5/06/1997 – 5/06/2018 : L’aventure sanglante du ‘’Préfet’’ de la France doit prendre fin.

Par :  Guy MAFIMBA 

Voici 21 ans que le sieur Denis Sassou Nguesso a renversé par les armes le président démocratiquement élu Pascal Lissouba dans le cadre d’un vaste complot politico-pétrolier-maçonnique conçu, organisé à Paris, déclenché à Brazzaville. Le peuple congolais meurtri n’a vu dans ce conflit fratricide sanglant qu’une ‘’guerre civile’’, en réalité, il n’a pu déceler dans un vaste complot international ourdi contre les intérêts supérieurs de la nation congolaise qu’a tenté d’incarner Pascal Lissouba.
Sassou Nguesso venait à travers cet acte odieux violé le contrat national scellé lors de la conférence nationale souveraine de 1991 à savoir : L’alternance au pouvoir dans les urnes, non au bout du fusil.

Le 23/10/1997 l’hebdomadaire français ‘’l’Express’’ titrait ‘’ Le brut et les truands’’ : ( ) Remportée par Denis Sassou Nguesso, la guerre du Congo a vu s’affronter mercenaires, francs-maçons et conseillers en image. Avec, en filigrane, un enjeu colossal: le magot pétrolier ( ). Plus loin ( ) Divers indices attestent qu’Elf s’accommodera de la nouvelle donne, d’autant que la maison connaît fort bien Denis Sassou Nguesso, un marxiste repenti qui régna en despote de 1979 à 1992. Nordiste de l’ethnie mbochi, l’homme passe pour moins gourmand et moins velléitaire que le généticien Lissouba, fils du Niari (sud-ouest). Express du 23/10/1997 ( ).

En cette journée tragique du 05/06/1997, c’est un appel des parents à Brazzaville qui me réveilla de Melun ou je résidais. Notre parcelle de Poto-Poto avait été pris d’assaut par des miliciens cobras de Sassou Nguesso, mes parents obligés de trouver refuge chez les voisins à la mosquée. La ‘’guerre’’ venait de commencer. Toujours sur Paris, janvier 1997, une grande majorité de la diaspora à Paris avait pris d’assaut l’hôtel Pullman Saint Jacques dans le cadre d’un meeting organisé par Sassou Nguesso et ses partisans. Le mot d’ordre était ‘’faut chasser Lissouba’’.

*** Au sein des forces de la ‘’mouvance présidentielle Lissoubiste’’, nous attirions en vain l’attention de nos compatriotes sur le risque d’embrasement du pays, les informations en notre possession laissaient présager l’organisation par le sieur Sassou Nguesso d’un coup d’Etat en bonne et due forme pour renverser les institutions de la République. Rien à faire ! L’immaturité et l’inconscience politique avait gagné les rangs de la diaspora.
En ce 05/06/1997, je me retrouvais avec une poignée de compatriotes pour tenter d’alerter l’opinion internationale sur complot contre la jeune démocratie congolaise qui s’était enclenchée. Hélas, le désordre au sein des dignitaires Lissoubistes, teintés d’un ethnocentrisme ambiant ont fini par avoir raison 5 mois plus tard de Pascal Lissouba.

*** Au commencement était les errements du régime Lissouba.

*** Puis vint Paris qui pris l’option de ramener aux affaires son ‘’Préfet’’ Denis Sassou Nguesso comme l’indique ce passage tiré du livre de Jean François Probst.
M. Jean-François Probst qui, longtemps très proche de Jacques Foccart et de Jacques Chirac, à travers « Chirac, mon ami de trente ans »[2], nous éclaire sur ce qui s’était passé réellement et sur ce qui se tramait, pour leur plus grand malheur, sur le dos des Congolais, et sur la tragédie que devait connaître le pays. A ce sujet, il écrit :(…) Jacques Foccart n’allait pas voir Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade. C’était eux qui venaient rue de Prony. (…) A cette époque, Jacques Foccart m’avait confié pour mission de m’occuper de Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville. « Est-ce que vous connaissez Sassou ? » m’avait-il demandé. J’avais connu le dictateur-président[3], alors marxiste-léniniste « pur » et dur, en 1982. Je lui avais rendu visite avec Jérôme Monod, à propos de la gestion des eaux de Brazzaville. Nous avions été reçus par un homme en costume gris, austère. J’avais pris connaissance de son dossier au Quai d’Orsay…(…) Après une première « révolte des jeunes gens », Sassou et ses amis avaient amené au pouvoir un premier président marxiste orthodoxe, Marien Ngouabi. Et un an plus tard, ils l’avaient éliminé. Selon le dossier du Quai, Sassou avait été l’exécutant[4]. (…) Pendant toutes ces années, Denis Sassou Nguesso avait soutenu Chirac… A la suite de sa défaite à l’élection présidentielle de 1992, il était devenu un Africain en exil. « Est-ce que vous lui donneriez un coup de main ? » m’a demandé Foccart. J’ai donc aidé l’ancien président à partir de la fin 1995 jusqu’à son retour au pouvoir en 1997. (…) Il (Sassou) n’était pas interdit de séjour là-bas, mais ayant tenu le Congo d’une main de fer, il ne supportait guère l’idée de revenir dans un pays « démocratique »… Et puis, il avait pris des goûts de luxe, ce qui l’avait fait évoluer idéologiquement. (…) En sous-main, Jacques Foccart ne lui avait pas retiré sa confiance. Au contraire. J’ai donc préparé son retour médiatique, en janvier 1997…(…) Les élections ont donné l’occasion du coup d’Etat. L’histoire officielle dit que le président Lissouba a engagé un char contre la villa de Sassou, en réalité il s’agissait d’une provocation montée de toutes pièces par la milice Cobra. Sassou était de l’autre côté du fleuve Congo, avec des jumelles. Le président Lissouba (…) et sa directrice de cabinet, Claudine Munari, n’ont pas compris ce qui était en train de leur arriver et ils ont été renversés. En juillet 1997, la guerre a commencé. Les combats ont duré tout l’été. J’ai aidé le clan Sassou à revenir là-bas. Et je lui ai trouvé des armes au mois d’août 1997, après le décès de Jacques Foccart, à la demande de Pierre Oba, le ministre de l’Intérieur… Il fallait trouver de l’artillerie. Je n’ai jamais été marchand de canons, mais j’ai aiguillé Oba vers un spécialiste à Monaco. Et le président angolais José Eduardo Dos Santos a aidé Sassou à donner le dernier coup de reins…[5].

