Violence dans le département du Pool Enfin, un dialogue pour finir la guerre

Qui l’aurait cru, la violence dans le département du Pool trouvera le chemin de la résolution. Après une année et cinq mois de violences sous une guerre sans fin, le département du Pool va désormais retrouver la paix. Le règlement de la crise par le dialogue tant exigé par les opposants congolais dit « radicaux » a touché le cœur les membres du pouvoir de Brazzaville. Pour la première fois depuis le 4 Avril 2016, les autorités parlent, officiellement, d’ouverture d’un espace de dialogue à offrir à Frédéric N’toumi Bintsamou, alias Pasteur Ntoumi, dans le cadre de la résolution de cette crise qui créée tant de souffrances aux populations innocentes.

L’annonce a été faite, lors de la clôture de la session inaugurale de l’Assemblée nationale de la 4e législature. «Monsieur Frédéric Bintsamou alias Pasteur N’toumi, j’espère qu’il va saisir cette perche qui lui est généreusement tendue. Le président de la république Denis Sassou NGuesso a accédé au désir d’instaurer dans l’immédiat une plate-forme sur la question du Pool» a dit Isidore Mvouba, fils du Pool, président de cette nouvelle Assemblée nationale. Il en a appelé aux bons offices des parlementaires, des ministres, des notabilités, des prélats, etc., pour réfléchir sur cette stratégie de règlement de cette crise. Il sied de signaler que le pouvoir de Brazzaville avait un langage de fermeté et répétait qu’il ne pouvait négocier avec des «terroristes».

Pierre Mabiala ministre de la justice disait à ceux qui voulaient l’entendre « qu’en ne négocie pas avec les terroristes ».

Ce vocable était relayé par le ministre de la communication Thierry Moungalla que les négociations avec les terroristes n’étaient jamais dans l’agenda du gouvernement. Le premier ministre Clément Mouamba, aussitôt nommé par le Président de la République n’est pas allé par quatre chemins pour marteler que N’toumi sera vaincu.
Pis encore, le Président de la République dans une interview avait annoncé qu’il n’y avait pas de crise dans le Pool. C’est pour autant dire que tout chapitre de négociations était effacé par les autorités de Brazzaville.

Seulement, le peuple congolais ne se donnait pas à ces dires qui vraisemblablement ne faisaient qu’accentuer la violence dans le Pool et qui fragilisaient l’unité nationale. Car, pour certains opposants congolais, cette guerre n’était qu’une violence imposée au peuple Congolais pour détourner son attention du holdup électoral de 2016.
D’autres ont émis des hypothèses selon lesquelles, la guerre du Pool était orchestrée par les anciens députés du Pool afin d’être reconduits dans la nouvelle assemblée nationale. Le cas évoqué d’Isidore Mvouba élu de Kindamba, Yvonne Adélaïde Mougany de Mindouli, Aimé Emmanuel Yoka de Vindza, Bernard Tchibambelela de Mbanza-Ndounga.

Aujourd’hui, le son a changé de timbre. Isidore Mvouba (reconduit à la nouvelle assemblée), devenu président de cette institution, a affirmé que le président de la République (Denis Sassou Nguesso) a donné son accord sur la prise d’une telle initiative d’un dialogue.

Cette annonce a été saluée par les populations qui estiment que « la guerre dans le Pool n’est qu’un fond de commerce et une affaire juteuse. Il faut mettre un terme à cette oppression politique ».

Sur les réseaux sociaux, le sujet suscite beaucoup de commentaires. Certains Internautes sont sceptiques sur la tenue de ce dialogue au regard des parties prenantes à cette rencontre. Jean Gustave Ntondo, Franck Euloge Mpassi etc (envoyés spéciaux du Pasteur N’toumi à Brazzaville) qui allaient négocier comment faire participer leur Mentor politique à ce dialogue sont en prison. Et Juste Gangia écrit sur son mur facebook que« Les Congolais ne peuvent se complaire d’un pseudo dialogue. C’est plutôt à un dialogue national inclusif sous la supervision de la communauté international que les congolais s’attendent. Pas seulement un dialogue avec le Pasteur N’toumi. A moins de procéder à la signature d’un accord de paix entre ce dernier et le gouvernement comme dans le passé…» « La fin de la guerre que les Congolais appellent de leurs vœux devra impérativement se faire dans la rupture la plus totale et non dans la continuité ou la pérennisation des antivaleurs qui gangrènent ce pays. Ce dialogue constitue un impératif sinon une condition sine qua non qui permettra d’entrer dans une nouvelle ère et de remettre résolument le pays sur les rails du progrès socio-économique durable » a écrit Bowamona Keb’Nitu avant d’avant d’ajouter « Le dialogue est bien réfléchi, mais reste à savoir si Ntoumi sera de la partie sans garanties sécuritaires de la communauté internationale. A moins d’organiser un pseudo dialogue où sera prise une décision d’accentuer la violence dans le Pool sous le prétexte : le pouvoir a la volonté de faire taire les armes mais N’toumi ne veut pas saisir cette occasion.».

En tout cas l’annonce a été faite, reste la concrétisation de cette idée du dialogue.

La griffeinfos Journal