SASSOU NGUESSO À LA CROISÉE DES CHEMINS

Sassou Nguesso est en difficulté. Cela ne fait l’objet d’aucun doute. Pourtant, en bon jusqu’auboutiste, il cherche en dernier recours des voies et moyens pour justifier la sortie des armes et des mercenaires qu’il garde dans son village en vue de mater le peuple et se maintenir au pouvoir. Certains diront que ces armes servent à la sécurité territoriale congolaise. Mais alors, comment expliquer que tout l’arsenal soit entreposé dans son village?

Non, les congolais ne sont pas dupes, ils ont compris que chaque chose a sa date de péremption. Oui, aucune chose n’est pérenne.

Sassou et ses sbires n’ont pas vu passer le temps. Ils n’ont pas remarqué que de nos jours  le pouvoir n’est plus au bout du fusil. Le peuple n’a pas besoin d’armes pour les déboulonner. Qu’il ose utiliser les armes contre un peuple qui lutte uniquement avec des pancartes et dans la discipline, est non seulement malhonnête mais surtout ignoble. L’effet boomerang étant assuré, tout ce qu’il fera sera utilisé contre lui et ses sbires. Le monde les observe. Est t’il conscient une seconde du fait que les occidentaux qui l’ont toujours aidé, applaudi et utilisé témoigneront demain contre lui. Qui acceptera de porter avec lui son lourd fardeau de crimes tant politiques qu’économiques et sociaux? La réalité est que s’il y a encore des personnes qui pourront lui accorder des circonstances atténuantes, ce sont probablement les africains, et surtout les congolais, car les occidentaux voudront sans doute le dégommer pour récupérer les fortunes qu’il a frauduleusement amassé au détriment de son peuple. Il est le mieux placé pour comprendre que les occidentaux n’ont pas d’amis, sinon des intérêts. Si Mobutu et Bokassa pouvaient ressusciter et lui parler, il comprendrait peut être qu’il est dans un piège qui le conduit dans un labyrinthe.

Monsieur Sassou, l’heure est grave et chacun de vos actes aura des conséquences sur votre descendance. Vous avez trop longtemps utilisé la politique de la division ethnique pour régner, tout en oubliant que ce peuple que vous avez martyrisé et asservi, a compris que vous êtes la cause de leurs malheurs; le noeud qu’il doit dénouer pour aspirer à la liberté, la paix et au développement. Le vaillant peuple congolais est conscient que vos méthodes staliniennes de gouvernance n’ont pas changé d’un iota mais elles sont plutôt révolues. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, malgré vos moults tentatives de bâillonnement de la liberté d’expression des congolais, la majorité de la population ont exprimé leur désir et aspiration au changement du leadership au travers du respect de la constitution et d’une alternance démocratique dans un climat politique apaisé. Dans toutes les instances juridiques au monde, il est rarissime de voir un pyromane gracié, à moins que ce dernier bénéficie des circonstances atténuantes liées à son état mental. Or nous osons espérer que monsieur Sassou jouit de toutes ses facultés mentales et physiques.

Prenez de la hauteur, ne commettez pas l’inceste en violant votre fille que vous avez mise au monde, j’ai cité la constitution. Sachez que le glas a sonné pour vous. Nous ne nous lasserons pas de crier haro sur le baudet concernant votre intention infâme de changer les règles du jeu au cours d’un match. Nous ne cesserons pas non plus de vous signifier que le choix est on ne peut plus clair: soit vous rentrez élégamment dans l’histoire par la grande porte à l’instar de Mandela, Matthieu Kérékou, Alpha Oumar Konaré, Abdou Diouf, ces personnalités qui suscitent le respect et l’admiration aux yeux des occidentaux et font la fierté des africains; ou soit vous acceptez de rentrer tristement dans l’histoire par une voie étriquée tout comme Blaise Compaoré, Ben Ali, Mamadou Tandja, Osni Moubarak, Mobutu, Bokassa qui font l’objet des railleries les plus acerbes parce qu’ils incarnent l’opprobre jusqu’à la fin de leur jour.

Par Patrick KIBANGOU