Vers une assemblée des NGUESSO FAMILIA DEI
Par Jean-Claude BERI

Dans moins de 48 heures, la mascarade électorale des législatives 2022 au Congo-Brazzaville sonnera le glas du grand divertissement. On l‘a vu avec le vote anticipé des forces de l’ordre comment l’impréparation et le grand cafouillage des autorités en charge des élections cachent mal leur intention d’imposer des députés connus d’avance. Leur liste est faite et rien ne viendra déroger à cette règle imposée par le clan au pouvoir : le pouvoir appartient aux NGUESSO et demain l’assemblée sera constituée de 1/3 de NGUESSO FAMILIA DEI.
En octroyant d’office 3/4 des sièges de la future Assemblée Nationale (AN) aux partis qui soutiennent le PCT, le pouvoir, sans se soucier des formes, reconduit son contrôle absolu sur toutes les institutions afin de poursuivre sans entrave l’application de sa politique économique et sociale dévastatrice et antipopulaire, de museler le réveil social des populations afin d’assurer au mieux la succession en douceur de Christel Denis SASSOU NGUESSO.
Dans cette perspective, la bienveillance et les satisfecit du grand parti d‘opposition a été garantis, comme semblent le suggérer les récents arrangements entre UPADS et LE PCT ou les tractations mafieuses et juteuses ont été passés sous l’autel de la volonté populaire.
De toute évidence, le rejet des législatives exprime avant tout une protestation sans équivoque des masses populaires contre les politiques économiques et sociales, contre l’austérité et le chômage, contre la corruption et l’impunité qui règnent au plus haut sommet de l’État. C’est une protestation contre l’arrogance de ces nouveaux oligarques, prédateurs économique du secteur public, d’une part, et contre les accords toxiques avec des multinationales peu fiables qui s’accaparent nos richesses et participent au pillage de notre pays, d’autre part. C’est aussi une protestation contre la dérive autoritaire, la montée dangereuse de la « parentocratie » et antidémocratique du régime, contre l’oppression et l’injustice, contre la répression et le musellement des libertés.
Quelle que soit sa forme, ce rejet des élections législatives ne constitue pas pour autant une alternative politique. L’aspiration au changement qu’il exprime relève d’une résistance passive, une résistance sans projet collectif et sans lendemain. Et alors que les appels contre la participation aux législatives foisonnaient de partout, de la fédération de l’opposition congolaise au collectif des 17 partis en passant la société civile la riposte reste tiède.
Pire il laisse le libre court aux opportunistes, les carriéristes et les tribalistes qui ne se sont pas gênés de s’engouffrer dans la brèche ouverte. TO KO TIKA TE, LIKAMBO YA MABELE… ne sont là que l’expression des stratagèmes utilisés par le PCT masquer sa faiblesse dans l’océan de la démagogie politique et la fraude. Ils sont partis à l’assaut des contrées nationales et comptent bien légiférer et imposer de nouvelles lois liberticides qui aggraveront le suicide économique de notre pays et le désastre social et moral qui frappe déjà des pans entiers de notre peuple.
Faut –il laisser s’installer l’assemblée des NGUESSO FAMILIA DEI ?
Le boycott sonne comme étant la marque d’une faible adhésion aux projets politiques portés par l’opposition.
Les luttes et les mobilisations des masses populaires, des étudiants et des jeunes, des femmes, des paysans pauvres et de tous les opprimés, démontrent que la résistance pour la défense du pouvoir d’achat et des acquis sociaux et démocratiques, s’organise et se recompose. C’est dans l’élan de cette résistance active du front ouvert et social que notre démarche s’inscrit. En l’absence d’un rapport de forces politique capable d’imposer immédiatement une autre solution, nous avions préféré, même avec une seule de députés disparates, se saisir de la tribune électorale et présenter les propositions politiques. Il s’agit de renforcer et d’amplifier la résistance sociale dans la perspective de cristalliser sur le plan politique une convergence démocratique, anti-parentocratie et anti-clanique. Ainsi nous réaffirmons notre soutien à Vievient MANANGOU, Destin GAVET, Claudine MUNARI, ZITA Judith SAMBA BACKOULAS,….. Vous trouvez cela normal que cette opposition ne se réveille que pendant les élections ? Pour ceux qui viennent d’arriver dans ce combat ils trouvent extraordinaire ce discours de MIERASSA. Pour nous autres-là, c’est du bis repetita. DE BOWAO en passant par MUNARI c’est toujours ce plat qui est servi. Au lieu de se mettre en ordre de bataille pour aller soutenir GAVET contre la mafia PCT, ou MUNARI contre cette oligarchie mafieuse PCT , c’est la fuite en avant : Boycottage, dénonciation…. Tout ceci laisse le champ libre au PCT et l’UPADS. Attendons seulement l’avènement de l’assemblée FAMILIA DEI NGUESSO ou encore le sacrifice d’un des autres (comme KOLELAS).
Jean-Claude BERI
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