Vive réaction de la conférence des ressortissants du district de Mayama (CRDM),

L’annulation du scrutin dans 8 districts de la région du Pool emportés par la violence provoque une satisfaction chez les anciens élus de ces districts, qui souhaitent qu’ils soient reconduits en application de l’article 109 de la nouvelle constitution. Soupçonnés de susciter l’insécurité dans le Pool, leur souhait provoque une vague de protestation chez les candidats aux législatives couplées aux locales de juillets 2017 dans ces 8 districts annulés.

Au cours d’un déjeuner de presse organisé par la conférence des ressortissants du district de Mayama (CRDM), Joseph Roland Malonga (coordonnateur de cette conférence) qui a voulu se constituer candidat dans ce district a indiqué que le report des élections dans ces districts n’a pas sa raison d’être.

Selon lui, « le constat dans ces districts montre que dans toutes les circonscriptions concernées par ce report, l’administration fonctionne, quoi qu’au ralenti. A Mayama, par exemple, il y a le sous-préfet, le secrétaire général, la présence forte de la force publique et les populations regroupées en comités de villages.

Idem dans le district de Kimba où un candidat y a évoqué la présence de 23 comités de villages. Les populations de Kimba étaient déjà prêtes à participer aux élections. » a-t-il dit avant d’ajouter que « L’élection pouvait bien se tenir, parce qu’on ne peut pas priver à ces populations, le libre exercice de leur droit civique. Avec l’appel des autorités et des médias, les populations pourront revenir dans les villages voter puisque beaucoup de déplacés manifestent l’envie de regagner leurs villages. » a dit Joseph Roland Malonga à la presse

Quant à la question sur l’instrumentalisation de la violence dans ces districts par les anciens élus afin qu’ils soient reconduits dans la nouvelle assemblée, Joseph Roland Malonga a indiqué que « Ces informations sont entendues de partout. Il y a des frères qui ont soupçonné certains parlementaires sortant de vouloir susciter l’insécurité dans ces localités afin qu’ils soient reconduits à nouvelle assemblée. Si ces faits sont avérés, c’est là, bien entendu, le danger d’une prolongation de mandat des gens qui suscitent l’insécurité dans le pays pour leurs intérêts.

A ce stade de la situation, il est difficile pour ces derniers de contribuer au rétablissement de la paix dans le Pool. Car aussi longtemps que régnera l’insécurité, ils resteront parlementaires sous les souffrances des populations qu’ils prétendent représenter. Je ne dis pas que ces faits évoqués à la presse sont vrais », a-t-il dit, « mais je pense que la reconduction des anciens parlementaires n’est pas la bonne solution surtout que la loi ne l’autorise pas. L’article 109 évoqué par ces anciens parlementaires ne figure pas dans la constitution de 2002 dont ils sont élus.

Ceci dit, cet article ne concerne pas les élus de l’ancienne république. Je pense que nous avons des grands juristes dans ce pays qui vont dire le droit plus que moi. Je sais qu’ils ont peur de perdre et ils ont soif de rester au pouvoir…Puisque la question se pose en termes d’insécurité, nous allons tous attendre. Pas question de voir des anciens députés dans la nouvelle assemblée sans être élus» a-t-il martelé.

En effet, le district de Mbanza-Ndounga, par exemple, cité parmi les 8 districts dont les élections ont été annulées ne souffre pas de manque de populations puisque le candidat Joachim Mbanza y a commencé à battre campagne. Ce qui est plus impressionnant, c’est que ces anciens élus qui souhaitent la reconduction n’ont pas mis pied dans ces districts. C’est donc une absence qui prouve à suffisance qu’ils attendaient l’annulation des élections dans ces districts afin qu’ils soient reconduits. Peut-on conclure que la violence dans ces districts est faite à dessein ?

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