous dicte son calendrier.
Charles Zacharie Bowao, le maestro, la lutte continue comme vous aimez le dire. Ils pourront vous emprisonner mais pas vos idées qui irradient et résonnent dans la conscience de la jeunesse congolaise qui désespère au point de ne plus avoir de repère. Pour notre part seule l’exérèse de ce cancer localisé dans notre pays signera notre acte de libération et de renaissance.
Makaya, Mokoko, Okombi-Salissa et bien d’autres croupissent dans les geôles de la dictature au Congo-Brazzaville. Et maintenant ce serait le tour de Bowao, Munari, Miérassa et autres combattants de la liberté ! ? Seuls ceux qui ont été sincères avec le peuple congolais dans ses aspirations à la liberté se trouvent traqués et emprisonnés. Mais pour quel dessein ?
La mobilisation citoyenne de nos combattants locaux de la liberté avec la détermination de notre pasionaria Claudine Munari a eu raison des tortionnaires. Ils ont reculé et la digue commence à se fissurer.
C’est Malcom X qui disait : « Le pouvoir aux cotés de la défense de la liberté est plus grand que celui aux cotés de la tyrannie et de l’oppression ».
Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA