Sassou Nguesso sert un plat indigeste le jour du réveillon 2012

S’il y a un exerce qu’il faut lui reconnaitre le mérite c’est la déformation de la vérité. Un exercice dont ses officines excellent dans la multiplication des contre-vérités en essayant de faire passer un mensonge pour une vérité, une incompétence pour une erreur de la nature, une irresponsabilité pour un accident….Pendant ce temps, les congolais sont exposées à des catastrophes qui créent la désolation au sein des populations.

L’humilité aurait fallu reconnaitre au non du gouvernement les graves manquements observés.

Sassou Nguesso se noie dans son mensonge, comme il a fait avec cette scène mémorable de «  lavement de main » après la conférence nationale souveraine.

En reconnaissant que 2012 a été lourd en sacrifice  par :

« -les dévastatrices explosions des casernes de Mpila ; – les inondations meurtrières de Pointe-Noire et de Brazzaville ; – les grandes tempêtes qui ont ravagé plusieurs agglomérations du pays ; – le crash de l’aéronef de la compagnie Aéro-service. »

Sans établir clairement les responsabilités du gouvernement est une fuite en avant indigne et qui n’honore point votre présidence. Faut–il le redire que lorsqu’on dirige un Etat on a des devoirs et des responsabilités, de la lucidité et la clairvoyance mais aussi le courage de sanctionner pour faire des bons choix. Il serait difficile que vous vous en sortez avec une pirouette qui suscite la tendresse de cœurs meurtris des milliers de congolais. Garder votre élan de cœur pour votre écurie familiale. Les congolais savent que la priorité pour vous n’est pas le bonheur du peuple, ni l’amélioration de leurs conditions de vie difficile.

Car dans aucun pays au monde qu’il est possible d’expliquer que toutes les catastrophes évoquées plus haut, en occurrence les aéronefs qui ne sont pas contrôlés, un aéroport en plein centre des agglomérations, des casernes à proximité des habitations, des matériels explosifs mal surveillés sont le fait de la nature, de pas de chance, non c’est une faute que vous n’avez pas la décence de reconnaître. C’est un échec politique qui vous place devant vos propres incohérences.

Vous encouragez des fonctionnaires négligents mais protégés, l’absence totale de sanction, une corruption tentaculaire gangrénant toute la société congolaise, l’absence de contrôle des agents d’Etat, parce que ce sont des membres de votre clan, c’est bien là la preuve de votre politique injuste envers le peuple congolais.

Le pays appelle à une réconciliation sincère en s’abstenant de donner l’image d’un pays « clanisé » aux mains des vautours qui pillent dont l’écho traverse les continents. Vous récidivez par le mépris et le diktat enfonçant un peu plus l’espoir de sortir le Congo par le haut. Nous ne vous le demandons pas, nous ne vous supplions pas ni encore moins implorer quoi que ce soit, le peuple vous l’exige.

Enfermé dans son autosatisfaction proche d’un obscurantisme récurrent, Denis Sassou Nguesso voit dans le déroulement des élections de juillet-Août une avancée démocratique. Voilà là encore un déni de la volonté populaire. Comme je l’ai dis plus haut, ces officines transforment les vérités en mensonge. Pour eux 85% d’abstention, des journalismes muselés, des compatriotes incarcérés, l’opposition bâillonnée sont les preuves d’une démocratie apaisée.

Comme à l’accoutumée Sassou Nguesso nous sort son nouveau slogan 2013 : l’année de l’enseignement de base et de la formation professionnelle. Mais voyons ! Qui contribue à la perdition de l’école publique ?

« Après 52 ans d’indépendance, le Congo n’a qu’une seule université, très disparate située dans la capitale, Brazzaville. Une université qui malgré les coups de rajeunissement et de restructuration opérés ces cinquante dernières années, reste un malade continuellement sous perfusion et dont la santé se dégrade tous les jours. Les maux que souffrent celle-ci sont diagnostiqués depuis des années et les rapports sont sur les tables des différents responsables politiques. Seulement, les solutions prises sont biaisées et inadéquates. Cette situation conduit l’université à s’enliser dans une descente vers sa destruction…

Cette université continue à porter les vestiges de la guerre civile de 1997, alors que le gouvernement peut dégager des fonds pour sa reconstruction. L’exemple de la faculté des sciences située anciennement à Bacongo qui a été totalement détruite est encore 17 ans après dans un état inimaginable. » http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/education/303-luniversite-de-brazzaville-la-necessite-de-decongestionner-.html

La prolifération des écoles privées aux enseignements qui accentue les inégalités est une plaie que Denis Sassou Nguesso refuse de s’attaquer. Car pour beaucoup des ces écoles privées, les propriétaires sont aussi des hommes politiques, des hommes d’affaires liés au réseau mafieux du clan. Quel cursus opté?  Quelle école, lycée, ou université ? Quel diplôme ? Les uns savent et les autres ne savent pas. Ceux qui savent ce sont les enfants des politiciens nantis et hommes d’affaires au service des réseaux mafieux et du clan au pouvoir. Ceux qui ne savent pas ce sont les laisser pour compter d’aujourd’hui et de demain et c’est la majorité de la jeunesse.

C’est dire que ce sera encore un slogan creux qui n’aura pour effet que de divertir le peuple et d’engloutir des fonds pour des projets strictement personnels.

Voilà le plat indigeste qui a été servi aux congolais le jour du réveillon 2012. A-t-on fait le bilan de l’an 2012 décrété sournoisement année de la santé au Congo ?

Jean-Claude BERI : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.