Au Congo, Denis Sassou Nguesso, le tueur infatigable, l’homme des masses affamées, est demi-dieu. Rien ne lui est impossible. La rumeur veut qu’il projette de reporter l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Ceci ne correspond nullement au caractère de l’homme que nous avons étudié depuis près de vingt ans. Sassou ressemble au pion du jeu d’échecs qui ne sait qu’avancer et qui jamais ne recule. C’est un soldat qui avance au culot et à la force de sa kalachnikov. Il ne peut changer une stratégie mortifère qui gagne depuis des dizaines d’années.
D’aucuns avancent des préoccupations pécuniaires ; ce qui ne tient pas debout puisque tout le pays a cotisé pour qu’il soit tueur infatigable à vie – sans jamais être poursuivi ; d’autres avancent des pressions de la communauté européenne qui a refusé d’envoyer des observateurs mais là aussi, Sassou et le Parti Congolais des Tricheurs ont pris acte. Quant à la frange qui croit que Sassou veut revoir sa stratégie à cause de la candidature de Jean Marie Michel Mokoko, nous disons que le report ne résoudra rien – puisque J3M est candidat… Ceci ressemble à une campagne de divertissement pour que ses opposants baissent leur garde et ne battent pas campagne comme il le faut. Cependant, attendons de voir.
Il serait souhaitable d’éviter le report du scrutin. Au moment où André Okombi Salissa vient de présenter son logo de campagne au public, où les équipes de campagne affûtent les projets de leurs champions, le Congo n’a pas besoin de report de l’élection présidentielle : Denis Sassou Nguesso l’a voulu ainsi ; les autres l’ont pris à son propre jeu. Il faut donc qu’il ait le courage de jouer au nzango-lokuta jusqu’au bout. Tout le gotha politique doit se lever pour l’en dissuader s’il lui prenait l’envie folle de retarder l’échéance électorale. Denis Sassou Nguesso a des jours devant lui jusqu’au 18 mars 2016 pour reformer la CNEI, revoir le fichier électoral, etc. Ses enfants et ses neveux battent déjà campagne pour lui avec l’argent détourné des caisses du Trésor public. Alors, où est le problème ?
Si l’Union Européenne avait l’intention de stopper Denis Sassou Nguesso, cela se saurait. Seul importe à Sassou le soutien de la France au travers de François Hollande ; or, il l’a. Donc tout va bien pour lui. Je ne vais pas reprendre ici les raisons pour lesquelles les Occidentaux préfèrent faire affaire avec des dictateurs ; il vous suffit de lire les articles ci-dessous.
Toutes les comédies – même les plus distrayantes – ont une fin. Un jeu nommé « QUI TUE ET TRICHE GAGNE » dure depuis plus de quarante ans et a fini par lasser le peuple qui ne veut plus jouer avec la mort au travers des larmes et du sang des autres. Sassou est un joueur. Il avance dans le déroulement de son propre jeu. Rien ne pourra l’arrêter – dans la mesure où le début de campagne est une date funeste placée sous le signe de la mort et du dieu de la guerre.
Nous estimons qu’il faut jouer cette dernière partie d’échecs politiques – sans tuer et sans tricher. Aussi, le peuple doit devenir maître du jeu pour changer la règle du jeu. C’est la seule condition si nous voulons le changement.
Nous l’avons déjà dit sur les réseaux sociaux ; nous le répétons ici : entre une élection truquée et une victoire volée, il y a la conscience et la réaction d’un peuple. Rien ne garantit que les victimes du 4 mars 2012, entre autres, voteront pour Sassou. Pas plus que les habitants d’Oyo. Le Parti Congolais des Tricheurs est passé maître de la corruption et de la tricherie mais qu’il sache que les promesses de votes contre des espèces sonnantes et trébuchante ne séduisent plus personne.
Le baril de pétrole est descendu en dessous de 30 $. Et les observateurs se disent qu’il continuera à baisser. ENI revoit déjà ses coûts techniques de 30% et demande à renégocier son contrat « gagnant-gagnant » en « gagnant-perdant », avec le Congo comme perdant. Même BP envisage de licencier 4000 personnes car les coûts de production Offoshore se situent entre 20 et 25 $ le baril de pétrole. L’argent qui fait la force de Denis Sassou Nguesso lui fera de plus en plus défaut si la chute du baril se poursuit et elle va se poursuivre dans la mesure où l’OPEP ne projette pas de baisser sa production. Les indicateurs de la faillite économique sont déjà visibles dans notre pays.
Notre pays coule à pic. Franchement que Martin Mbéri arrête de nous distraire :pour foutre un pays en l’air, on n’a pas besoin d’expérience et pour l’incompétence, il n’y a pas d’homme providentiel. Denis Sassou Nguesso n’est donc pas indispensable à la tête de l’Etat congolais. La bouche de Martin Mbéri dit des mots mais au fond de lui, il sait que même ses propres oreilles ne le croient pas…
LION DE MAKANDA, MWAN’ MINDZUMB’, MBUTA MUNTU
Source: http://www.demainlenouveaucongobrazzaville.org/