» Construisons dès maintenant cette chaine de refus du délabrement du CHU. » JCB
Le CHU de Brazzaville s’avilit devant le regard indifférent de Sassou Nguesso et de son clan. Dans l’indifférence totale, le clan Sassou ne cesse d’étaler son opulence avec des somptueuses villas et des voitures 4 X 4 de luxe qui sont autant de roues d’or pour des nids-de-poule de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Au moment où la FONDATION EBINA lance un cri d’alarme sur les conditions vétustes du CHU de Brazzaville, un général de division proche de M. Sassou Nguesso vient de s’offrir, début avril 2011, un superbe 4×4 Range Rover dernier cri d’une valeur de 65 millions de F CFA alors que l’installation d’un nouveau ascenseur coûte environ 90 millions de F CFA. Les parkings de certains membres du clan Sassou regorgent des voitures 4×4 de luxe dont le prix à l’unité dépasse largement le budget de réhabilitation du CHU de Brazzaville. La détérioration des infrastructures sanitaires du Congo n’est pas le cadet des soucis de Sassou Nguesso et son clan. Pour eux, un bobo se soigne au Maroc ou en Europe pendant que le peuple congolais est livré à son triste sort.
La vétusté du CHU de Brazzaville
Faute d’ascenseur depuis plusieurs mois, les malades ou les parents et amis doivent soudoyer le personnel du CHU pour être transportés d’un étage à un autre. Les revenus du pétrole servent à l’évacuation sanitaire vers les hôpitaux du Maghreb et de l’Europe du clan Sassou et de leur famille. Plusieurs services du CHU sont déficitaires en matériels et équipements. Au CHU, il n’y a pas que des ascenseurs qui sont sont en panne depuis des lustres. Aucune opération du cerveau ou du cœur, par exemple, n’est possible faute d’équipements. L’on ne peut pas pratiquer des hémodialyses. Les Congolais qui ont des problèmes de reins ne peuvent pas se faire dialyser à Brazzaville. En plus, cet hôpital n ‘a pas d’équipements qui peuvent permettre aux médecins de pratiquer des transplantations d’organe. Pire, certains jours, il manque de l’oxygène pour les interventions chirurgicales. Curieusement, la même personne est le directeur de cet hôpital depuis plus d’une décennie.
Le CHU de Brazzaville délabré, vieilli et tombé en désuétude n’émeut pas le clan Sassou, malgré la manne pétrolière. A tel point que le cimetière d’Itatolo est rempli et la mairie de Brazzaville s’est consenti à ouvrir un nouveau cimetière à Matari.
Au delà du CHU de Brazzaville, le Congo a besoin d’être doté de pôles sanitaires de référence dans l’ensemble du pays.
Une politique défaillante de santé publique
Après l’euphorie de l’annonce des mesures soi-disant révolutionnaires du fameux programme « chemin d’avenir » de Sassou Nguesso, les congolais découvrent tous les jours avec amertume l’étendue d’un gros mensonge savamment orchestré par les sbires du pouvoir pour endormir le peuple. Sassou Nguesso avait fait une promesse pleine d’espoir aux Congolais que l’actuel CHU devait être cassé et à la place le gouvernement devait faire construire un nouveau CHU et un autre hôpital devait voir le jour à Kintélé. Mais hélas, les Congolais continueront à remplir les cimetières du pays et ne verront pas ces réalisations qui relèvent de l’utopie de compagne électorale de Sassou Nguesso.
Au Congo, du fait d’un système sanitaire défaillant, les Congolais continuent à mourir des maladies où ailleurs ce sont des cas bénins. Il faut souligner que les évacuations sanitaires sont un casse-tête et relèvent d’un parcours du combattant pour ceux qui ne sont pas membres du clan Sassou.
Le ramassis de mesures sociales et économiques présentées comme étant la réponse à la crise sociale qui crucifie sans cesse le citoyen s’est révélé, comme l’avaient prédit plusieurs experts, non seulement inefficaces mais totalement injustes devant la situation sociale catastrophique des congolais. Ce constat, aujourd’hui, est devenue tellement évidente que les langues se délient, de plus en plus, sans aucune retenue. Hier, nous l’annoncions déjà ici dans nos colonnes (1) que le gouvernement congolais était défaillant et brille par une incompétence notoire lorsqu’il s’agit de faire preuve d’un réalisme social et économique en terme de réhabilitation et de construction d’infrastructures de base modernes de premières nécessités. Ce cri de cœur lancé dernièrement par la FONDATION EBINA (2) à propos de la dégradation du Centre Hospitalier et Universitaire de Brazzaville (CHU), a plongé plus d’un congolais dans un océan de désolation devant l’ampleur du désastre. Plusieurs de nos lecteurs ayant manifesté leur indignation nous pousse à soutenir cet appel lancé par la FONDATION EBINA : SAUVONS LE CHU.
