LE 19 SEPTEMBRE 1989, VOICI 25 ANS DÉJÀ : L’ATTENTAT DU DC10 UTA/ 171 VICTIMES. M. SASSOU NGUESSO, NOTRE TERRORISTE NATIONAL ET INTERNATIONA AVAIT CAUTIONNÉ ET DONNÉ LES ORDRES.
La mémoire est comme une cicatrice placée sur un bel endroit de son corps et dont on ne quitte plus de son regard. Johnny Hallyday d’ajouter : « il y a des cicatrices qui ne s’effacent jamais » et c’est ce qu’il faut chaque fois rappeler à notre terroriste national.
L’enfant d’Edou est sur tous les fronts : terres, mers, airs. Il ne veut pas « rater les débuts ». Le voici ici le 19 septembre 1989 dans l’attentat du DC10 UTA : 25 ans déjà !
Voici 21 ans déjà que le Pitbull congolais aura distribué la mort à 171 personnes dont 53 congolais. Quelle est l’énigme des morts une fois de plus ; de ces malheureuses victimes ?
Pour l’étranger qui débarque pour la première fois au Congo Brazzaville, notre beau pays reste un pays mystérieux et insondable. L’image qui est associée à ce pays est celle, tronquée, des aventures de Tintin racontées par le dessinateur Belge Herge dans l’une de ses célèbres bandes dessinées « Tintin au Congo », bien que ces aventures aient été vécues dans l’autre Congo frère.
Nombreux sont ceux qui, en France et en Europe, ignorent encore que c’est Brazzaville qui redonna la virilité, la force de bander à la France pour avoir été, la ville dans laquelle fut lancé, par le Général De Gaulle, l’Appel qui porte son nom : « l’Appel de Brazzaville », aux africains pour aller arc bouter les Allemands Nazis qui occupaient Paris. C’est dans cette ville située à plus de 6200 kilomètres de la grande Métropole, que partirent par vagues successives, les troupes africaines.
Mais depuis cette ville a changé car elle a été incarnée en son sein plus de 50 ans après, d’un zombie, d’un Hitler, un pitbull qui sème la mort à tout vent. En effet il y vit un assassin notoirement connu et qui pratique une véritable conspiration de la terreur, de l’escroquerie politique, de la délation, de l’abus de confiance, d’autorité, de mensonge, de l’arrogance, de la paranoïa, de la duplicité, de la barbarie, des meurtres à outrance, des assassinats. Une capitale où tout est devenu cauchemardesque.
Une dictature sanguinaire a pris le dessus sur la quiétude dont les congolais étaient très fiers et apprivoisaient. Le sieur Sassou a propulsé au devant de la scène barbaresque un pays, hier, tant convoité et envié. To day l’histoire doit retenir entre autres dates, celle du 19 septembre 1989 qui fit exploser l’avion UTA du DC10, parti de Brazzaville via Ndjamena. Et au dessus du désert du Ténéré entre le Tchad et le Niger, ce fut l’explosion. 171 victimes dont 53 congolais y périrent.
Rappel historique :
LA MÉMOIRE CONTRE L’HISTOIRE :
Instituer un souvenir collectif, rendre hommage à l’héroïsme et au martyr vrai, blâmer la passiveté ordinaire, les signes assurant la continuité d’une histoire et d’un héritage que nous voulons comme tels.
On voit bien comment on met en jeu des mémoires préférentielles. Certains cherchent à jouer les uns contre les autres, à disqualifier les uns par les autres. C’est ici que la mémoire requiert l’histoire, la patience de ces preuves, la rigueur de ces méthodes. Non pour s’affranchir de toute responsabilité, ni pour se dédouaner de sa tache propre : seule l’histoire est ici à même d’instituer la mémoire, de lui conférer à la fois un ancrage solide et un champ spécifique. Si la fidélité est une vertu et la vérité une valeur qu’il ne faut pas confondre, ni tronquer. Elles ne peuvent toutes fois, aller l’une sans l’autre, et peuvent même s’entraider. A condition aussi que l’histoire ne renonce pas à ses efforts d’objectivation, qu’elle sache accompagner sa légitime recours à la mémoire des mises en perspectives nécessaires. Si l’histoire savante a appris à prendre en compte les mémoires, si des méthodes d’enquête orale ont pu prospecter des nombreux champs, il ne faudrait pas que la dramatisation mémorielle vienne par trop entacher le travail historiographique. Pour avoir trop longtemps été celle des vainqueurs, l’histoire est en dette vis-à-vis des victimes.
Mais elle demeure avant tout comptable de la vérité et ne saurait être contrôlée. Inversement, une mémoire instruite de l’histoire saura aussi lire dans le présent, les signes d’un retour du passé : c’est là aussi, un des gages de la fidélité. Avant d’en venir à quelques réflexions sur la signification, historique et métaphysique, à la croisée du passé et du présent et en rapport avec la conscience historique de notre temps. Nous voudrons d’abord très brièvement marquer les domaines respectifs de la mémoire et de l’histoire.
Avec l’Histoire :
Alors que l’histoire se situe à l’extérieur de l’événement et génère une approche critique conduite du dehors, la mémoire se place dans l’événement, la remonte en quelque sorte, cheminant à l’intérieur du sujet. Elle se fait contemporaine de ce qu’elle tente de transmettre alors que l’histoire s’en distancie, en appréhendant l’événement, en le décortiquant et en tendant d’en extraire et la substance et le sens dans la double acception de ce dernier terme, à savoir la direction et la signification.
C’est pourquoi les trajectoires ne sont pas les mêmes. La mémoire a pour objectif la fidélité, l’histoire la vérité. Vertu rare, la fidélité est nécessaire à chaque être pour fixer son appartenance, établir des repères vis-à-vis des autres et être, selon le mot de Saint Augustin sur la mémoire, active présence à soi-même. La fidélité est aussi chargée d’espérance.
Avec la mémoire :
Au fondement de la mémoire, il y a la hantise de l’oubli : l’oubli du sang et des larmes d’un peuple crucifié dans sa chair alors qu’il veut passionnément vivre comme les autres et que au lendemain de la tragédie, présente un visage de ressusciter.
Mais comment se souvenir ? Et comment transmettre les souvenirs de toutes ces tragédies, froidement accomplies, d’une manière calculée, industriellement et militairement ; une élimination qui se voulait totale. Crimes sans scrupule, crimes au présent, crimes au passé, crimes au futur ; crimes sans précédent avec un formidable désir d’en finir : de tout détruire.
Devant ce combat de la mémoire contre l’oubli, contre ce qui à la longue submerge toutes les consciences et les protestations désespérées, mais intermittentes, de la mémoire. Alors, ne nous endormons pas, mais veillons !
« En mémoire des victimes du terrorisme international dans le vol UTA Brazzaville – Ndjamena – Paris du 19 septembre ».
Tels sont les écrits qui surplombent le mémorial, de la stèle érigée par le pyromane Sassou Nguesso comme pour mieux se moquer de ses victimes. Cette hécatombe, restera t-elle impunie ? Voila que 25 ans déjà que le terroriste continue à bomber son petit torse, 25 ans qu’il pousse l’indécence avec un culot dont la barbarie dépasse l’entendement. Malgré ce comportement abjecte, il pousse son mépris jusqu’à vouloir solliciter le plébiscite des congolais qu’il n’arrête pas d’endeuiller à tout champ. Il faut une adhésion du cœur. Pourquoi continuons-nous toujours à lui accorder le bénéfice du doute, à ce barbare, à ce serial Killer qui, non satisfait de ces 171 malheureuses victimes, a continué son ascension dans le meurtre, dans l’assassinat. Sassou Nguesso le barbare reste et restera pour notre histoire ancienne et contemporaine, l’espèce qui aura battu le record toutes catégories dans la barbarie.
En effet : « il n’y a pas pire aveugle que celui qui refuse de voir » (dit la bible).
« Une société sans mémoire est une société vouée à l’échec, donc, n’a pas d’avenir »
« Se souvenir d’hier pour comprendre le présent » (François Mitterrand).
19 SEPTEMBRE 1989 QUELLE TRAGÉDIE, QUEL SADISME : quelle IDÉE !
Voici la Liste des malheureuses victimes congolaises.
1 – Pambou Antoine Nicole
2° Berzo Louvouézo Etienne
3° Manza Nicolas Etienne
4° Bokamba Yangouma Myriam Michelle
5° Boukolo Philippe
6° Boungou Balendet Lazare
7° Brazza Gérard André Nicolas
8° Dabira Drius
9°Edouarna Gaena Rock
10° Gaena Ambi Ferdinand
11° Guyet Omba Hortense
12° Hombessa Matouba André
13° Ikias Fleuri le Prince
14° Ikounga Lie Médard
15° Kangou Aucrène Marlène
16° Kenzo Kitombo Alphonsine
17° Kenzo Kintombo Missamou
18° Loemba Gomir Olivier
19° Loukanou Arsène
20° Mikita Gambou Jacques
21° Malanda Foundout Christelle
22° Malanda Jean
23° Mangatanie Appolinaire
24° Manthelot Bahambana Bernard
25° Matondo Germain
26° Mavoungou Dominique
27° Mavoungou Célectine
28° Mbouandji Barnabé
29° Mbouandji Bouanga Bérenice
30° Mbouandji Lassy
31° Mbouandji Maud
32° Mbouandji Nicolas
33° Miayoukou Samuel
34° Missitout Oxane
35° Matondo Marie José
36° Moutinou Kangou Monique
37° Moutinou Mavoungou Germaine
38° Mpého Ikolo Jeannette
39° Ndéli Dominique
40 °Ngakegni samuel
41° Ngoma Mitouwidi Mboukou Jeanne
42° Niazaire Blanche Colombe Lydie
43° Eyembatola Ockh Edmonde
44° Okongna Samba Patricia Eugènie
45° Pambou Olivier
46° Pambou Priscila Marie France
47° Tadissa Abraham
48° Tombet Moukouela Mbouandji S
49° Totokolo Mianzila Olga
50° Vouka Alam Loziz
51° Zoba Baweti Vouka Michelle
52° X
53° X
POURQUOI SASSOU NGUESSO EST-IL MONTRÉ DU DOIGT ? QUELLE SERAIT SA RESPONSABILITÉ MORALE, POLITIQUE MAIS SURTOUT PÉNALE ?
Le contexte politique qui prévalait avant l’attentat.
Porté au pouvoir par l’armée, le commandant Marien Ngouabi qui devient Chef de l’Etat congolais le 31 décembre 1968 annonce qu’il basera sa politique sur la « lutte contre le capitalisme et la protection des ennemis du capitalisme », Marcel Soret : Histoire du Congo Berget Levrault 1978). La nouvelle Constitution approuvée le 30 décembre 1969 par le Congrès constitutif du PCT, qui vient de naître, pose les principes fondateurs de la République Populaire du Congo, qui devient le premier pays d’Afrique « d’orientation Marxiste-léniniste », et qui accorde le droit d’asile à « tous les ressortissants étrangers poursuivis en raison de leurs activités en faveur de la « Démocratie marxiste», de la lutte pour la libération nationale ».