Plus tard, la France de Jacques Chirac signa sa prise de guerre en ces termes : 

La déclaration du Président Chirac à Luanda « Ci-joint un extrait du Discours prononcé par Jacques Chirac, le 30 Juin 1998, à Luanda, Angola : Je me réjouis de l’intervention de l’Angola au Congo-Brazzaville pour la raison simple que ce pays était en train de s’effondrer dans la guerre civile, de s’autodétruire, et qu’il était souhaitable que l’ordre revienne. Il y avait quelqu’un qui était capable de le faire revenir, c’était Denis Sassou Nguesso. Il lui fallait un soutien extérieur pour un certain nombre de raisons, l’Angola le lui a apporté. La paix est revenue, les conditions de développement reprennent. Cette ville de Brazza, qui était devenue martyre commence à se relever et Denis Sassou Nguesso s’est engagé à mettre en œuvre le processus de démocratisation dans un délai maximum de deux ans. »
Citons, parmi les chantres appointés de DSN, Thierry Saussez (Image et Stratégie), Alexis Beresnikoff (BK2F), Dominique André, animateur d’une cellule de réflexion du RPR et beau-frère de l’ancien ministre de la Coopération Michel Roussin, et Jean-Paul Pigasse, fondateur du Courrier d’Afrique centrale.

Les réseaux maçonniques ne sont pas en reste, jugez-en : 

Bouygues, l’amiral Jeannou Lacaze, ancien chef d’ Etat-major, Elf, tout ce petit monde franc-maçon intervient et s’ingère avec profit dans les  » affaires africaines « …Au Congo, Denis Sassou Nguesso vient d’être intronisé Grand Maître de la Grande loge de Brazzaville. Jusqu’à présent, il n’était que simple maçon, mais un président africain se doit d’être seul maître en sa maison. A cette condition, il acceptera plus volontiers d’être affilié au réseau international de la Grande Loge Unie d’Angleterre et de la Grande Loge Nationale Française.  » Promotion normale, diagnostique un frère africain. Sassou n’est pas un franc-maçon comme les autres : c’est un dictateur.  » Son intronisation s’est faite en présence d’une délégation française de la GLNF qui pour rien au monde n’aurait manqué cet événement. Comme pour Gueï , elle dépêchera ses hauts spécialistes de l’Afrique et du BTP : Jean-François Humbert et Pierre Boireau, anciens dirigeants de chez Bouygues, l’amiral Jeannou Lacaze, ancien chef d’ Etat-major. Tous trois membres de la très secrète loge La Lyre, non numérotée dans l’annuaire de la GLNF de peur que des frères encore ingénus ne puissent en connaître la composition… Sur Internet, des frères se sont émus de l’adoubement d’un tel  » bourreau « . Remous internes en vue. Quelques-uns ont même osé signer une pétition. C’est qu’ils ne veulent rien comprendre à la géopolitique maçonne : initier un dictateur africain ne suffit pas, il s’agit de lui accorder le grade maçonnique dû à son rang. Sans quoi le dictateur ira se faire voir ailleurs. En 1997, une sanglante guerre civile avait opposé Pascal Lissouba, l’homme fort du régime congolais, et Denis Sassou Nguesso, son prédécesseur, soucieux de revenir aux affaires.

A Paris, les Grands Maîtres du GO et de la GLNF tentent quand même d’arrêter le massacre. En vain. D’autres frères, membres de l’état-major d’Elf, auraient fait capoter cette tentative de rapprochement : le groupe pétrolier, principal intermédiaire des financements occultes entre la France et l’Afrique, avait misé sur Sassou Nguesso. Qui l’emportera finalement. Le GO en sera réduit à publier un communiqué vengeur :  » Les frontières de l’inacceptable ont été franchies au Congo-Brazzaville. « http://clamartcity.blogs.com/clamart…/…/les_francsmaons.html