« Devant la dégradation perpétuelle du tissu social de notre pays, il n’est plus acceptable de rester dans son coin et de détourner son regard devant la détresse de tout un peuple. Au lieu de faire de l’introspection en prétendant chercher la solution dans les politiques menées par des hommes et des femmes qui ont suffisamment montré leurs limites, nous proposons de ramener le débat sur des questions prioritaires » (3). Il s’agit aujourd’hui de tendre la main vers ce peuple que nous aimons tant, vers ce peuple qui crie sa douleur. Ce peuple martyrisé, laissé à l’abandon par le cynisme d’un clan qui lui impose des diktats contre le droit de tout simplement se faire soigner dans la dignité et espérer vivre le plus longtemps possible.
La mauvaise gestion du CHU mise en exergue par cette politique inadmissible menée par le gouvernement ne peut être tolérée encore plus longtemps.
Tout congolais, toute force politique prétendant améliorer la vie des gens doit dire si oui ou non elle sortira notre pays de ce pacte diabolique et en appellera aux peuples pour élaborer enfin un pacte social de progrès humain, écologique, avec une transformation en profondeur de son action sur la concrétisation des projets visant à l’amélioration de la vie sociale. C’est-à-dire se fixer des objectifs sociaux, culturels, sanitaires et économiques permettant à un État d’assurer l’épanouissement de la société et le bien-être du peuple. Cela s’entend que tous les congolais épris de paix et de solidarité s’investissent dès maintenant dans le processus de recherche de solution adéquate pour sauver le CHU et de bâtir à Brazzaville et dans l’ensemble du pays des hôpitaux modernes.
De même, il incombe à chacun de nous de libérer sa part d’humanité et de tendre la main à notre peuple condamné à la souffrance perpétuelle en ayant un comportement ferme et digne . Notre silence ou encore notre résignation est un aveu d’échec qui condamne davantage notre peuple. Avant d’accuser qui que ce soit, commençons par s’interroger sur nos propres actes et notre propre implication. C’est ainsi que nous avancerons ensemble vers une reconstruction d’une nation solidaire. Sans vouloir donner de leçons de morale à qui que ce soit, agir même par ces modestes écrits c’est apporter une contribution non négligeable. Construisons dès maintenant cette chaine de refus du délabrement du CHU et des infrastructures sanitaires du Congo.
Ouvrons notre cœur, donnons une leçon d’humanisme pour aider nos sœurs et frères. Dans un élan de solidarité soutenons cet appel de la Fondation Ebina. SAUVONS LE CHU. Envoyer vos dons à l’adresse :
FONDATION EBINA
« L’Espoir d’une Génération »
Hôtel SAPHIR, 1 rue Piétonne Charles EBINA
B.P.: 1307 Brazzaville. République du Congo
Tél. : 00 242 055 381 272
Jean-Claude BERI, www.dac-presse.com
(1) La société congolaise en manque de vision collective. : www.dac-presse.com(2) http://www.fondationebina.com/accueil.html
(3) Dix régions, une seule ambition : développer le Congo. : www.dac-presse.com
NDRL: L’article ci-dessous prouve à suffisance que le CHU connaît de sérieux problèmes de gestion et d’organisation. Il n’y a que 14 bouteilles d’oxygène pour le plus grand hôpital du pays. Et encore les 14 bouteilles ne sont pas toutes pleines !!!
CHU de Brazzaville : Pénurie d’oxygène pour les interventions?
Quatorze obus sont entreposés dans les locaux du Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville (CHU) et le major de la pharmacie, Raphaël Ikama, a affirmé le 20 avril qu’une nouvelle livraison de quinze unités par Air Liquide était attendue dans l’après-midi.
Ignace Ngakala, directeur général du CHU, le plus grand établissement hospitalier du Congo, a cependant précisé : « On ne doit pas toucher n’importe comment au stock d’alarme, la gestion devient serrée. Mais quand bien même il peut manquer du gaz pour les interventions programmées, il n’en manquera jamais pour les cas d’urgence. »
Cette ligne de conduite est dictée par des difficultés d’approvisionnement. En effet, l’unique fournisseur du CHU, la société Air liquide, ne dispose plus que d’une seule usine basée à Pointe-Noire, celle de Brazzaville ayant été détruite pendant la guerre de 1997. Le gaz produit dans la capitale économique arrive à Brazzaville par la route dont l’état laisse à désirer.