La militarisation du pouvoir donne aux chefs militaires, les postes clés. Par l’intermédiaire du Parti, l’Armée contrôle aussi bien la gendarmerie, la police, la Milice, ainsi que les Syndicats et autres organisations de masses. C’est contre cette dérive militaire du pouvoir que se dresseront, le 22 février 1972, le Mouvement connu sous le sigle du M 22, (l’aile gauche du Parti) et des jeunes intellectuels de la Défense civile (Ange Diawara, Claude Ernest Ndalla). Ils tentent un putsch qui échoue. Une nouvelle constitution est approuvée par référendum le 29 juillet 1973. Néanmoins la violence et la lutte entre fractions se poursuivent dans les cercles dirigeants. En 1974, le Président Marien Ngouabi confronté à une crise aiguë effectuera un voyage qui le conduira dans les pays du Golf notamment au Koweit, en Irak, au Qatar pour terminer en Libye. Partout, il sollicite auprès des dirigeants de ces pays une aide financière. Il a besoin d’argent frais pour faire face à une situation financière dramatique. Le Président Kadhafi lui en propose mais le conditionne par sa conversion à l’Islam et par l’adhésion à sa doctrine dont le petit livre vert constitue le bréviaire. Le Président Marien Ngouabi était de ces responsables politiques qui, même au prix de la survie de son peuple, ne pouvait vendre son âme. Il opposa un « non recevoir » catégorique au leader Kadhafi. Un autre facteur de déstabilisation tient à la dichotomie entre le Nord et le reste du pays, ainsi qu’à l’importance des antagonismes tribaux. Ainsi, suite à l’assassinat du Président Marien Ngouabi le 18 mars 1977 ? Yhombi Opango qui succède au défunt durcit le régime et accentue encore sa militarisation.
En janvier 1978, le procès dit de l’« assassinat présumé du Président Marien Ngouabi », condamne à mort, le 6 février 1978, 10 accusés tous d’ethnie Kongo Lari qui sont immédiatement fusillés. Yhombi Opango leur refuse la grâce présidentielle, tout simplement parce qu’ils sont Bakongos, pour lesquels pourtant lui Yhombi Opango, était convaincu dans son fort intérieur, qu’ils étaient innocents. Mais la haine, le tribalisme, le régionaliste sont plus puissants, plus égocentriques chez ces nouveaux dirigeants que la conscience nationale. Certes les coupables devraient être châtiés de cette façon, mais, est-ce bien ceux-là qui ont été jugés ? Les irrégularités d’un procès inique, la haine qui animait et qu’entretenaient les nouveaux acteurs politiques ainsi que la promptitude des exécutions laisseront planer de sérieux doutes et la suspicion s’installer ; ce qui accentuera le malaise dans le pays.
Le colonel Sassou Nguesso qui avait fait semblant de laisser son fauteuil à Yhombi Opango après qu’il ait assassiné celui qui lui fit Roi, qui le sortit de son petit métier d’Instituteur Adjoint : le Président Marien Ngouabi, reprend son fauteuil au Général Yhombi-Opango le 5 février 1979. Il se veut le chantre d’un véritable Etat de droit. Le mouvement qui l’a porté au pouvoir émet de sérieuses réserves sur la justice expéditive de janvier 1978, au point d’engager son chef à décider une révision du procès jamais entreprise à ce jour et ça ne pouvait pas être autrement. Les difficultés économiques, malgré l’embellie de courte durée consécutive à la hausse des prix du pétrole s’accentuent.
(Pourtant le Congo avec Sassou, pour la première fois dans son histoire, vient de connaître le plus gros budget de l’Etat depuis que le Congo est Congo. Pour la première fois en effet, dès l’arrivée de Sassou en 1980 le budget congolais dépasse 100.000.000.000 de F CFA. Par comparaison : les Présidents : Youlou commence avec 3.000.000.000. F cfa ; Massamba-Débat 7.000.000.000 F cfa ; Ngouabi 15.000.000.000 F cfa ; Yhombi 52.000.000.000. et quand le voyou arrive toutes les vannes s’ouvrent. Le pétrole coule à flot. Enfin les budgets du Congo passent de 3.000.000.000 F cfa en 1960 à 100.000.000.000 F cfa en 1980 pour atteindre la vitesse de croisière de 2.400.000.000.000.000 aujourd’hui (2 Milles 400 Milliards de F cfa) mais hélas tous ces sous sont tombés dans les mains d’un fou dangereux qu’il faut impérativement faire partir et avec lui tous ses Ministres voleurs et tous ceux qui se sont goinfrés dont Mathias NZON qui ruina la Banque dont il était le responsable, et le Ministère des Finances qu’il dessécha avant de s’enfuir avec. Et comme l’avait dit le Président Marien Ngouabi le 23 novembre 1971 à la Place de la Gare lors de la grève des élèves : « que ceux qui se sont hissés trop haut : descendent » Henri Lopez, Ndalla Graille sont ainsi descendus comme ils étaient montés ; en se dégringolant ! )
La situation s’aggravera notamment au début de l’année 1986 ; le gouvernement se trouvant contraint de réduire de moitié le budget de fonctionnement et d’investissement de l’Etat. La chute des cours du pétrole ayant ramené les recettes budgétaires de 331 milliards de F cfa à 164 milliards 800 millions de F cfa. Cette crise sévère explique t-elle l’embrasement soudain du régime ? Quatre ans après, on assiste à des séries d’attentats ; à des procès spectacles susceptibles de détourner l’attention de l’opinion publique ? Les choses n’en étaient pas là lorsque ont lieu les premiers attentats de mars et juillet 1982 et qui feront 9 morts et 96 blessés. La situation politique était plutôt calme et le régime se voyait créditer de plus de vertus que l’ancien.
Les attentats créeront un grand émoi dans l’opinion congolaise peu habituée à ce genre d’actions terroristes dans un pays réputé pour sa douceur de vivre.
En effet avec Sassou Nguesso, tout passe par : « Pour la première fois ».
– C’est pour la première fois que le Congo connait l’assassinat de son Président de la République en fonction ;
– C’est pour la première fois qu’on assassine au Congo un homme de Dieu, en l’occurrence le seul premier Cardinal que notre pays ait eu ;
– C’est pour la première fois que le Congo atteint le budget de 100.000.000.000 de F Cfa ;
– C’est pour la première fois que le Congo connait des attentats sur son Territoire ; c’est pour la première fois qu’avec Sassou, les élèves s’assayent par terre alors que le pays est producteur de bois ;
– C’est pour la première fois que le Congo, avec SASSOU manque d’eau dans les robinets alors que le plus grand fleuve d’Afrique coule dans sa capitale ;
– C’est pour la première que le Congo, avec Sassou distribue l’électricité par quartier ;
– C’est pour la première fois que le Congo avec Sassou les Ministres volent et détournent en milliards de francs Cfa ;
– C’est la première fois qu’un Président de la République au Congo, déporte des populations qu’il juge hostiles à son égard et parce que n’appartenant pas à sa région, son ethnie, les envoie dans les forêts hostiles à tous égards ;
– C’est pour la première fois qu’au Congo pétrolier, on voit les malades se faire porter au dos d’un étage à un autre à l’Hôpital ;
– C’est pour la première fois avec Sassou que notre pays est fait envahir par des troupes étrangères pour massacrer la propre population ;
– C’est pour la première fois que Sassou perpétue des massacres allant jusqu’à plus de 200.000 personnes par ce que ;
– C’est pour la première fois que le Congo avec Sassou a été ramené à l’âge de la pierre taillée ;
– C’est pour la première fois avec Sassou Nguesso que le Congolais a perdu sa dignité ;
– C’est pour la première fois avec Sassou et c’est là que c’est inacceptable, inimaginable et inconcevable, qu’un pays comme le nôtre avec de telles potentialités économiques que les gouvernants et Sassou n’arrivent pas à satisfaire les besoins élémentaires de la population.
– Enfin, c’est pour la première fois que le Congo riche, connait avec Sassou une telle faillite : (faillite morale, faillite économique, faillite culturelle, faillite spirituelle, faillite politique, faillite sociale, faillite éthique, faillite tout court) faillite pris ici dans toute l’essence du mot.
Le premier attentat, sera revendiqué par un mystérieux « Groupe Action Armée Patriotique ». Le second restera anonyme.
Certains observateurs avertis de la politique congolaise, en guise d’explications, soulignent que le colonel Sassou Nguesso avait un intérêt politique à se débarrasser de Jean Pierre Thystère Tchicaya, seconde personnalité du régime, dont la popularité allant grandissante jusqu’à ce que l’enquête diligentée par la tristement célèbre Sécurité d’Etat (directement rattachée au Président de la République) ne le désignât comme l’instigateur du complot. Cependant, l’explication paraît un peu courte, tant il est vrai que le Président Sassou Nguesso sera le premier à en pâtir de ces attentats. Sa côte de popularité accusant une sévère baisse. D’autres y voient la main du colonel Ngouoléndélé qui était Directeur de la Sécurité d’Etat. Il serait dit-on le « cerveau » du groupuscule FRO LI BABA. (Front de Libération des Batékés et Bangangoulou) qui dénonce l’hégémonie des Mbochis. Le colonel Ngouoléndélé aurait tenté d’affaiblir le pouvoir du colonel Sassou pour le compte du FROLI BABA, tout en jouant en apparence le jeu du chef de l’Etat par l’élimination politique de Jean Pierre Thystère Tchicaya.
(Voyez, il a toujours fait le même jeu : la duplicité ; faire semblant, faire croire qu’il s’oppose à lui alors qu’en réalité, la nuit tombée, ils sont ensemble, mangent, tuent, assassinent, volent ensemble, se marient et marient ensemble. Ce jeu très dangereux, jusqu’à quand vont-ils nous le faire subir et nous faire boire l’eau par les narines ? Maintenant qu’il se dit opposant, que Ngoulondélé, en tant que ancien Directeur incontesté et incontestable de la Forte Sécurité d’Etat nous dise comment les Bombes se sont embarquées toutes seules pour se retrouver dans l’avion le 19 septembre 1989, alors que : en tant que Directeur incontesté, il était sensé savoir ce qui se tramait soit sur son dos, soit avec lui ?
Mon Général accusé, répondez ! Vous qui criez sur tous les toits et faites croire à ceux qui peuvent vous croire, les naïfs que Sassou a tout volé et vole tout, tout assassiné sans vous ! Et vous semblez vous étonnez, vous en offusquez ! A qui voulez-vous faire boire l’eau par les narines ?
