Dans une sorte de bureau-bibliothèque de près de 40 m2 qu’il a chez lui, nous avons rencontré le prof Théophile Obenga.
Nous l’avons momentanément enlevé de l’environnement des livres qui débordent des étagères au point de se retrouver classés jusque sur le sol (Il parait qu’il ne quitte jamais ce bureau avant minuit).
Au cours de notre entretien, nous l’avons demandé si la révision, de la constitution était un mal nécessaire ? « Qu’est ce qu’il y’a de mal ? » a-t-il répondu. « Quelle est cette constitution dans ce monde qui n’a jamais été amendée ? ». Le philosophe, linguiste et égyptologue congolais explique en citant des exemples que dans chaque pays, selon les acteurs, l’histoire ou la nécessité, on en est venu à modifier la constitution. « Dire qu’une constitution ne peut être modifiée est anti-démocratique » a-t-il conclut.
Et comme pour aller plus loin dans le sujet, celui que le magazine Jeune Afrique avait classé en aout 2013 parmi les 30 personnes qui (re)font le Congo, a essayé d’imaginer l’après Sassou en 2016. « On se connait tous, supposons qu’en 2016 Sassou rentre chez lui à Oyo et nous laissait le pays, qui va le remplacer ? Quel leader a une assise nationale pour maitriser le pays ? » L’historien congolais a cité quelques noms des leaders politiques nationaux pour montrer qu’à ses yeux aucun d’eux n’a ni le poids, ni l’autorité de Sassou sur tout le territoire. Il estime que si le remplaçant de Sassou n’est pas suffisamment fort, il y’aura des troubles et l’armée prendra les commandes. Ce qui sera dangereux pour notre jeune démocratie.
Pour l’homme d’état congolais, il faudrait une loi claire et réellement appliquée sur le terrain qui détermine le mode de financement des partis politiques. En sorte que tous les partis qui ont la confiance des congolais puissent avoir les moyens suffisants pour s’organiser, se déployer sur tout le territoire et faire valoir leurs héros. C’est alors que nous aurons des leaders forts capables de remplacer Sassou tout en maintenant la paix et la sécurité.
E. Ibata – Source Congoland