» … C’est peut-être un échec en terme de mobilisation des congolais de paris, mais c’est une grande réussite en terme de la qualité des acteurs venus de toutes la France et d’Europe représentés ici. »
Ce 13 Juillet 2012, sous un temps menaçant, les congolais de la diaspora s’étaient donné rendez-vous au 37, rue Paul Valery, Ambassade du Congo dans le 16éme. Cette énième RDV aurait-il vaincu la spirale de la politique de l’auto-flagellation, de l’auto nuisance réciproque, des manœuvres de boycottage politique ? Ce sont toutes ces grandes interrogations que beaucoup de congolais se posaient.
Il serait injuste de tabler sur le fait que cette manifestation serait noyée d’avance dans les méandres de l’inorganisation et de l’inexpérience. Ces maux qui semblent aujourd’hui enfouis dans le subconscient des congolais seraient la seule cause d’une manifestation biaisée. Ce qui était annoncée comme la grande manifestation de la diaspora était entrain de subir un accouchement difficile. Notre ami de LYON, le LION DE MAKANDA présent et actif sur les lieux a eu des mots simples pour traduire l’événement : « … C’est peut-être un échec en terme de mobilisation des congolais de paris, mais c’est une grande réussite en terme de la qualité des acteurs venus de toutes la France et d’Europe représentés ici. »
Ce qui saute aux yeux au premier abord et qui semble enfoui au plus profond de la conscience des congolais est que la plus part des congolais se proclamant de la diaspora sont gangrénés par la peur distillée sur la place de PARIS par les sbires de Monsieur SASSOU. Cette dernière cause des dégâts énormes en termes de capacité de mobilisation et de rassemblement annihilant ainsi toute volonté manifeste de contestation populaire pourtant légitime.
A 16 heures, on pouvait compter environ une trentaine de manifestants bravant quelques gouttes sporadiques de pluies mais déterminés à faire passer le message d’une diaspora remontée, combative, survoltée et surtout en colère contre un système qui les opprime et déshonneur le peuple congolais.
Un peu à l’identique de ce que vivent les congolais de Brazzaville, cette manifestation a mis en lumière l’une des cause les plus marquante de l’échec d’une résistance contre le pouvoir en place: La division des Congolais. D’un côté, reléguée au bout de la rue loin de l’Ambassade du Congo, nous avions une diaspora qui voulait en « découdre » avec ce qu’il qualifiait d’exécuteur d’ordre de Monsieur SASSOU, sans foi ni loi, Monsieur HENRY LOPEZ, Ambassadeur du Congo en France. De l’autre côté un groupe, pourtant disparate, placé devant le portail de l’ambassade narguait leur propre compatriote, les traitant parfois de simple agitateur en quête de reconnaissance. L’on n’était pas loin de se demandait si ces congolais étaient aseptisés de toute solidarité envers le peuple congolais. Certains sautaient de joie de voir les policiers de la compagnie des CRS brutalisés un des leurs qui ne faisait que crier son désir de recouvrer la paix et la justice dans son propre pays.
Il ne serait donc pas exagéré de dire que même en France le système destructeur instauré par le Clan SASSOU divise les congolais.
Mais à qui profite cette division ?
« Nous rendons hommage ici a GERTRUDE et MARIE LOUISE, deux mamans courages au service d’une cause noble et sur lesquelles nous pouvons compter pour les combats à venir. »
Certainement pas à nos deux compatriotes, GERTRUDE MALALOU (Gégé) et MARIE LOUISE ABIA (MLA). Deux femmes au courage exemplaire et à l’engagement sincère mériteraient que l’on s’arrête une minute pour louer une bravoure qui honore la femme congolaise. Fières et convaincues de leur droit, ces deux femmes ont su émouvoir les manifestants par l’intensité et la profondeur de leurs propos revendicatifs. Nous rendons hommage ici a GERTRUDE et MARIE LOUISE, deux mamans courages au service d’une cause noble et sur lesquelles nous pouvons compter pour les combats à venir.
Comme si les dieux avaient entendu leurs cris de colère, la sono venait d’’émettre enfin les premiers sons qui réveilla un groupement qui semblait s’endormir.
Ce signe marqua le réveil des manifestants et ce qui semblait s’acheminer vers un échec pris une autre tournure. KEVIN D. (plus connu sous le nom DIAF LE KWETA), le premier intervenant mis du sien pour dénoncer l’arbitraire et les arrestations en cours au Congo. Par sa voix rauque, grave et sûre, il réveilla la curiosité des paisibles habitants de ce quartier résidentiel du 16éme arrondissement de Paris. Une a une les fenêtres s’ouvrirent et les acclamations qui suivirent témoignent que l’on était passé de l’échec à une petite victoire en demi -teinte.
Il sied de faire remarquer que ceux de nos compatriotes qui pensent que Ambassade est une propriété de Monsieur SASSOU se trompent largement de combat. Il est toujours temps de leur rappeler qu’aucune richesse ne vaut le combat pour la libération d’un peuple meurtri. Car la poursuite des ambitions personnelles et la course à l’assouvissement des désirs mesquins sont des vœux éphémères. Seule la victoire collective libérant tout un peuple du joug de la dictature est source de bonheur durable comme l’ont signifiés Raphaël NGOMA et le Dr LOUBELO.
Hier, nous étions 10 aujourd’hui plus d’une trentaine demain nous serons des centaines et des centaines pour vaincre la dictature de clan SASSOU. Les victoires contre l’injustice , la dictature s’obtiennent toujours dans la douleur et l’abnégation. Cette notion est bien comprise par les leaders de tous bords venus soutenir la manifestations de PARIS. C’est dire simplement que le combat se poursuit.
Jean-Claude BERI
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