Ici comme en 1978, les vrais coupables courent toujours dans la nature pendant que le pouvoir s’acharne contre des innocents. Ernest Claude Ndalla dit Graille qui est désigné comme l’un des cerveaux pensant de cette affaire, qui est un marxiste pur et dur, membre du gouvernement de Alphonse Massamba-Débat ; ancien Ambassadeur du Congo en Chine populaire en 1966, il est l’un des fondateurs avec Marien Ngouabi en 1969, du Parti congolais du Travail (PCT) dont il sera le premier Premier secrétaire.
Son nom était associé au coup d’Etat manqué de Anges Diawara contre le Président Marien Ngouabi le 22 février 1972. Il sera condamné à mort, emprisonné et libéré en 1975. Après l’assassinat en 1977 du Président Marien Ngouabi, il est accusé de complicité, condamné à mort par contumace et emprisonné jusqu’en 1979 où il bénéficie, comme la plupart des prisonniers politiques congolais, de l’amnistie consécutive à l’arrivée au pouvoir du colonel Sassou Nguesso. (trois fois condamné à mort dans sa vie, il me disait toujours, au sortir des séances de la Conférence Nationale Souveraine en 1991 à Brazzaville que : « la mort ne voulait pas de lui dans son royaume, d’où toutes les grâces présidentielles dont il bénéficiait à chaque fois. »
Après sa libération en 1979, cet ancien tribun de la vie politique congolaise occupe de modestes fonctions au sein du Ministre des Sports. Ce passionné de la politique et expert en intrigues politiciennes entretient à cette époque des relations amicales avec IDI Lala, un opposant Centrafricain, que l’on dit formé aux techniques subversives à Tripoli, réfugié politique à Brazzaville où il enseigne la sociologie, il est surtout connu comme le représentant du FPO (Front Patriotique Oubanguien).
Idi Lala, bien que partisan de la lutte armée contre le régime de David DacKo puis du Général Kolingba, bénéficiera de la complaisance du régime congolais, désireux de marquer sa différence avec la « droite » au pouvoir en Centrafrique. En 1980, l’attentat qui a lieu au cinéma de Bangui est revendiqué par Idi Lala. Ce dernier confiera après le coup à Ernest Claude Ndalla, son mentor politique recommandé par les autorités congolaises, d’être le responsable de cette explosion.
Idi Lala sera quelque temps après, expulsé du Congo à la suite d’une plainte des autorités centrafricaines reprochant au Président Dénis Sassou Nguesso d’aider et d’encourager la subversion en Centrafrique. Faisant acte de contrition, l’Etat congolais, après une médiation du Président Mobutu, sera contraint de dédommager l’Etat Centrafricain. Avant de quitter le Congo pour l’Allemagne, IDI, Lala remet à Ernest Claude Ndalla un sac contenant des explosifs pour le compte d’un de ses amis qui devrait en prendre possession. Un opposant Centrafricain viendra effectivement le chercher mais il n’en prendra qu’une partie, laissant à Ernest Ndalla huit boîtiers d’explosifs. Le 20 mars 1982, un attentat eut lieu au cinéma Star à Brazzaville faisant neuf (9) morts et une soixantaine de blessés.
Pour cette affaire, J. P. Thystère Tchicaya, éminence grise du régime est soupçonné, arrêté, il est détenu à la Sécurité d’Etat. Le colonel Blaise Nzalakanda, l’un des plus brillants officiers de l’Armée congolaise, de retour d’une mission au Tchad à la tête du 36 ème BIMA (Bataillon d’Infanterie Motorisé) et devenu populaire à cause de ses brillantes prestations sur le terrain et la tête du bataillon, il va susciter de solides inimitiés dans les cercles du Pouvoir.
Revenant le 8 août 1984 d’une mission à Moscou, il sera arrêté et détenu au secret. Lors de son premier interrogatoire, le Directeur de la Sécurité d’Etat le Général Ngouolondélé (toujours lui) devenu opposant aujourd’hui, lui apprend que Ernest Ndalla et Biampandou, l’avaient mis en cause et désigné comme le responsable des attentats. Claude Kembissila, Jean Bouissou, « Michel Lecornec » (celui là devenu aujourd’hui son Conseiller blanc le plus écouté, prestidigitateur, ayant fait faillite dans l’imprimerie à Argenteuil dans la région parisienne qu’il dût fuir pour aller tromper les Noirs naïfs comme Sassou Nguesso et Mathieu Kérékou pour lesquels il est le Conseiller très écouté. C’est le même voyant et sorcier blanc qu’il va utiliser 18 ans plus tard dans le procès contre Kolélas car c’est lui et Entcha Ebia qui concevront les statuts de l’Association par laquelle les Betty Matoumpa porteront plainte contre Kolélas).
Je l’ai rencontrer à Cotonou au Bénin rouler sa bosse au bord d’une somptueuse piscine au bord de la mer avec des petites nanas. C’est lui que le pouvoir de Sassou utilise pour mettre en place les modalités pratiques d’assassiner Bernard Kolélas. C’est lui qui conçoit et imagine le procès pour lequel il est condamné à mort. C’est lui qui dicte à Martin Mbemba et Entcha Ebia comment il fallait faire pour accuser B. Kolélas des meurtres, de la sodomie, des brimades, des prisons cf. aux déclarations de Betty MATOUMPA. Car il sait plus que tout le monde comment ces genres de pratiques peuvent nuire à un accusé. Donc il est toujours là pour dresser les noirs contres les noirs, les régions contre les régions, les ethnies contres les ethnies et c’est comme ça que ç’avait commencé quand le Français est arrivé pour la première fois chez nous. « Il divisait pour régner ») et depuis rien n’a changé ; bien au contraire. Il est venu marcher sur les prébendes de ses ancêtres qui, en arrivant pratiquèrent cette politique de la terre brûlée ; d’opposer les uns contre les autres.
Kewane et Ndollo (deux militants de l’Opposition Centrafricain) étaient également cités devant la Cour Révolutionnaire de Justice.
En même temps, furent arrêtés le capitaine Bikinkita Philippe frère de Bernard Kolélas le Maire de Brazzaville, Chef de l’Opposition. La cour révolutionnaire de justice (une juridiction d’exception) était composés des juges tels que : Michel Ngakala, (vice Président de la Cour, cousin de Sassou Nguesso) et d’autres magistrats tous originaires du Nord de la République à trois exceptions près : Charles Madzou, Alexis Ngabou et Placide Lenga, Commissaire du Gouvernement.
C’est dans cette atmosphère plus ou moins tendue et délétère qu’intervient le 19 septembre 1989 ? L’attentat du DC 10 UTA, très meurtrier, sanguinaire parti de Brazzaville qui explosa dans le Ténéré après avoir fait escale à Ndjaména ave 171 passages à bord tous tués. C’est ça du vrai SASSOU NGUESSO, énigmatique et toujours barbare. Rappelons nous que dans cette même période, qu’après l’euphorie qui a suivi le boom pétrolier, succéda une crise sans précédant au Congo. Les fonctionnaires accusant de longs mois de retard, les Etudiants ainsi que les retraités. Mais comment résister aux avances de Kadhafi qui propose des espèces sonnantes et trébuchantes ? Pourquoi on ne l’aiderait pas à « punir » la France ? Le panafricanisme diabolique aidant !
Contrairement au Président Marien Ngouabi qui, en 1974, refusa de satisfaire les lubies du Chef Libyen, Sassou, lui, acceptât les compromissions mêmes entachées de sang de 171 malheureuses victimes. Sassou Nguesso, est l’exemple même de l’indécence, de l’immoralité, de l’humiliation, de la schizophrénie, et de la honte, céda aux sirènes de l’argent facile. A l’opposé, Kadhafi aime bien ce genre de personne qui s’achète à vil prix. Dès lors, Sassou, devient l’auxiliaire et le soutien actif du mythomane libyen dans son aventurisme au Sud du Sahara.
QUAND LA LIBYE CHERCHAIT A CHATIER LA France : CONTENTIEUX : LA BANDE D’AOUZOU.
Un réseau de terroristes installés à Brazzaville au Congo est mis à nu par un Opposant Centrafricain qui accuse nommément les Services secrets Congolais à la tête de laquelle se trouve le cousin direct de Sassou Nguesso, M. Camille OKO, (coiffé tout ça par un grand Colonel pas encore Général : NGOUOLONDELE, d’être mêlés de près ou de loin aux activités terroristes qui secouent l’Afrique centrale. Avec une assistance manifeste de la Libye, épaulés sur place par les autorités Congolaises au plus haut niveau de l’Etat.
(Où es votre responsabilité dans tout ça mon Général NGOUOLONDELE maintenant que vous voyez plus clair qu’hier, que vous vous opposiez à la façon dont les choses son gérées par votre coauteur d’hier ? Mon Général, vous n’allez pas vous en sortir comme ça, en cherchant à se disculper de votre responsabilité bien établie et comptables de tous les crimes et assassinats que notre pays a connus depuis votre présence à cette Sécuritate criminelle de tous les temps. J’ai failli vous suivre mais mon instinct de patriote m’a fait ressaisir à temps et m’a ramené à la bifurcation pour retrouver tous mes sens, mon chemin que j’ai failli perdre en cherchant à vous suivre comme un véritable mouton de Panurge. Prouvez-nous le contraire que vous ne saviez pas quand on assassiné les Présidents Marien Ngouabi et Alphonse Massamba-Débat, le Cardinal Emile Biayenda jusqu’au 10) condamnés à mort que vous ne saviez rien) que tout ça s’est fait sous votre dos. Où vous étiez un vrai Directeur de la Sécurité d’Etat et donc comptable de tous les Forfaits que notre pays a connus. Mais toutes les façons nous avons des milliers des témoignages de ceux qui sont passés, torturés dans cette macabre maison de forfaiture, agents ou pauvres victimes, tous sont unanimes).
Terrorisme qui opposera les autorités congolaises à celles du Tchad et de la Centrafrique qui accusent sans rechigner et sans retenue les autorités congolaises qui ne s’en défendent pas d’ailleurs. Comment le pouvaient-elles quand les choses sont aussi claires que l’eau Maillot ? Entretenir du terrorisme étatique et surtout animer la subversion internationale ? Tels sont les desideratas et déclarations qui sortent de la bouche des autorités Tchadiennes et Centrafricaines.
En 1983 le Président Hissen Habré, commentant l’explosion survenue à bord d’un avion d’Air Afrique sur le Tarmac de l’Aéroport de Ndjaména (déjà), n’eût-il pas des mots très durs à l’encontre des autorités congolaises en qualifiant Brazzaville de «capitale de la subversion en Afrique centrale » ? C’est un autre précédent !
