Le général Ombéli précipité dans l’abîme par son infidélité
Ils sont légion, les cas récurrents de violation de la vie privée et de la dignité d’autrui, perpétrés, ces derniers temps, par la police congolaise et d’autres composantes de la force publique.
Le général Ombéli a appris dernièrement à ses dépens les leçons de son aventure extraconjugale. En effet, la semaine écoulée, la scène peu coutumière de l’interpellation du général Ombéli, officier supérieur des Forces armées congolaises (FAC), a suscité la colère, l’indignation et la désolation de certains Congolais et autres officiers supérieurs de la force publique. Ceux-ci ont qualifié cette interpellation de «gang-stérisme d’Etat».
Sur instruction du tristement célèbre directeur général de la Police, Jean-François Ndengué, les barbouzes de la police auraient donc malmené, sans réserve, le général Ombéli, accusé injustement d’être en intelligence avec le leader de la CADD et président en exercice de l’IDC, André Okombi Salissa.
Des allégations men-songères, comme l’affirment beaucoup de citoyens et d’Or-ganisations non gouver-nementales (ONG) nationales et internationales, qui condamnent les actes barbares de ce genre. Le temps n’est-il pas venu, pour la force publique et le régime Sassou, de comprendre que la violence n’appellera que la violence ? Il ne peut en être autrement !
Les violations de la vie privée et de la dignité d’autrui, les arrestations arbitraires, les actes de torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, commis régulièrement ces derniers temps par la police congolaise et d’autres com-posantes de la force publique, contre des innocents, risquent de contribuer au renforcement de la méfiance déjà affichée par les Congolais vis-à-vis de la police, la gendarmerie et les FAC. On ne peut pas éteindre le feu à l’aide du pétrole ou de l’essence ! Selon des indiscrétions, le général Ombéli aurait été interpellé au moment où il s’apprêtait à quitter un petit hôtel situé à quelques encablures de la résidence privée du président en exercice de l’IDC, André Okombi Salissa. Le général Ombéli aurait passé, dit-on, quelques bonnes heures dans ce petit hôtel en compagnie d’une jeune dame. La présence du général dans le quartier où vit l’opposant Okombi Salissa, aurait éveillé immédiatement les soupçons des services spécialisés de la force publique, qui seraient en train, actuellement de surveiller paraît-il, tous les officiers de la force publique, notamment ceux qui sont originaires de certaines localités relevant du département des Plateaux.
Si la thèse d’une aventure amoureuse tentée par le général Ombéli est avérée, le général et tous les autres officiers supérieurs de la force publique devraient apprendre à être fidèles vis-à-vis de leurs épouses. Par contre, si cette interpellation n’est qu’un arbre qui cache la forêt, ces genres d’harcèlements, de vexations et d’humiliations peuvent frustrer et offenser beaucoup d’officiers supérieurs de la force publique. Ceux-ci vont certainement refuser, désormais, d’être des victimes des barbouzes du pouvoir, chargés de les surveiller constamment comme des vulgaires petits malfrats, et de violer, sans motifs évidents, leur vie privée et leur dignité.
Les sbires du régime Sassou et leurs mentors n’ont pas le droit de se livrer à une chasse aux sorcières, sur la base des accusations mensongères. La présence du général Ombéli dans un lieu d’hébergement situé non loin de la résidence privée d’Okombi Salissa n’est pas un crime passible de prison.
Le président de la plate-forme IDC, André Okombi Salissa, et le général Ombéli sont d’abord des citoyens congolais, en dehors de tout ce qu’on manigancerait à leur encontre. Les préjugés qui peuvent être mis sur leurs épaules pour justifier des complots qui n’existent que dans l’imaginaire des officiers supérieurs zélés et de mauvaise foi, acquis à la solde du régime, sont éminemment dangereux, vu les conséquences imprévisibles qu’ils peuvent engendrer.
Le pouvoir et le Parti congolais du travail (PCT) ont-t-ils oublié que les actes d’harcèlement, d’humiliation et d’élimination physique, etc, perpétrés sous le régime Lissouba (1992-1997) à l’encontre de certains officiers supérieurs de la force publique avaient justifié, à l’époque, la guerre enclenchée par Sassou et ses acolytes contre ce chef d’Etat en plein exercice de son mandat ?
C’est une erreur monumentale pour le pouvoir Sassou que de chercher à diviser les Congolais et à se livrer à la balkanisation du pays pour mieux régner. Des éminents politiciens contemporains ont dit : «On peut tromper le peuple un temps, mais on ne peut pas continuer à le tromper tout le temps». Le pouvoir aura tout à gagner en semant les graines de la paix et de l’amour parmi les Congolais, et non de la division et de la haine tribale. La paix et l’amour permettront au Congo de se développer.
Ghys Fortuné DOMBE BEMBA