« La société est obligée de faire deux ou trois rotations par semaine. Mais en saison des pluies, il arrive qu’on ait un seul convoi par semaine. Si un véhicule apporte 100 bouteilles d’oxygène à Brazzaville, cette quantité est divisée en deux entre les besoins industriels et les besoins médicaux, a poursuivi Ignace Ngakala, estimant que la situation était quasiment normale. On ne peut pas dire qu’on a de l’oxygène trente jours sur trente pour les interventions programmées avec ce rythme d’approvisionnement, mais les délais d’attente sont courts. »
Selon lui, les rumeurs actuelles relèveraient d’un problème de communication interne. « Si vous vous adressez maintenant aux médecins, ils vont vous dire qu’il n’y a pas d’oxygène sans prendre le temps de se renseigner auprès de la pharmacie qui gère les stocks : ils font tout simplement repartir les malades et leurs proches, souvent sans vérifier », a-t-il affirmé.
Si l’on en croit ces propos, il pourrait donc s’agir d’une négligence de la part de certains personnels plutôt que d’une réelle pénurie. En tout état de cause, au moment même où nous arrivions au service de pharmacie, une bonbonne était livrée à la demande d’un médecin pour une intervention programmée, ce qui tendrait à contredire les rumeurs selon lesquelles des patients auraient succombé par manque d’oxygène.
Même si l’on ne peut nier que de tels comportements peuvent effectivement exister au CHU de Brazzaville, certaines personnes bien informées affirment que l’oxygène, tout comme certains autres produits acquis sur fonds publics, est parfois détourné vers des officines privées, ce qui rendrait la gestion des stocks encore plus délicate.
© Thierry Noungou et Fortuné Ibara
Au Congo, Air Liquide est l’unique fournisseur des hôpitaux en gaz médicaux et des sociétés industrielles en gaz industriels.
Le CHU de Brazzaville est l’un des grands consommateurs d’oxygène, après les sociétés pétrolières de Pointe-Noire. Le CHU consomme 60 obus par semaine, soit 240 par mois, ce qui correspond à 4 ou 5 interventions chirurgicales. L’hôpital des Armées utilise, quant à lui, 5 bonbonnes par semaine et les hôpitaux de base 2 par mois.
En une semaine, le CHU dépense 3,2 millions de F CFA pour l’oxygène, soit plus de 12 millions par mois. Cette charge est financée par l’établissement.
Les gaz médicaux sont notamment utilisés pour les anesthésies, soins intensifs, pneumologie, chirurgie, etc.
Photo 1 : la réserve d’oxygène dans l’entrepôt du CHU.
Photo 2 : Ignace Ngakala, directeur général du CHU de Brazzaville.
Une ONG juge « inconcevable » un accès à la santé aussi « rudimentaire »
BRAZZAVILLE – La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RPDH), une ONG basée au Congo, juge « inconcevable » que l’accès à la santé soit si rudimentaire dans le pays, dans un communiqué publié jeudi à l’occasion de la journée mondiale de la santé.
« Il est inconcevable qu’en plein 21e siècle l’accès à la santé soit si rudimentaire au Congo », déclare l’ONG spécialisée dans la protection et la promotion des droits de l’Homme.
Dans le domaine de la santé « les efforts accomplis sont nettement insuffisants et les impacts peu significatifs. La population congolaise dans sa grande majorité n’a pas pleinement accès à des soins et des services de santé de qualité, susceptibles de couvrir les besoins sanitaires », ajoute l’ONG. Elle pointe « les prix élevés des médicaments et des frais de consultation » qui freinent la généralisation des soins ayant à terme « une incidence manifeste sur le taux de mortalité ».
Selon la Banque mondiale, le Congo affecte moins de 5% de son budget aux dépenses de santé. En 2011 son budget s’élève à plus de 4,5 milliards d’euros.
Avec l’appui des partenaires, le pays a organisé ces dernières années la distribution de moustiquaires et institué la gratuité de la césarienne, des antirétroviraux, des examens biologiques du VIH/Sida, du traitement antipaludique pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 15 ans.
Pays de 3.6 millions d’habitants, le Congo dispute au Gabon la quatrième place de producteur du pétrole en Afrique subsaharienne.
© AFP