Et voici en exclusivité trois procès verbaux qui en disent long sur l’implication des Services secrets congolais, de la collusion avec les autorités Libyennes dans les différents attentats qui ont secoué l’Afrique centrale de 1980 à 1989 (Suivez bien mon Général NGOUOLONDELE, vous étiez là en bonne place. Dites nous qu’a été votre comportement par rapport à ces témoignages. Le sieur GOUANDJI Claude Richard était détenu dans vis services pendant 4 mois. Que vous reprochiez-lui ?)
Cour d’Appel de Brazzaville
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Tribunal de GRANDE Instance
De Brazzaville
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Parquet
N°C/1/C-96 Procès verbal
(Document N°1)
L’an mil neuf cent quatre vingt seize et le 22 Novembre à 11 h 45. Devant nous KITOKO-NGOMA, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Brazzaville, Etant notre Cabinet sis au Palais de Justice de Brazzaville,
Mandons et entendons la personne ci-après qui nous fait la déclaration suivante :
Je me nomme GOUANDJI Claude Richard, je suis de nationalité Centrafricaine, je suis né le 3 Avril 1952 à Bangui, je suis Statisticien, je suis père de 12 enfants, je suis domicilié 802 rue Mpouya à Ouénzé Brazzaville.
J’ai vécu au Congo de 1974 à 1990 en qualité d’exilé politique. Je représentais le Front Patriotique pour le Progrès qui est le principal Parti de l’Opposition en Centrafrique. Et dans le cadre de mes contacts, j’ai eu à m’entretenir avec le Colonel Kadhafi auprès de qui, j’avais sollicité une aide dans le cadre de nos activités politiques. Il avait ordonné à ses Collaborateurs de m’aider mais curieusement, ces derniers m’ont demandé de revenir sur Brazzaville. Ils devraient me remettre l’aide en question vers la fin de l’année 1986. Ces émissaires sont arrivés à Brazzaville pour me contacter et ont conditionné cette aide à des actions terroristes.
Principalement, ils m’ont proposé d’engager des actions des actions en direction de la République Centrafricaine où je devais mettre des explosifs à certains endroits stratégiques et la seconde proposition serait une action punitive en direction de la France. Il m’a été demandé de recruter quelqu’un au niveau des bagagistes d’Air Afrique qui devrait mettre dans les soutes d’un avion d’UTA- Air France un cageot de fruits contenant une bombe.
Par mesure de prudence, j’avais accepté de faire cette mission et j’ai reçu des explosifs à cet effet au niveau de l’Ambassade de la Libye à Brazzaville que j’avais remis par la suite à M. OKO Camille qui fut à l’époque Directeur de la Contre Intelligence au niveau de la Sécurité d’Etat du Congo.
En ma présence, un rapport verbal a été fait par OKO Camille au Président de la République Dénis Sassou Nguesso qui l’avait exigé. A la demande de M. OKO Camille, je lui ai remis le lendemain un rapport circonstancié qui devrait être transmis au Président de la République, Dénis Sassou Nguesso, qui l’avait expressément demandé. Ce qui fut fait et depuis lors, je n’ai plus eu d’information sur la suite de l’Affaire qui était pourtant grave.
Et deux ans plus tard en 1989, un avion DC10 d’UTA, parti de Brazzaville explosa en plein vol dans le désert du Ténéré. Curieusement et épatétiquement, c’est dans les mêmes conditions comme décries par moi auprès de OKO Camille et contenu dans le rapport exigé par le Président Dénis Sassou Nguesso que s’opéra l’Attentat.
Je n’avais jamais été entendu par la Justice congolaise alors que le Congo avait mis en place une commission d’enquête. C’est en 1991 que j’ai reçu le Juge Bruguère chargé d’instruction qui était venu m’interroger au Canada où j’avais été expulsé par les autorités Congolaises. Le Canada était devenu mon nouveau pays d’installation et c’est là, dans le cadre de la Commission rogatoire à titre de témoins que je fus entendu.
Ce magistrat m’avait révélé qu’il était tombé sur un document dans lequel j’étais cité et c’est pour cette raison qu’il s’était tourné vers moi. J’ai été surpris parce qu’en réalité, je n’ai jamais été entendu à Brazzaville. Dans le cadre de cette même affaire, j’ai été entendu par le F.B.I qui m’avait même présenté des explosifs qu’ils auraient ramenés du Congo et qui leur seraient remis par OKO Camille, lesquels explosifs lui avait été remis par moi.
En réalité, il ne s’agissait pas des mêmes explosifs que j’avais remis à M. OKO Camille. Ceux-là étaient différents de ceux remis à moi par les autorités Libyennes. …….S.I.R…..Les Libyens s’appelaient Saïd, il était Ambassadeur de la Libye et le Premier Conseiller de l’Ambassade dont j’ignore le nom. Il eut aussi Daoud qui avait ramené les explosifs et il est membre de la MATHABA qui est le « Centre International de Lutte contre l’Impérialisme, le Colonialisme et le Sionisme »
Il y avait avec eux un métis qui devait être artificier parce qu’il m’expliquait le maniement des explosifs.
…………..S.I.R.. Ces explosifs m’avaient été remis à l’Ambassade de la Libye. Mais je n’ai jamais reçu l’aide promise parce qu’il fallait d’abord entreprendre les actions terroristes.
…………….S.I.R…Je n’ai jamais été relancé par les Libyens parce qu’un mois après avoir remis les explosifs à M. OKO Camille, j’avais été arrêté par la sécurité d’Etat sans aucun motif d’inculpation. Je suis resté en détention pendant quatre mois et quand je me suis adressé au Directeur de la Sécurité d’Etat, il m’a dit que c’était pour ma sécurité que j’avais été arrêté. (Curieuse réponse !)
………….S.I.R. J’ai été libéré grâce à l’intervention de mes amis politiques comme le Président Thomas Sankara qui était intervenu personnellement auprès du Président Dénis Sassou Nguesso et à ma sortie, il m’avait été demandé de quitter le Congo sous quarante huit heures et c’est pour cette raison que je me suis installé au Canada.
………….S.I.R. Je suis resté au Congo jusqu’en juillet 1990 parce qu’il fallait négocier un pays d’asile. Donc en 1989 quand a lieu l’Attentat du DC10 UTA, je me trouvais encore à Brazzaville.
…………..S.I.R. A ma sortie de la Sécurité d’Etat, je n’ai jamais été contacté par les Libyens.
……………..S.I.R. Je fais ces révélations maintenant parce qu’il fallait bien rétablir et reconstituer la vérité.
…………..S.I.R. Je n’ai plus rien à déclarer.
………………Lecture faite de ces déclarations, l’intéressé persiste et signe avec nous le présent procès verbal.
Pour le Tribunal de Grande Instance
Le Procureur de la République
Kitoko –Ngoma
Magistrat.
Le Témoins,
Gouandji Claude Richard
(Document N°II)
Cour d’Appel de Brazzaville
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Tribunal de Grande Instance
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Cabinet de M. Auguste MIMBI Mouélé
Doyen des Juges d’Instruction.
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Réf. Parquet N°1264/96
Réf. Cabinet N°154/96
Commission Rogatoire Internationale.
Nous, Auguste Mimbi-Mouélé, Doyen des Juges d’Instruction du Tribunal de Grande Instance de Brazzaville ;
Vu les pièces de la procédure N° 154/96, Instruire contre………………….X…………, inculpé d’assassinat et complicité ; crime prévu par les Art 59, 60, 297 et 302 du Code Pénal ;
Vu l’Art 142 du Code de procédure pénale ;
Vu la loi N°05/75 du 12 Mars 1975 portant ratification de la Convention de Coopération en matière Judiciaire entre la République du Congo et la France notamment les Art 20 et 25.
Etant dans l’impossibilité de procéder nous-mêmes aux actes ci-après exposés ;
Prions toutes les autorités judiciaires compétentes de la République Française de bien vouloir effectuer les opérations suivantes au vu des pièces du dossier ci-jointes en copie et compte tenu de l’exposé des faits ci-après ;
Faits.
Courant 1986 : Gouandji Claude Richard, rencontrait le Colonel Kadhafi pour le compte de son Parti, le Front Patriotique pour le Progrès (Parti d’Opposition centrafricain). Celui-ci, pour répondre aux doléances de son hôte, donnait l’exécution immédiate par ses collaborateurs. Curieusement au lieu que l’exécution se fasse en Libye, on lui demandait de rentrer au Congo Brazzaville pour attendre l’aide qu’on lui avait promise.
Quatre mois après, Gouandji Clade Richard était convoqué à 19 H 00 au Bureau Populaire (entendez par là Ambassade de Libye) de Brazzaville. S’y étant rendu, l’Ambassadeur lui présentait deux personnes, un Arabe et un métis venus tout droit de Libye.
L’Arabe à qui l’on donnait la parole, expliquait que l’aide est là mais la remise est conditionnée par un test à prouver que l’Organisation à la tête de laquelle il était, avait une représentativité effective. Donc ceci devrait se matérialiser par des actes terroristes sur les points stratégiques notamment les deux bases militaires Françaises, l’Aéroport International de Bangui, la Société d’Electricité et le Port pétrolier. C’était cela.
Rendez-vous pour la remise des explosifs était pris le lendemain à la même heure toujours à l’Ambassade. Trouvant la conditionnalité trop dangereuse, Gouandji Claude Richard, se rétractât en avertissant les autorités congolaises. Principalement les proches du Président de la République Dénis Sassou Nguesso, qui lui exigeaient qu’avant d’en parler, ils voudraient d’abord voir les explosifs.
En honorant à son rendez-vous de la remise des engins explosifs, il se faisait remettre cinq à sept sacs à mains pour dame avec autant d’explosifs en forme de pains rectangulaires, des détonateurs avec minuterie et plusieurs piles Alcalines. Le maniement des dits engins qui lui étaient présentés par le métis venu tout droit de Libye. Une promesse ferme, un chèque en blanc qui ne devrait être remis que le 15 août 1987 soit deux jours après l’exécution de la mission.
Avant de quitter Brazzaville, les Libyens lui font comprendre que s’il voulait avoir une société d’Import Export, dans l’immédiat, il n’avait qu’à trouver un bagagiste d’Air Afrique qui devait moyennant 1.500.000 Fcfa, mettre dans les soutes des avions UTA Air France, un cageot de fruits contenant une bombe préparée par eux. Pour cette autre mission, rendez-vous étant pris pour le lendemain 15 heures devant le Magasin Score.
Au sortir de l’Ambassade, Gouandji Claude Richard rejoignait avec son colis fort précieux et très encombrant, un Officier de la Sécurité d’Etat congolais qui devait l’accompagner chez un des proches du Président Dénis Sassou Nguesso qui suivait minute par minute cette affaire fort juteuse par des comptes rendus circonstanciés qui étaient faits par OKO Camille, son cousin et Directeur de la Contre Intelligence (que de nom ronflant et sans contenu !).
