Après 32 ans de dictature de règne et de gouvernance qui enlisent le pays dans un état comateux, Denis Sassou Nguesso sacralise l’impunité au sommet de l’Etat. Exiger des députés de la république la levée de l’immunité parlementaire d’un député du peuple c’est se prosterner devant SASSOU.
C’est une énième humiliation pour l’image du Congo et catastrophique voire calamiteux pour le combat courageux que les congolais mènent pour se libérer de la dictature M. SASSOU. Depuis la violation de la constitution de 20 janvier 2002 Mr SASSOU a entamé sa croisade d’humiliation au point d’en arriver à servir du sang au menu de fin d’année aux enfants du POOL.
Comme si cela n’était pas assez il s’en prend à ce qui nous reste de plus chers : notre liberté de pensée. Jean Marie MOKOKO est enfermé parce qu’il a dit non à la violation de sa liberté de pensée. Paulin MAKAYA est enfermé parce qu’il refuse que le Congo régresse. Modeste BOUKADIA est enfermé parce qu’il dit que le Congo est mal gouverné et propose une autre voie. OKOMBI SALISSA est arrêté parce qu’il clame que le Congo est un pays au bord de l’overdose tant la colère de la jeunesse a atteint son paroxysme.
« A l’intérieur de ma famille politique, dès l’après – guerre, nous étions un petit nombre à lutter contre le triomphalisme, et à alerter contre les velléités d’hégémonie ethnique. A mesure que nous nous sommes éloignés de 1997, de telles velléités sont devenues des critères de décision politique, avec le culte de la personnalité comme fondement de l’action publique. Nous avons été trahis. Tous ceux qui ont cru de bonne foi depuis 1991 ont été trahis. Ceux qui étaient présents à la première heure pour la démocratie sont soit morts, soit en prison, soit dans des placards, soit dans la résistance interne, soit encore dans l’opposition. Le pouvoir de I ‘Etat gît dans le clan. Nous luttions pour la démocratie, nous avons récolté le contraire. Nous avons été trahis » . André Okombi Salissa le 11/07/2015
Comme beaucoup de compatriotes, ces personnalités politiques sont réunies en un seul point commun : défendre la liberté du peuple. C’est le même peuple qui dans d’autres cieux choisit les députés qui défendent leur intérêt dans l’hémicycle. En acceptant de s’aventurer dans cette croisade folle de conservation de pouvoir en dépit des lois réagissant notre pays, les députés congolais naviguent à contre-courant de l’Histoire.
Moderniser l’assemblée nationale.
Pourquoi le Congo n’aurait-il pas droit à une assemblée des parlementaires responsables où l’on privilégie les débats sur les questions cruciales du pays ? Un débat qui soit concentré sur la recherche permanente du compromis dans le respecter les institutions.
Depuis la nomination des députés de cette Assemblée Nationale suite au retour sanglant au pouvoir de SASSOU, nous sommes plusieurs citoyens à prendre sur notre temps personnel et professionnel pour suivre leurs débats. Il est sans contexte souvent que cela relève d’un goût affligeant et attristant, une sorte d’opération auto-flagellation. Ce qu’il faut retenir de cette assemblée est qu’elle est constituée des godillots qui ne sont là que pour accompagner voire avaliser des mesures contre nature initiées dans les bas-fonds des officines obscures d’OYO. Simplement parce que ces députés n’ont jamais été réellement élus par le peuple souverain. Les forces conservatrices au service de SASSSOU multiplient les coups de boutoir pour imposer une démocratie de façade.
Ce débat qui s’ouvre pour semble-t-il levée l’immunité d’OKOMBI SALISSA est un débat entre godillots et ventriloques. C’est une course à qui donnera plus de voix pour paraître être le plus obéissant aux directives du « Roi SASSOU » qui est en réalité leur maître absolu. C’est dire que le sort de notre compatriote est scellé d’avance.
Il sera plus question d’observer les derniers réfractaires à la volonté de demeurer au pouvoir par la force du clan qui d’ailleurs ne lésine pas sur les moyens corruptibles mis en œuvre. Cette assemblée n’est pas une assemblée nationale libre et responsable, c’est une succursale du PCT qui doit absolument être reformée.
Qui ignore le désarroi qui s’exprime à travers le peuple par cette explosion de colère retenue mais pourtant qui boue intérieurement comme une marmite au feu. Cette assemblée qui n’a jamais pris à bras le corps les problèmes épineux du peuple est une plaie ouverte dans notre jeune démocratie qui se cherche.
Au lieu de mesurer à quel point le chômage toujours trop élevé accroît dans le pays entraînant une désespérance sociale, ces godillots préfèrent accentuer la désespérance politique. Ces députés sont autant des fossoyeurs de nos difficultés car ils accompagnent Denis Sassou Nguesso dans son œuvre de destruction du Congo.
Cette confirmation de la pratique de repli qui sévit un peu plus dans la société congolaise, les risques de défiance et d’indifférence aujourd’hui deviennent nombreux et accroissent le risque d’implosion sociale, aujourd’hui palpable au Congo.
Ainsi, aux députés qui suivent aveuglement des directives d’un chef de clan complètement hors-circuit, il serait temps de prendre conscience de la gravité de ce qui se joue actuellement. Il ne s’agit pas d’obéir pour obéir, mais de construire un pays plus efficace et plus juste, face aux violations qui sont observées tous les jours.
Être député c’est aussi s’engager dans le respect des opinions et des personnes, l’affirmation d’une détermination, d’une cohérence et d’un rassemblement pour agir dans le respect des institutions pour le compte de tous les congolais sans exception.
Être député, c’est le respect de la cohérence, par un cap constant. Il ne s’agit pas d’être sourd aux manifestations d’inquiétude. Mais on ne peut pas redonner confiance à un pays qui doute par des coups de boutoir qui laissent ses fils au bord de la route et mets la république à genou.
Vous devriez faire une lecture plus parlementaire de nos institutions, qui doit être confortée et renforcée. Exigez des parlementaires pleinement responsables de l’intérêt général de la nation au risque de voir demain que les manifestations se multiplient et les symboles du pouvoir soient incendiés.
Jean-Claude BERI