« La vérité qui rend les hommes libres est, pour la plus grande part, celle qu’ils préfèrent ne pas entendre » EDMUND BURKE ( essayiste Anglais 1729 –1797)
À peine rentrer de CUBA, le dictateur Sassou Nguesso s’est livré à « sa presse » locale pour donner son avis sur la mise en garde de François Hollande quant à son souhait de dictateur Congolais de modifier la constitution. « … C’est au peuple congolais et à lui seul de trancher sur cette question le moment venu, loin de toute ingérence étrangère. » Dixit Sassou Nguesso samedi 6 novembre 2014
Voilà une belle pirouette d’un machiavélisme répugnant. Mais de quel peuple parle-t-il ? De ses partisans qui continuent à soutenir une posture rétrograde contre l’avis de la majorité des Congolais? L’a t-il réellement consulté ( le peuple) librement et en toute transparence pour arriver à en déduire que son avis sera entendu et respecté ? Si Consultation du peuple il y a, les circonstances actuelles ou les intimidations, les achats de consciences, les privations de droits, les menaces physiques …, sont utilisés contre ce même peuple qu’il prétend prendre à témoin peuvent-ils garantir une consultation transparent? Les durs du PCT et le noyau du système SASSOU s’enferment dans un dogmatisme affligeant. La moindre tentative de dialogue avec eux dévoile leur fanatisme.
Sassou prépare la guerre pas le dialogue.
Depuis deux ans les services secrets américains sillonnant les territoires de certains pays d’Afrique centrale dont le Congo ont fait état d’une recrudescence de communication entre l’Etat major Congolais. Ses communications porteraient sur l’achat d’armes de guerre par un groupe de généraux congolais auprès des islamistes soudanais ( liés aux groupes islamistes internationaux). Certaines de ces armes seraient en ce moment précis livrées au Congo et les cargaisons contiendraient certaines armes interdites par la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination. Pire encore selon les mêmes services américain , plusieurs bases d’entraînements ont été identifiés comme des groupements militaires à caractère non-conventionnel.
A ce sujet , le secrétaire de la Défense des États-Unis par l’intermédiaire de son Ambassadeur au Congo aurait signifié son inquiétude ( une lettre d’information avait été adressé au Chef d’État-major général des FAC, Guy Blanchard OKOÎ) face à cette présence de troupes non officiel sur le territoire congolais.
Sans pour autant tomber dans l’extrémiste ethnique l’on peut s’interroger du recrutement de près de 3000 gendarmes et policiers dont la majorité serait originaire d’OYO et ses environs.
Encore des signaux parlant. Il est actuellement de notoriété publique que les comptes en banque des grands dignitaires du pouvoir se vident à une vitesse de lumière. Le trésor public serait deplacé à la présidence. Les sorties d’argents sont surveillées dont seuls les hommes de confiance peuvent débloquer les fonds de plus de 100 millions. L’information est sous les lèvres de tous les opérateurs économiques ( qui sont pourtant aussi les proches de ces dignitaires) qui s’inquiètent du changement d’attitude et qui risqueraient à terme de causer fortement une stagnation ou purement un arrêt des travaux de plusieurs chantiers de la municipalisation accélérées. Pourtant, ils ne se sont pas privés d’acheter deux avions, dont un Airbus a hauteur de plusieurs millions d’euros
Sommes-nous assez idiots ou aveugles pour continuer à penser que SASSOU va aller au dialogue sans une pression forte de l’opposition ? S’acheterait -il autant d’arme juste pour faire de l’agriculture ou l’élevage dans son ranch d’OYO ?
Pour dialoguer il faut être deux, or la posture de Sassou ne permet pas d’avancer. Les caciques du PCT et le clan Sassou refusent les propositions de l’opposition d’un revers de main. Un dialogue national de qualité requiert du respect et de la confiance dans la durée. On en est très loin avec des gens qui sont dans l’arrogance la plus abjecte.
Les soucis et les ambitions des jeunes exprimés en toute liberté font trait à une réconciliation apaisée du pays. Ces derniers dénoncent les manœuvres nocives des poches de résistance clanique du pays, émaillées par les dysfonctionnements de l’administration et les indicateurs de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion qui sont l’apanage du quotidien de ces jeunes désœuvrés, malgré un souhait avide de dialogue et fort enthousiasmé. Nous n’avons pas le droit d’abandonner cette jeunesse.
Jean-Claude BERI