En arrivant au domicile de ce proche de Dénis Sassou Nguesso, celui-ci lui demande de le suivre. Au lieu de se rendre chez le Président de la République comme initialement prévu, ils s’arrêtent devant le domicile d’un Ministre en lui demandant de l’attendre.
C’est après 1 h 30 qu’il en ressortira pour leur annoncer que le Président de la République Dénis Sassou Nguesso avait un carnet de visite trop chargé et donc ne pouvait les recevoir. Cependant il leur demanda par contre de rencontrer son émissaire à la Sécurité d’Etat. C’est en se rendant à la Sécurité d’Etat qu’ils sont reçus par M. OKO Camille, le cousin et Chef de la Contre Intelligence qui, après avoir laissé partir l’Officier qui accompagnait Gouandji Claude Richard, OKO Camille vérifiait le contenu des sacs et téléphonait au Président de la République, Dénis Sassou Nguesso pour l’en informer que l’affaire était vraie. Il rangeait les sacs et leur contenu dans un coffre fort en lui déconseillant de rencontrer le libyen métis. En se séparant, il lui présentait les compliments du Chef de l’Etat Dénis Sassou Nguesso et lui demandait de faire un compte rendu écrit et circonstancié au Chef de l’Etat, qui promettait de le recevoir selon son interlocuteur.
Deux semaines après, Gouandji Claude Richard est arrêté par la Sécurité d’Etat avec menace d’être rapatrié en Centrafrique, décision qui échoua grâce aux multiples interventions internationales des organisations et autorités politiques dont le Président Thomas Sankara qui interviendra personnellement auprès du Chef de l’Etat Dénis Sassou Nguesso ;
Curieusement, deux ans après, en septembre 1989, un avion de la compagnie UTA Air France, un DC 10, parti de Brazzaville à destination de Paris avec 171 personnes à bord, se déflagrait en vol au dessus du Ténéré suite à une explosion criminelle, se passant dans les mêmes conditions telles que voulues par la Libye et pour lesquelles un rapport détaillé et circonstancié avait été fait au Président Dénis Sassou Nguesso.
Gouandji Claude Richard n’a été ni convoqué, ni entendu dans le cadre de l’enquête qui s’en est suivie et qui s’avérait nécessaire et obligatoire. C’est après être expulsé par les autorités congolaises, sa nouvelle terre d’asile, que le F.B.I. lui présentait des explosifs qu’OKO Camille leur aurait remis à Brazzaville et dont il ne reconnaissait pas car ce ne furent pas ceux qu’il lui avait remis.
MISSIONS :
Prière, après avoir recueilli l’identité complète de OKO Camille, l’entendre comme témoin, ainsi que M. Sassou Nguesso :
-S’expliquer sur ce qu’il a fait des explosifs qui lui aurait été remis par Gouandji Claude Richard en 1987.
– Dire pourquoi, alors qu’il était à la tête de la Contre Intelligence en 1989, après le crash de l’Avion UTA Air France, un DC10, pourquoi n’avait-il pas interroger Gouandji Claude Richard ou présenter celui-ci à la Commission d’enquête mie en place à cet effet ?
– Dire en outre, pourquoi ne s’était-il pas présenté volontairement à la Commission d’enquête ?
-Dire enfin, ce qu’il connait de la Jeunesse verte tolérée et soutenue par la sécurité d’Etat.
Franche collaboration.
Fait en notre Cabinet, le 3 décembre 1996
Auguste Mimbi Mouélé
Magistrat, Doyen des Juges d’Instruction du
Tribunal de Grande Instance de Brazzaville ?
Pièces jointes
-PV d’audition de Gouandji
– PV d’audition de Gouandji devant le Procureur de la République
(Document N°3)
Tribunal de Grande Instance
De Brazzaville
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Cabinet de MR Mimbi Mouélé
Doyen des Juges d’Instruction
1er Cabinet
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Réf. Parquet N°1264/96
Réf. Cabinet N°0154/96
République du Congo
Unité +Travail +Progrès
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PROCÈS – VERBAL DE DÉPOSITION DE TÉMOIN.
Le 29 Novembre mil neuf cent quatre vingt seize à 12 h 22 minutes, devant nous A. Mimbi Mouélé, Doyen des Juges d’Instruction au Tribunal de Grande Instance de Brazzaville.
Assisté de M. Dieudonné Ibarra ; Greffier Assermenté, étant en mon Cabinet au Palais de Justice, instruisant sur les faits reprochés à M. X, inculpé d’assassinat et complicité.
A comparu également et de dehors de la présence de l’inculpé, le témoin ci-après nommé, lequel nous a remis l’avertissement qui le convoque
Nous lui avons demandé ses noms, prénom, âge, état, profession, demeure, s’il est parent ou allié des partis et à quel degré, ou s’il est à leur service.
Le témoin a répondu :
Je me nomme Gouandji Claude Richard né le 3 avril 1952 à Bangui (RCA). Profession Statisticien. Demeurant au 802, Rue Mpouya Ouénzé Brazzaville.
Je ne suis ni parent, ni allié des partis, ni à leur service.
Après lui avoir fait prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité, nous avons ainsi reçu la déposition :
S.I.R.
En 1986, j’étais l’hôte de la Jamarya en Libye et pour cela j’avais eu des contacts avec le Président Khadafi pour le compte de mon Parti, le Front Patriotique pour le Progrès. A cette occasion, j’avais sollicité l’aide auprès de son Excellence, Monsieur le Président Khadafi pour le compte de mon Parti.
Ce dernier avait donné son accord et l’ordre à ses collaborateurs pour exécution rapide. Curieusement ceux-ci m’ont demandé de regagner ma base Brazzaville où ils viendront d’urgence me remettre ce dont j’avais besoin. Je suis resté plus de trois (3) mois sans nouvelles. Au bout du quatrième mois, j’ai été invité par l’Ambassadeur de Libye au nom de Saïd.
L’invitation était pour 19 heures. J’avais été reçu en présence du Premier Conseiller qui parlait français que tout le monde était présent, deux autres personnes arrivées de Libye dont un certain DAO, membre de la MATHABA et un autre métis noir blanc lui aussi collaborateur et a tout de suite remis la parole à DAO, qui ne parlait pas trop bien français, mais qui se faisait quand même comprendre. Je précise que DAO a travaillé longtemps au Bureau populaire (Ambassade de Libye à Brazzaville). Il n’habitait pas loin du Palais de Justice. A l’époque il était officiellement Attaché Culturel, mais officieusement Il était Attaché Militaire. A l’époque DAO commanditait les attentats de Kinshasa, et c’est à ce moment qu’il était rentré en Libye.
Dao m’avait dit qu’il était venu concrétiser la promesse du Président Khadafi. Il a poursuivi en disant que cette promesse était conditionnée. Il fallait prouver que mon organisation était réellement implantée dans mon pays en Centrafrique. Cette preuve devait se matérialiser par des actes terroristes sur des points stratégiques surtout sur les deux bases françaises à Bangui à Bouar, à l’Aéroport, à la Société d’Electricité et au Port pétrolier de Bangui. Il ciblait ces points parce qu’il fallait donner une leçon aux français. Pour ce faire, ils m’ont présenté une grande valise contenant des sacs à main pour dames et des explosifs en forme de pain rectangulaires semblables aux pâtes à modeler des détonateurs avec minuterie et plusieurs piles Alcaline. DAO me disait que le matériel était là, et qu’il n’attendait que la réalisation de ce qu’on m’a demandé pour me remettre un chèque en blanc.
Ceci, pour DAO, devrait se réaliser le 13 août à la date de l’anniversaire de la Centrafrique. Face à cette situation, je me suis dit qu’opposer un « non »recevoir signifiait un suicide pour moi. J’avais donc simplement rassuré mes interlocuteurs que ce qu’ils avaient demandé était réalisable et qu’il fallait ne laisser 24 heures pour informer mon staff de Brazzaville. Je leur avais dit que cela était une procédure et je reviendrai le lendemain pour chercher le colis afin de l’acheminer sur Bangui. Après félicitations de mes hôtes, ils m’ont fait des compliments de ce que j’étais un homme courageux et rendez-vous a été pris le lendemain à la même heure. J’ai pu quitter les lieux aux environs de 21 heures 30 minutes. J’ai regagné mon domicile où mes plus proches collaborateurs m’attendaient et à qui j’avais fait le compte de mon entretien. D’un commun accord, nous avons pris la décision d’informer les autorités congolaises la même nuit. Dans cette même nuit, je suis allé voir un petit de mon quartier à l’époque Lieutenant et aujourd’hui commandant, le nommé MAKOUNDZI.
A l’époque il était aide camp du colonel Ngakala, mais il évoluait à la D.R.M. (Direction du Renseignement Militaire) sous les ordres du colonel ONDELE Patrice. Dans la même nuit, on devait voir le colonel NGAKALA, qui se trouvait en mission à Pointe-Noire. En l’absence de son Chef, nous sommes allés voir le Commandant IBOMBO, Commandant de la Milice Urbaine de l’époque. Je l’avais vu parce que mon souci était que l’information arrive le plus vite possible au Président de la République. Ce dernier me laissât entendre qu’il connaissait bien le Président de la République et que sans preuve, il serait difficile qu’on puisse croire sous simple parole. Il fallait d’abord honorer le rendez-vous du lendemain pour réceptionner le matériel promis. Ceci se ferait au moment où le commandant MAKOUEDZI m’attendait quelque part. Après cela, nous nous sommes séparés, et on s’est fixé avec le Commandant MAKOUDZI pour la mission du lendemain.
Le lendemain, je me suis rendu à l’Ambassade à l’heure convenue au grand bonheur de mes hôtes. Après avoir fait des éloges, on a donné la parole au métis que j’ai découvert qu’il était artificier, et qui m’a expliqué le fonctionnement des explosifs. Le colis a été remis et le nouveau rendez-vous a été pris pour le 15 août, date à laquelle le chèque en blanc me devrait être remis.
