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TotalEnergies : un bénéfice record et des actionnaires gâtés

La raffinerie Flandres de TotalEnergies, le 14 octobre 2022. (Teresa Suarez/EPA-EFE)

Note de DAC PRESSE : « Le pétrole pris à Pointe-Noire au Congo n’a rien apporté au peuple congolais depuis 1977-78 période d’ouverture par l’assassin Sassou de l’exploitation du pétrole congolais à ELF Aquitain devenu plus tard en 2020 Total Energies. Sassou et son clan s’en sont enrichis depuis 46 ans, tous sont des milliardaires grâce aux recettes versées directement à leurs comptes bancaires, rien n’est versé au trésor public du Congo. Le peuple congolais continue de vivre dans l’éternelle misère due au pétrole qui pollue les côtes maritimes à Pointe-noire. »

Eugene-Fernand Loubelo

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Pleins barils

TotalEnergies : un bénéfice record et des actionnaires gâtés

Le groupe français d’énergie affiche par ailleurs un résultat net ajusté de 36,2 milliards d’euros pour 2022, chiffre qui a doublé en un an.

Par Jérôme Lefilliâtre

 

Faut-il changer de vocabulaire, délaisser le mot «superprofit» et préférer désormais celui de «méga-profit» ? Le groupe TotalEnergies annonce ce mercredi un bénéfice record de 20,5 milliards de dollars pour 2022, en hausse de 28 % par rapport à 2021, une année lors de laquelle il avait déjà atteint des niveaux de rentabilité jamais atteints.

Et encore, ce résultat hors du commun par une dépréciation comptable de 15 milliards d’euros, liée à des provisions passées sur ses activités en Russie, à l’avenir incertain. Sans elle, le bénéfice net dit «ajusté», qui donne la meilleure indication de la profitabilité réelle de TotalEnergies, s’élève à la somme folle de 36,2 milliards de dollars. Un chiffre qui a doublé sur un an, porté par un marché de l’énergie particulièrement tendu par la guerre en Ukraine et la situation post-Covid. De quoi relancer le débat sur une taxation exceptionnelle des grandes entreprises, comme à l’automne.

C’est particulièrement sa branche gaz (qui comprend aussi les renouvelables et la production d’électricité) qui a progressé l’an dernier, du fait de la montée des prix causée par la situation géopolitique. A 12,1 milliards de dollars, le résultat net opérationnel ajusté de cette activité s’est accru de 95 % par rapport à 2021, alors même que sa production de gaz a légèrement diminué. C’est dire si le groupe dirigé par le tout-puissant Patrick Pouyanné a profité d’un environnement favorable…

Pouyanné prend les devants pour répondre aux critiques

Le PDG de TotalEnergies a décidé de prendre les devants et de répondre aux critiques qui ne manqueront pas d’être formulées. Dans une interview au Parisien-Aujourd’hui en France, il donne des chiffres sur l’imposition du groupe : «Nos résultats se font essentiellement dans les pays producteurs d’énergie, en Norvège, Grande-Bretagne, Angola, Nigeria, Abou Dhabi ou encore au Qatar. Le taux moyen de fiscalité qui nous est appliqué y est de plus de 50 %. Ce qui fait qu’on aura payé en 2022 dans le monde 33 milliards d’euros d’impôts et taxes. Nous avons réalisé environ 350 millions d’euros de bénéfices en France et payerons 200 millions d’euros d’impôts sur les sociétés et taxes de solidarité européenne sur le raffinage et l’électricité. Par ailleurs, TotalEnergies verse plus de 2 milliards d’euros de taxes et cotisations sociales.»

Magnanime, le patron du géant se dit prêt à refaire un geste commercial, comme l’an dernier, pour ses clients dans les stations-service françaises, mais sans s’engager à ce stade : «Si le litre de gazole dépasse deux euros, TotalEnergies pourrait mener de nouvelles actions ciblées de rabais à la pompe.» Et de livrer sa vision des débats politiques actuels : «Plutôt que de partir dans un débat autour d’une taxe exceptionnelle sur les profits, nous préférons prendre des mesures de pouvoir d’achat que les Français ressentent directement. Nous avons intégré le fait que nous devions nous occuper des clients, c’est une question d’acceptabilité sociale.» Au passage, Patrick Pouyanné se déclare favorable au recul, voulu par le gouvernement, de l’âge de départ à la retraite : une «question de bon sens», dit-il, compte tenu de l’allongement de l’espérance de vie.

9,4 milliards d’euros de dividendes pour les actionnaires

En attendant d’éventuelles remises à la pompe pour les clients, le champion français des hydrocarbures a déjà décidé de soigner ses actionnaires, à l’égard desquels il s’apprête à faire preuve d’une grande générosité. Lors de la prochaine assemblée générale, qui se tiendra le 26 mai, la direction TotalEnergies soumettra au vote des propriétaires de l’entreprise – qui ne devraient pas le refuser – le versement d’un dividende de 2,81 euros par action détenue. Une hausse de 6,4 % sur un an, qui vient s’ajouter au dividende exceptionnel de 1 euro déjà lâché en décembre. Cela représente une redistribution de 9,4 milliards d’euros au titre de l’année 2022.

Ce n’est pas tout. «Dans le cadre de sa politique de retour à l’actionnaire», comme le dit la formule éprouvée, l’entreprise procède à de massifs rachats d’actions puis à leur annulation, ce qui a pour effet de doper le cours de bourse et de faire grimper la valeur des titres. A ce petit jeu, TotalEnergies a dépensé 7 milliards de dollars en 2022 ! Et cela va continuer en 2023 : «Conforté par la solidité du bilan de la Compagnie et par ses perspectives de génération de cash, le Conseil d’administration a confirmé une politique de retour à l’actionnaire pour 2023 visant un cash pay-out entre 35 % et 40 %». Cette proportion indique le profit réservé aux actionnaires. A titre de comparaison, TotalEnergies programme des investissements nets allant de 16 à 18 milliards de dollars cette année, dont «5 milliards dédiés aux énergies bas carbone».

TotalEnergies

 

https://www.liberation.fr/economie/totalenergies-enregistre-un-benefice-record-colossal-de-205-milliards-de-dollars-20230208_BU5YLOTLIBBTJGL5HIXNTAAHTA/

 

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