Sassou Nguesso persona non grata à la Conférence de décembre 2015 sur le climat à Paris ?

La maison Afrique est en ébullition, malade. En fait, quand elle n’est pas en feu, elle est désertée par ses filles et fils fuyant la faim et la dictature, regardant de plus en plus vers l’Europe au prix de leur vie dans la méditerranée. Telle est l’expression de la grave crise multidimensionnelle qu’elle traverse: crise politique, crise électorale, crise sociale, crise morale, crise de confiance.

L’Alternance démocratique non violente en Afrique apparaît incontestablement aujourd’hui comme un thème central de débat pour la reconstruction de l’Afrique. Et, ce n’est pas par hasard que ce thème est le cœur de la préoccupante et brûlante actualité du moment au Burkina, au Congo-Brazzaville, au Burundi, en Centrafrique bref, dans toute l’Afrique francophone particulièrement sous haute tension politique du fait de la volonté des dictateurs à demeurer à vie au pouvoir.

En Afrique, je ne le dirai jamais assez, la plupart des pouvoirs en exercice conduisent des gouvernances dictatoriales et refusent obstinément l’alternance politique.

Circonstance aggravante, ils sont aidés dans leur entreprise de violation des principes universels de la démocratie par des soi-disant intellectuels qui tentent de faire croire qu’il y’aurait « une démocratie à l’africaine » en vertu de laquelle les dictateurs peuvent demeurer éternellement au pouvoir, au nom des traditions africaines.

Beaucoup de présidents en exercice dont le mandat constitutionnel arrive à son terme, refusent de céder le pouvoir et se livrent au tripatouillage de la Constitution, pour tenter de se maintenir à vie au pouvoir. Cette attitude antidémocratique génère des tensions et des conflits inutiles dans les pays concernés avec risque toujours à terme de provoquer des guerres fratricides dévastatrices.

De ce fait et en analysant la situation économique, politique et sociale desdits pays, on voit bien que ces chefs d’état, ces bourreaux de leurs peuples respectifs, sont devenus chacun, le principal mal de leur pays.

C’est surtout le cas de Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, distributeur Automatique de billets, intouchable dans certains milieux d’affaires, ce dit-on médiateur international, en fait le Mal Africain et Manipulateur au Burundi, en Centrafrique, en RDC, au Burkina et qui joue constamment avec les allumettes en agitant le goût du sang humain qu’il connait mieux que quiconque.

Puisque Sassou Nguesso est le Mal Africain, celui qui veut mettre à feu toute la sous région, alors sa participation en Décembre 2015 à la Conférence de Paris sur le climat n’est-elle pas compromise car contraire au droit à la vie, le droit à la sécurité, le droit à la paix ?

Le communiqué de presse du Parti Socialiste demandant à Sassou Nguesso à renoncer à son projet de révision de la constitution est salutaire car, il confirme le credo de la France des droits de l’homme.

Cependant, le PS pouvait et doit aller encore plus loin dans le principe et le respect des valeurs, en s’opposant fermement autant que les Congolais à la participation de Sassou Nguesso à la Conférence de Paris sur le climat en décembre 2015.

Le partenariat et l’amitié confèrent des devoirs.

C’est pourquoi, Amie et Partenaire du Congo qui a toujours été là, la voix de la France en ces circonstances des peuples en danger d’extermination par les dictateurs doit se faire entendre et c’est un devoir au risque de rater le train de libération du Congo qui va bientôt démarrer parce que, ce que les autres peuples ont fait, les Congolais le feront et ils sont bien déterminés.

Paris, le 26 septembre 2015

par Jean-Sylvestre ITOUA