Une fois tout ceci conclu, au moment où je devais partir, ils m’ont dit qu’ils avaient l’argent à prendre maintenant pourvu que je trouve un bagagiste d’Air Afrique qui accepterait de mettre dans les soutes des Avions UTA- Air France un cageot de fruits contenant une bombe, et tout ceci était déjà préparé par eux. Pour cette mission le bagagiste devait toucher une somme de 1.500.000 F cfa et à moi, ils devaient me remettre une somme me permettant d’ouvrir une société Import Export. Rendez-vous avait été pris avec le métis le lendemain 15 heures devant Score et avec lui, nous devrions nous rendre à l’Aéroport pour rencontrer le bagagiste. Au lieu de me remettre la valise, ils m’ont remis un gros sac contenant 5 à 7 sacs de femme, 5 ou 7 explosifs, 5 ou 7 détonateurs, et autant de détonateurs des minuteries que des petits sacs à mains. A ma sortie, j’ai rejoint le Lieutenant MAKOUNDZI qui m’attendait mais je ne me rappelle pas si c’était au niveau des rails, ou chez moi à la rue Louingui et aussitôt, nous sommes allés chez le commandant IBOMBO où nous sommes arrivés vers 21 heures ; 21 h 30. Lorsque nous lui avons présenté le sac et son collaborateur pour chercher de m’écarter afin qu’il puisse aller présenter autrement les faits au Président de la République qui lui remettrait l’argent.
Cette proposition n’avait pas été acceptée par le Lt MAKOUEDZI. Après IBOMBO nous a demandé à le suivre, nous dans notre voiture et IBOMBO dans la sienne. Nous sommes passés par la DST, nous avons continué jusqu’au domicile de Christian Gilbert BEMBE le ministre. Il s’est arrêté et il nous demandé de l’attendre. Il devait être 22 heures ou 23 heures. Nous l’avons attendu plus d’une heure trente minutes. En ressortant du domicile du Ministre BEMBA, il nous a laissé entendre qu’il a appelé le Président de la République de là et qu’il est très occupé et ne peut nous recevoir, c’est pour cela qu’il nous a demandé d’aller à la Sécurité d’Etat pour rencontrer son émissaire. Arrivés à la Sécurité d’Etat, il nous a laissé en nous promettant de se voir le lendemain.
Quinze minutes plus tard, OKO Camille était arrivé, qui a demandé au LT MAKOUEDZI de s’en aller et je devais rester avec lui. Nous sommes montés dans son bureau où je lui ai remis le colis. Après qu’il prit connaissance du colis, il l’a enfermé et l’a placé dans le coffre fort qui se trouvait dans son bureau et tout de suite, il a appelé le Président de la République, à travers son tolki wolki en l’informant que c’était bel et bien des explosifs et il a dit que nos amis Libyens n’étaient pas sérieux, le reste étant parlé en langue maternelle Mbochi et je n’ai rien compris. Après ceci, il m’a dit que le Président était content et que c’était un acte patriotique et qu’il précisera à OKO Camille quand est-ce qu’il pourra me recevoir. Le Président que je fasse un compte rendu écrit, et qu’il enverrait son chauffeur le retirer. Par la suite, OKO Camille m’a déposé à la maison vers deux heures du matin. En me déposant, il m’a déconseillé de rencontrer le lendemain le métis à 15 heures devant Score. Pour être sûr que je ne lui ai pas désobéi, il a envoyé son aide de camp le Lt MAKOUDZI Athanase qui m’a conduit à son bureau.
J’ai remis à ce dernier le compte rendu écrit que j’avais rédigé pour le Président de la République et ce dernier m’avait dit dès que le Président exprimera le besoin de me recevoir, il me ferait signe. L’aide camp m’a déposé chez moi et depuis là, je n’ai plus eu de contact.
A plusieurs reprises, j’ai reçu la visite du Lt MAKOUEDZI qui se plaignait de ce que nous avons été « baisés », que ces chefs nous ont utilisés pour s’enrichir. Quelques semaines après, j’avais, après qu’il s’était séparé avec le Colonel NGAKALA et qu’il avait rejoint son corps, la BRM, il m’avait laissé entendre que ses chefs NGAKALA et IBOMBO lui avaient demandé de ne pas ébruiter ce dossier et lui, avait préféré pour sa propre sécurité, informer son Chef le Colonel Ondele. Curieusement quelques semaines après, notamment le 2 septembre 1987, je suis arrêté par la sécurité d’Etat, menacé d’extradition dans les 24 heures dans mon pays d’origine. Mon arrestation avait eu lieu à 10 heures et le lendemain, on devait m’extrader vers la Centrafrique et il y a eu fuite au niveau de la sécurité d’Etat et j’en étais informé.
Grâce à la vigilance de mes amis de lutte, de ma famille, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, de la Croix Rouge Internationale, du Président Thomas Sankara et de la Presse Internationale informée à cette effet, j’ai été libéré le 24 décembre avec sommation de quitter le Territoire Congolais. Mais qu’à cela advienne, je suis encore resté au Congo jusqu’en 1990. Curieusement deux après, le 19 septembre 1989, il y a eu explosion d’un avion UTA- Air France parti de Brazzaville pour Paris. Laquelle explosion se passe dans les mêmes conditions comme décrites par moi dans le rapport exigé par le Président Dénis Sassou Nguesso que je lui ai remis.
A cet effet, une Commission d’enquête Internationale Nationale et Internationale avait été mise en place. Mais malgré cela, depuis mon départ du Congo, je n’avais jamais été interpellé pour être entendu en qualité de témoin. Ce n’est qu’en 1991, dans le cadre de la Commission rogatoire Internationale que le Juge Bruguère était venu à Montréal à mon domicile pour m’entendre et m’interroger.
Quelques semaines plus tard, ce fut le F.B.I. qui, à plusieurs reprises était passé m’interroger sur les mêmes faits et m’a présenté les explosifs qu’il disait avoir pris au Congo auprès de M. OKO Camille et qu’il me demanda de reconnaître. Des explosifs n’étaient pas de même forme, les piles étaient des piles plates Duracel alors que celles remises par moi étaient des piles crayons ; les détonateurs aussi n’étaient pas de même forme.
…………………….S.I.R. Je connais DAOUD comme étant membre de la MATHABA (Police politique Libyenne), s’occupant du dossier Afrique Centrale parce que j’ai effectué beaucoup de voyage en Libye, et c’était avec cette Organisation dont il dépend que je prenais des contacts. Je n’ai plus jamais pu rencontrer tout ce monde. Mais étant dans les milieux politiques centrafricains et autres, j’étais informé que DAOUD venait toujours au Congo où il était logé au PLM parce qu’il était en liaison avec la « Jeunesse Verte » soutenue et tolérée par la Sécurité d’Etat qui leur remettait des documents leur permettant de se rendre en Libye.
…………………….S.I.R. Je confirme que les explosifs à l’Ambassade de Libye, je les avais bel et bien remis à OKO Camille.
Question : Aviez-vous été au courant qu’il y avait des Congolais qui étaient mêlés et utilisés par les mêmes Libyens comme ils voulaient le faire de vous lors de l’accident UTA en 1989 ?
Réponse : Les Libyens soutenaient les Mouvements de Libération de l’Afrique Australe officiellement et officieusement des Opposants de l’Afrique Centrale. De ce point de vue le Directeur du Comité National d’assistance aux réfugiés et les Mouvements de Libération avaient des contacts permanents pour prendre de l’argent pour les réfugiés Namibiens et Sud Africains.
Cependant, par la suite, j’avais appris que MANGATANI, sujet congolais d’origine Zaïroise aurait été aidé par le Lt Ten Poponi André Chef de Service de la Section passeport pour obtenir un passeport afin de voyager ce 19 septembre 1989.
Question : Avant de partir du Congo et pendant tout le temps que vous êtes resté au Canada jusqu’à votre retour ici, aviez-vous été contacté par OKO Camille au sujet du crash de 1989 ?
Réponse : Aucune personnalité ne m’a contacté. C’est peut être parce que je m’abstiens de fréquenter les personnalités politiques. Néanmoins, le Commandant MAKOUNDZI, (Lt à l’époque), a tenté plusieurs fois de me rencontrer sans succès. Je refuse de les rencontrer parce que le faire, c’est de reprendre contact avec les acteurs de l’époque.
Clos : Plus ne dépose lecture faite par l’intéressé, persiste et signe avec nous le greffier.
Fait au Cabinet le 29 novembre 1996.
Auguste MIMBI-MOUELE
Magistrat, Doyen des Juges d’Instruction du TGI de Brazzaville.
L’ATTENTAT DU DC 10 UTA ET SES REPERCUTIONS NATIONALES ET INTERNATIONALES.
Il y a eu par la suite l’assassinat d’un Ministre en fonction, une situation inédite dans l’histoire politique du Congo indépendant sauf qu’avec SASSOU NGUESSO, tout est toujours : pour la première fois. En effet pour la première fois, on assassine un Ministre de la République en Fonction. Il s’agit de M. Oxance IKONGO. Comme pour la première, on assassine un Président de la République en fonction, c’est toujours avec SASSOU NGUESSO.
Monsieur Oxance IKONGA est un grand ami du Président de la République du Tchad Hissen Habré. Celui-ci devant prendre le vol du DC 10 UTA Air France pour se rendre en France. C’est ça aussi l’inconvénient d’être pauvre. Un Chef d’Etat qui n’a pas son avion personnel et qui est obligé d’emprunter les avions des « Makaya » pour reprendre l’expression des journaux Gabonais.
Curieusement, beaucoup de proches de M. Dénis Sassou Nguesso s’abstiendront à prendre ce vol à la dernière minute alors qu’ils y étaient enregistrés. C’est le cas entre autres d’OBA APOUNOU, Ministre et cousin de Sassou Nguesso, Edouard Ngassoko, Clément MOUAMBA tous Conseillers spéciaux du Président Sassou Nguesso. Clarisse OBA, sœur de Pierre OBA, Directeur de la Police Nationale etc. Simple hasard ou avaient-ils été mis au parfum ?
La nouvelle arriva dans les oreilles largement ouvertes du Ministre Oxance IKONGA. Lui ne prend pas ce vol mais son ami intime, le Président Hissen Habré doit impérativement se rendre à Paris par ce vol. C’est l’ennemi juré du Président Khadafi avec qui, il est très fâché sur la question du bout du Territoire qu’ils se disputent depuis un temps non prescris ; celle de la Bande d’Aouzou, située au Nord-est du Tchad. C’était l’une des cibles visées par l’Attentat. Sassou Nguesso n’aime pas aussi l’homme qu’il veut voir partir et pour lequel il s’active jusqu’à ce qu’il y parvienne. Aujourd’hui l’amitié dans le sang des Bakongos avec l’actuel Président Idriss Déby est la véritable démonstration quand ce dernier aida en volant à son secours pour venir châtier les Bakongos en 1997-2000 et ensuite les envoyer dans les forêts.
Curieusement, ce jour là, toutes les communications resteront coupées entre Brazzaville et Ndjamena. Et il fallait faire vite pour pouvoir joindre le Président Hissen Habré. Mais comment faire ? Le téléphone portable n’existait pas. M. le Ministre Oxance Ikonga se s’époumona comme un véritable forcené. Enfin, il trouva l’ultime voie par laquelle il pouvait enfin prévenir son ami pour qu’il ne prenât pas ce vol cauchemardesque. C’est par le Président Mobutu, qu’il réussira à le joindre. Il va renoncer à prendre finalement ce vol maudit sur son insistance. Mais c’est là la coûte d’eau qui fit déborder le vase. Il a eu tort de « fouarer » la mission spéciale de Sassou Nguesso provoquant ainsi son plus grand courroux du siècle. Et les étincelles entre les deux personnalités, provoquèrent un grand incendie, embrasant tout un continent.
