Par Jean-Claude BERI
« Où est-ce que Denis Christel Sassou Nguesso tire ses ressources, pour faire tout ce qu’il fait dans l’ensemble du pays ? Comment il peut justifier les fonds de ces donations ? Il n’est pas Bill Gates, ni la première fortune de l’Afrique. Et avec lui, il y a des ministres, des députés, des préfets, etc, qui le suivent. Donc, il prive des autorités étatiques de se concentrer sur le travail éminent qu’ils doivent faire.
Tout ce qu’il a réalisé, c’est ce qui crée aussi la corruption dans ce pays, parce qu’on sait, tous, qu’il fait tout cela, parce qu’il veut être candidat à la présidence. Mais, on n’est pas encore dans les élections présentielles. Il a le droit d’être candidat à la présidence en 2021. Mais il doit remplir les conditions. Ce n’est parce que c’est le fils du président de la République, qu’il doit se croire tout permis. On n’est pas encore aux présidentielles ». retranscription des paroles du Député TSATY MABIALA
TSATY MABIALA, a-t-il retrouvé le chemin de la droiture et la vérité ? En tout cas en écoutant ses propos lors des questions au gouvernement organisées par l’Assemblée nationale ce vendredi 3 août 2018, de 11h30 à 17h, l’on peut être tenté de croire à une résurrection politique du Député de LOUDIMA. En tout cas le tabou est levé et ce que tous les Congolais disent dans leur quotidien miséreux a été porté haut dans l’hémicycle.
Nous n’avons cessé de le dire que l’impunité dont jouit Denis Christel SASSOU NGUESSO est un affront inacceptable pour la démocratie congolaise. Ce Monsieur parti de rien propulsé du jour au lendemain comme responsable donneur d’ordre a la SNCP était un acte irréfléchi, irresponsable et enfin aujourd’hui condamnable. Car non seulement il a réussi en moins de dix de plomber une société florissante et pleine d’avenir en une entreprise des morts vivants.
Ceux qui reprochent à TSATY MABIALA ses propos qui seraient selon eux pas ceux d’un député envers un autre député ne sont que des hypocrites adoubés d’une fourberie politique dégoutante. Ces aboyeurs, formés à la KIKISOLOGIE (l’art de voler et de se faire philanthrope) ne sont que des nouveaux petits apprentis sorciers dont le passé incarne la trahison et le présent se résument à l’opportunisme et à la ruse politique.
Les propos de TSATY MABIALA ne sont que le prolongement des interrogations légitimes des congolais dont il a le devoir de traduire devant l’assemblée. Qui ignore Monsieur Denis Christel SASSOU a fait l’objet de plusieurs interrogatoires, les perquisitions et les expertises informatiques – sans compter d’innombrables articles et plusieurs livres l’accusant de détournements de fonds public congolais. Il s’en est tiré que grâce à son statut de diplomate (illégale d’ailleurs) Seulement le dossier reste ouvert Christel et tôt ou tard répondra à la justice. Ce ne sera pas la falsification des documents qui dissipera l’effroyable désordre économique qu’il a semé au sommet de l’Etat Congolais.
Le cas Denis Christel SASSOU prouve que la fourberie et la corruption restent des valeurs sûres du système SASSOU.
Le pouvoir a coupé tous les canaux de discussion et de médiation pour empêcher la parole de se libérer.
« Seul un cadre pacifique est en mesure de faire aboutir des revendications citoyennes toutes légitimes » dit ce congolais désabusé par l’impunité de certains auteur de détournement Au centre de cette parole libérée réside la contestation, les mesures d’austérité inscrites dans la loi de finances 2018, qui prévoit de sévères coupes dans les dépenses publiques, des taxes plus lourdes et des hausses des prix des carburants, de l’électricité, des produits de première nécessité. Alors que Denis Christel sassou nguesso se pavane dans tout le pays en faisant passer pour le futur sauveur Or, l’austérité pèse sur les plus vulnérables, les chômeurs, les travailleurs, les classes moyennes. Pas sur ceux qui ont amassé des fortunes faciles par des moyens illégaux, ni sur les ministres au train de vie dispendieux A ce titre les propos de TSATY MABIALA sont légitimes et recevables.
Ainsi tout le patrimoine amassé par Denis Christel SASSOU NGUESOU pendant des années d’impunité, de voyages en jet privé et de folles nuits sera disséqué pièce par pièce. Le monde des affaires est également très critique à son égard. Sous le couvert de l’anonymat, un chef d’entreprise européen présent au Congo-Brazzaville ¬explique ainsi l’enrichissement du « ¬fils a Papa” : “Son père a réparti les secteurs clés entre ses enfants légitimes et ses neveux. Christel a récupéré le pétrole : c’est lui qui décide qui a le droit d’exporter du pétrole et qui n’en a pas le droit. Et ses décisions dépendent d’énormes commissions qu’il exige des sociétés pétrolières étrangères, dont il est d’ailleurs devenu associé depuis que son père a fait passer une loi imposant à toutes les entreprises ayant une activité dans le pays d’avoir un associé congolais.”
Ce fils gâté et mal sevré qui siphonne son pays mérite amplement l’interpellation du député TASTY MABIALA même si lui-même n’est pas exempt de tout reproche.
Jean-Claude BERI