Résigné, le Président Hissen Habré sera obligé de n’envoyer que son Ministre de Transport pour aller mourir à sa place. Sassou Nguesso est fort furieux de savoir que son objectif n’a pas été atteint. Alors, il chercha à déceler par qui, est arrivée la fuite. Il ne mit pas du temps pour découvrir l’apothéose. C’est son propre Ministre de l’Agriculture qui est à l’origine de la fuite. Cependant, il faut reconnaître qu’Oxance ne savait pas et ne connaissait pas les dessous de l’affaire. Pour avoir voulu épargner son ami de la mort certaine dans cet Attentat, le Ministre signait là, sa propre mort. Il mourut dans des circonstances non élucidées. Sa veuve madame Ikonga qui était venue faire une déposition à la Conférence Nationale Souveraine, accusa nommément l’enfant d’Edou, le vampire Sassou Nguesso, qui serait l’instigateur de la mort de son mari (toujours lui !).
Cela valut aussi à Sassou Nguesso la rupture avec son bras droit syndical, Mr Bokamba Yangouma, l’un des ténors du régime et puissant Patron de la C.S.C. (Confédération Syndicale Congolaise). Ce dernier a perdu sa fille dans cet attentat car, non prévenu comme tous les autres. Pourquoi ? Une question à laquelle Sassou n’a jamais répondue depuis lors.
Bokamba Yangouma lui gardera momentanément une petite dent ; juste le temps qu’il fallait pour que sa fille pourrisse après quoi, pour la politique du ventre, il repartira la tête baissée, se rejeter dans ses bras lui remercier, certainement d’avoir assassiné sa fille. (Quel comportement !). Il a tout oublié, tout jusqu’aux souffrances que devrait endurer sa Michelle, alors brillante Etudiante en médecine à la Fac de Thieulimat. On se demande à quoi lui a servi d’avoir fait tout ce chichi. Mais dans tout ça, c’est la belle Michelle qui ne comprend pas et là où elle est, elle doit se morfondre et chercher à savoir pourquoi son père bien aimé, l’a trahie ? Est-ce que ça valait la peine ?
Est-ce par esprit de vengeance pour la mort de sa fille que celui-ci, aigri, lâchera sa horde de travailleurs qui, profitant de ce soutien inattendu mais ô combien précieux, exigeront la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine initiée par Moi MOUDILOU, fils de Diambaka et de Nkatoukoulou Henriette où depuis Paris où j’occupais tous les Médias sous la bénédiction du Président François MITTERRAND, on a pu avoir la tenue de la Conférence Nationale Souveraine. La Coordination Nationale des Elèves et Etudiants de France ; mon outil de Combat envoya Sassou Nguesso jusqu’à son dernier retranchement en le poussant à accepter la tenue de la Conférence Nationale Souveraine. Nous rejoignant, il ne restait qu’à Sassou Nguesso de « lécher ses testicules » car la chasse était finie.
Et il est évident que cette goûte d’eau venue amplifiée la Foulakari, fera déborder le vase et ce fut le début et le point de départ de la chute du Tout puissant Sassou Nguesso. Il y a encore dans cette affaire des comportements qui sont à la limite de l’indécence et de la morale humaine. C’est l’attitude du Général Dabira. Celui-ci affirme que son fils serait mort dans cet attentat. Faux, répliquent les congolais. Car son fils Dabira Darius serait descendu à Ndjamena. D’après certains témoignages, Darius Dabira ne serait plus dans l’avion quand celui-ci s’écrasa dans le Ténéré. Que s’est-il passé ? Il est vraisemblable qu’il serait descendu à Ndjamena s’il faisait partie de ceux qui ont amené les explosifs dans l’avion à Brazzaville. Mais quoi qu’il en soit, il y a beaucoup d’ombre sur ce nom.
Question : Pourquoi le sergent chef, passé Général par son Mentor lui-même Lieutenant et encore ! On ne sait pour quelle circonstance, est devenu aujourd’hui le militaire en Fonction le plus affairiste et plus riche de l’armée congolaise. Alors que tout ceci est interdit de par l’éthique et la loi. Mais lui, bénéficie d’une certaine mansuétude de la part de son mentor Sassou Nguesso. Il possède une chaîne de Télévision, usine de disques, des Studios d’enregistrement. Et il a été montré du doigt comme celui qui aurait bénéficié de tous les véhicules volés par les Cobras à l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique pendant le coup d’Etat de 1997. Où a-t-il eu tous les milliards pour se faire passer pour un milliardaire (un affairiste militaire ! c’est louche ! Et si ceci serait la récompense d’un acte dubitatif et compromissoire ? )
L’interpellation à la Conférence Nationale Souveraine du sinistre Sassou Nguesso par les 1200 délégués que nous étions, venus de tout le pays, prouvera à suffisance que cette affaire n’était pas une « invention des congolais devenus fous et s’acharnant contre un homme honnête, en l’occurrence Président de la République ».
Comme le dira le Juge Bruguère le 29 septembre 1995 à Paris : c’est « une invention africaine ». Quelle honte ! Alors que le même juge Bruguère me dira tout à fait le contraire quand il m’a reçu dans son bureau au Palais de justice en tant qu’Avocat du Colonel Missitout, mon ancien collègue de classe de la TD 2 à Savorgnan de Brazza qui perdit sa fille Missitout Oxane et tous les MBOUANDJI ; les enfants du deuxième lit de son ex épouse dans ce putain d’attentat pour répondre à quelques questions que se posaient les parents des victimes. Il me donna une version qui me fit comprendre que ce dossier était purement politique et que lui, en tant que juge d’instruction qui connut tous les soubresauts politiques de celui-ci, n’avait pas le pouvoir de sa politique. Qu’il était soumis aux aléas de la politique ambiante. Il m’a dit, montrant son bras, devant ma secrétaire « que dans ce dossier son pouvoir était restreint. Mais en tout cas tout était clair.
Le rôle du Juge d’Instruction, n’est-il pas d’instruire à charge et à décharge ? Et dans ce dossier, m’expliqua t-il, il n’était pas le maître de ce dossier sulfureux et explosif.
Sous la législature de Sassou 1, notre pays avait toujours été considéré comme une base arrière du terrorisme Libyen. Ceci n’avait pas été le fruit de l’imagination d’Hissen Habré ou de Kolingba qui était soudain devenus fous, quand ces derniers affirmèrent et accusèrent Sassou Nguesso d’être le parrain du terrorisme en Afrique centrale.
L’INTERPELLATION DE SASSOU NGUESSO PAR BERNARD KOLELAS, HIER, SON OPPOSANT.
« Le régime de Sassou Nguesso a bel et bien trempé dans la déstabilisation des régimes voisins. Il faut rendre au Congo sa responsabilité et en finir avec les présomptions qui pèsent sur lui ». C’est une lettre adressée à M. Sassou Nguesso le 20 novembre 1989 dont voici la teneur que Bernard Kolélas s’adressa à son ami d’aujourd’hui, dans ce sens :
« Le peuple congolais est également déçu par le silence blafard de l’Etat devant la catastrophe causée par l’explosion de l’Avion de l’UTA. Le Gouvernement aurait dû dire au moins son indignation devant ce désastre hallucinant. Il aurait dû faire entendre qu’au cas où les enquêtes concluaient que c’est bel et bien à Brazzaville que les explosifs ont été embarqués et placés dans l’Avion. Il prenait les mesures qui s’imposent.
Il aurait dû faire comprendre que le Congo est une terre traditionnellement hospitalière et amie de tous les pays. Il n’entendait pas et n’accepterait jamais qu’elle devienne une terre de terrorisme international, et encore moins son peuple, un holocauste, une victime de sa propre hospitalité. Enfin, il aurait dû souligner que notre peuple dont le respect de la vie humaine est parmi les valeurs essentielles, n’encouragera jamais l’utilisation des méthodes qui affichent un mépris total de la vie humaine. S’il avait réagi de la sorte, l’Etat congolais aurait réconforté l’opinion nationale et internationale, en même temps qu’il aurait effacé tout doute sur sa bonne volonté et sa bonne foi. Or ce que le peuple a entendu et auquel il a été servi, c’est l’arrogance et le mépris, c’est en dehors des déclarations classiques : condoléances, c’est une diatribe en coupe réglée comme le PDG de l’ETA, laquelle a fait mauvaise impression au sein du peuple ».
M. GOUANDJI CLAUDE RICHARD, LE TÉMOIN CAPITAL DE L’ATTENTAT DU DC10 UTA, PERSISTE ET SIGNE.
A Brazzaville où nous avons séjourné dans le cadre de cette enquête, nous avons voulu savoir ce que cette affaire cache. Alors que le témoin n° 1 de cette affaire persiste et signe, nous ne comprenons pas pourquoi la communauté internationale, les parents des victimes ne lui prêtent aucune attention soutenue ? Alors que la vérité se trouve chez cet homme, mais hélas, on ferme sciemment les yeux et les oreilles. C’est un comportement qui étonne et qui n’est plus admissible au stade actuel du dossier. C’est pourquoi, la vérité longtemps tronquée, dissimulée pour des raisons politiques, doit se savoir. Et c’est en comptant sur notre pugnacité que celle-ci se saura d’ici peu. Car Sassou doit répondre de cette forfaiture, de ce crime ignoble.
Ainsi, dans notre pugnacité légendaire à vouloir à tout prix connaitre la vérité, toute la vérité, nous nous sommes rapprochés des autorités Judiciaires congolaises ; lesquelles nous ont présenté avec toutes les précautions qui s’imposent et les mesures de sécurité subséquente, le précieux Gouandji Claude Richard, l’homme par qui l’attentat du DC 10 UTA est arrivé.
Nous sommes quelque part à Moungali un quartier de Brazzaville, à un endroit jugé conforme pour notre entretien. Nous sommes le 15 février 1997, nous sommes face à notre témoin à qui nous tendons le micro.
Questions :
Songi-Songi : Monsieur Gouandji Claude Richard, qui êtes-vous vraiment ?
R : Je m’appelle Gouandji Claude Richard. Je suis né le 3 avril 1952 ; Je suis de nationalité centrafricaine, je réside au Canada.
Songi-Songi : Si vous résidez au Canada, que vaut votre présence au Congo, le territoire où vous avez été expulsé, il y a 10 ans ?
R : Je suis revenu au Congo depuis un bout de temps dans le cadre du regroupement familial. Vous savez, j’ai vécu plus de 20 ans et j’ai beaucoup d’attaches dans ce pays qui est presque comme le mien ; très chaleureux ; Et ce pays est ma deuxième patrie.
Songi-Songi : Vous voulez dire que vous êtes venu de votre propre chef, sans aucune contrainte ?
R : Comme je l’ai déclaré, je suis venu dans le cadre du regroupement familial. Depuis le Canada, je suis l’évolution du dossier pour lequel j’ai été expulsé sans ménagement par les autorités congolaises, sans d’ailleurs savoir pourquoi ? J’ai beaucoup de peine car j’ai appris par les médias que le juge Bruguière clôturait les enquêtes et que tout était fini. Dans le souci de voir la vérité prendre le dessus sur la manipulation, le montage, les intrigues, le mensonge et finalement la malhonnêteté intellectuelle, j’ai été interpellé par ma propre conscience afin de venir dire la vérité, rien que la vérité. C’est pourquoi, j’ai décidé de mon propre chef de me présenter ici, aux autorités judiciaires de ce beau pays pour lui rendre ses lettres de noblesse souillées par cette affaire. Car, il y a une vérité, toute la vérité à rétablir. Une vérité tronquée et travestie par les autorités politiques d’alors.
C’est une chose que j’aurai dû faire avant, depuis cet attentat si les choses et les règles avaient été respectées par les autorités politiques d’alors. Et j’attendais les pieds fermes, arriver ici pour le faire. Si à l’époque, les autorités n’avaient pas jugé nécessaire de m’entendre alors que j’avais des choses à dire pas des moindres dans la mesure où, je suis le centre de cette affaire. C’est par moi que cet attentat est arrivé. Je suis au cœur de l’affaire.
Songi-Songi : C’est d’autant plus clair ! Et notre question est : Vous avez été entendu par le Juge Bruguière au Canada, pensez-vous qu’il ne vous a pas suffisamment compris ou vous n’avez pas tout dit. Autrement dit, qu’est ce qui vous chagrine encore ?
R : Je ne comprends pas car avec ce que j’ai dit, je n’imagine pas un seul instant que des personnalités soient encore dehors ou peuvent se promener tranquillement sans pour autant qu’elles n’aient été interpellées. Je suis estomaqué, abasourdi et triste, suffoqué de constater que cette enquête soit très orientée. C’est vraiment méprisant pour la justice internationale et la vérité morale tout court car ce comportement de deux poids et deux mesures est dégoûtant et ignominieux.
Songi-Songi : En septembre, j’avais été reçu par le Juge Bruguière. Je lui avais posé la question de savoir : « pourquoi cherchait-il parmi les morts, celui qui était vivant » ? Autrement dit pourquoi courrait-il de gauche à droite chercher des prétendus acteurs de cet attentat alors que la justice Congolaise et votre témoignage éloquemment démonstratif, montrait du doigt celui que la France protégeait ? C’est vrai la Libye est le parrain mais les exécutants, ne sont-ils pas au Congo entrain de pourlécher les babiches comme quand un lion vient de finir de manger sa proie. La France laisse sciemment de côté les responsables dont la justice congolaise leur demandât d’entendre par cette commission rogatoire. Sassou et OKO qui se promenaient dans les rues de Paris, n’ont même pas eu à s’inquiéter. C’est très pertinent !
R : Ecoutez, c’est moi qui avais été contacté dans cette affaire par les autorités Libyennes. C’est moi qui devrais commettre cet odieux attentat si je ne me suis pas dégonflé et si je m’étais laissé guider par l’odeur de l’argent. C’est encore moi qui, dans un exposé détaillé et circonstancié, avait décrit comment les choses allaient se passer et le document avait été envoyé au Président de la république, Dénis Sassou Nguesso. Mais curieusement, non pas qu’on ait jugé nécessaire de m’entendre, mais pis, on a cherché à m’éloigner du champ d’action pour qu’ils soient libres de tout mouvement et surtout de tout manipuler.
C’est vrai que les commanditaires sont en Libye ; mais les exécutants ; ceux qui ont transporté les bombes dans l’avion, ceux qui ont empêché aux proches de ne pas prendre l’Avion UTA Air France du DC10. C’est là qu’il faille interpeller les gens. C’est là où se trouve la vérité. Il y avait un problème de gros sous et on sait à cette période là, qui avait de gros problèmes de trésorerie, de paiement des fonctionnaires. Ce n’est pas mathématique, pour voir clair dans cette affaire et de comprendre où la vérité était scellée, confisquée ?
Songi-Songi : C’est encore et de plus en plus claire sauf si on refuse de voir la vérité et de voir tout court ! Mais à vous écouter, vous voulez dire que les autorités congolaises sont foncièrement impliquées dans cette affaire.
R : « I l n’y a pas plus aveugle que celui qui refuse de voir » (dit la bible). Si ce n’est pas là la vérité, qu’on nous explique, où elle est ? Que M. OKO Camille explique à l’opinion internationale, où il a mis le dispositif que je lui ai remis dans son bureau et pour lequel, j’ai été félicité par le Président Sassou Nguesso pour mon courage ; me dira t-il ? Je persiste et signe que les explosifs qu’il avait remis au F.B.I, n’étaient pas ceux-là que je lui avais remis. Finalement, j’ai simplement compris que j’ai été doublé dans cette affaire.
Songi-Songi : Je ne vous le fais pas dire. C’est toujours comme ça qu’il signe ses crimes. De la même façon qu’il avait doublé le groupe de KIKADIDI pour aller assassiner le Président Marien Ngouabi, c’est de cette même façon qu’il vous doubla c’est pourquoi, il vous exigea de lui faire un rapport détaillé, circonstancié pour qu’il applique mot pour mot comme l’exigeaient les Libyens, le forfait. Et le chèque en blanc ; l’argent frais trébuchant, c’est lui qui est allé le toucher. Mesurez-vous l’importance et l’impertinence des propos que vous avancez ? Savez-vous que c’est d’autant plus grave car vous accusez directement les autorités congolaises d’alors ?
R : J’en suis conscient et très conscient même ; c’est pour cela d’ailleurs que je suis revenu au Congo pour percer l’abcès et faire émerger la vérité et toute la vérité car ce geste humain et moral s’impose.
Songi-Songi : Avez-vous des affinités avec le Groupe d’IDI LALA, le Mouvement qui a fait parler de lui dans les attentats qui ont secoué la Centrafrique dans les années 80 et que le même Sassou utilisa au Congo pour le même objectif en faisant sauter l’aéroport de Maya- Maya et le cinéma Star ?
R : Non, ce groupe, je le connaissais mais nous ne partagions pas la même logique et nous n’avions pas la même vision des choses. Mais par contre, il arrivait que nous rencontrions les mêmes personnalités quand on sollicitait telle ou telle aide.
Songi-Songi : Etes-vous libres de vos mouvements depuis votre retour au Congo.
R : Ce dossier est aussi explosif que ne l’ont été les bombes qui ont fait sauter l’avion du DC 10 UTA Air France. Il y a beaucoup d’intérêts en jeu. Le fait de savoir que je suis au Congo, fait sursauter plus d’un bourreau impliqué dans cette affaire, ceux-là qui ont des choses à se reprocher. Leur souhait est de ne plus me voir parader dans cette basse cour. Vous comprenez que je suis devenu très gênant. C’est pourquoi, pour ma sécurité, je préfère vivre caché. Mais pour mieux répondre à votre question, je ne subis aucune contrainte physique ni psychique, morale et psychologique.
Songi-Songi : En vous remerciant d’avoir accepté de répondre à nos questions. Encore une fois merci et bon séjour en cette terre congolaise. Qu’elle vous soit accueillante dans toute sa ferveur et sa splendeur.
Fait à Brazzaville le 15 février 1997 / 11 heures 54.
Maître Tony Gilbert MOUDILOU.
LA France SERAIT-ELLE IMPLICITEMENT ENTRAÎNÉE DANS UNE CONNIVENCE PASSIVE ET DESINTERESSÉE ?
Depuis le mois de décembre 1996 ; les autorités judiciaires congolaises de par les Accords qui lient le Congo et la France ; et vu les éléments nouveaux intervenus dans le dossier, ont sollicité la diligence de leurs collègues juges français afin qu’ils puissent interpeller et interroger à titre de témoins toutes les personnes citées dans cette commission rogatoire envoyée aux autorités judiciaires françaises.
Le dossier que nous venons de vous livrer textuellement, se trouve dans les bureaux du Procureur de la République française et dans les mains du juge Bruguière. Aucun de ces criminels pour lequel a été diligentée la commission rogatoire ; donc Sassou et Oko, voguent tranquillement à leurs business, celui de renverser le Président Pascal Lissouba, qui les préoccupe tant depuis qu’ils se sont retirés ici. Ils sont couverts, je ne sais par quelle immunité diplomatique. Les autorités françaises donnent le sentiment de protéger des assassins dont les mains et les bras sont couverts de sang de 171 victimes. Où sont : la conscience et la morale de notre France qui nous a habitués aux grandes notions de valeurs et au respect des droits de l’homme ?
Il faut remarquer que depuis l’ouverture de ce dossier, la France a choisi son camp. Elle cible le commanditaire certes, mais ignore sciemment ceux qui ont transporté les bombes dans l’avion car Kadhafi n’était pas à Brazzaville ce 19 septembre 1989. Et n’oublions pas ce proverbe congolais qui dit : « les fourmis ne peuvent pas traverser un fleuve s’il n’y a pas de pont ». Pourquoi le Juge Bruguière a-t-il biaisé dans ce dossier ? Mais en tout cas en ce qui me concerne, je reste attaché à ce qu’il m’ait dit dans son bureau. C’est pourquoi, la vérité se saura et nous, la connaissons déjà. Elle a été retardée momentanément ; mais pas pour longtemps.
La suspecte lenteur des autorités judiciaires françaises gêne la bonne marche de la justice internationale. Mais comment peut-on privilégier les intérêts économiques en acceptant de faire massacrer ses propres compatriotes ? Cette entrave est ignoble, c’est une forfaiture impardonnable. On va nous parler de raisons d’Etat ; mais quelles raisons d’Etat quand il y a 171 vies humaines qui ont été hypothéquées ? Complaisance, laxisme, autant de faits qui nous laissent sans voix. Dans quelle France vivons-nous aujourd’hui ? Celle qui nous a tout appris ?
« La vérité, ne l’enfermez jamais dans un bocal car si vous lui ouvrez la porte, c’est un fauve privé de liberté qui vous sautera à la gorge » (Emery Patrice Lumumba)
Fait à Paris le 19 septembre 2010.
Maître Tony Gilbert MOUDILOU
Premier ministre du Gouvernement congolais en exil,
Président de l’A.E.D.R.A