La question s’est posée depuis la candidature d’Emmanuel MACRON à l’élection présidentielle. L’intelligentsia congolaise de France s’est lancée dans une sorte de marchandage politique qui se résume à peu près en ces termes « on te soutient, tu nous aides à faire le dictateur SASSOU …».

Au regard des soutiens, tous azimuts qui prolifèrent autour de MACRON, force est de constater que la politique africaine de MACRON serait, d’emblée, orientée vers une continuité de la françafrique. Bertrand DELANOË, François BAYROU, Jean PISANI-FERRY, Gérard COLLOMB, François de RUGY, Dominique PERBEN, Philippe DOUSTE-BLAZY, Laurence HAïM, Jacques ATTALI, Robert HUE, Pierre BERGE, Jean-Yves le DRIAN, Dominique de VILLEPIN, sans être exhaustive cette crème de la politique française est de loin la plus manipulatrice, la plus impliquée dans les magouilles avec nos dictateurs. Comment MACRON pourrait-il mener une politique de rupture avec les dictateurs qui sont pour certains les plus pourvoyeurs en euros des ces soutiens encombrants ? Aura-t-il les mains libres d’imposer une politique visant la fin des dictatures en Afrique en particulier au Congo-Brazzaville ? Où serait-il simplement le fidèle continuateur de l’œuvre d’HOLLANDE en Afrique

Voilà le grand dilemme qui divise la communauté congolaise de France. D’aucuns se serait lancé déjà dans la chasse des « CONGOLO-MACRON » entendez par là les Congolais qui ont voté pour MACRON qui seraient, d’office, traités de collabos. Ce sont des Congolais qui seraient En Marche vers la trahison du peuple et surtout au maintien de SASSOU au pouvoir. MACRON, c’est la poursuite de la feuille de route d’HOLLANDE donc de la dictature au Congo. D’autre y voit pourtant une occasion de relancer la question avec un interlocuteur nouveau qui n’a jamais plongé ses mains dans le cambouis de la francafrique.

MACRON a pourtant clarifié son positionnement par rapport à l’Afrique, je cite : « Je veux écrire une nouvelle page dans notre relation avec l’Afrique et pour cela conduire un véritable aggiornamento de notre politique en direction du continent, pour répondre à sa vitalité et contribuer à libérer son potentiel. C’est pourquoi, je lancerai une initiative ambitieuse entre la France, l’Europe, le sud de la Méditerranée et l’Afrique, les routes de la liberté et de la responsabilité, pour renforcer nos intérêts mutuels, dans tous les domaines – sécurité, climat, commerce, emploi, innovation. Dans le cadre de ce partenariat pour l’avenir, j’apporterai plusieurs inflexions à notre politique africaine. Tout d’abord, je tiens à agir dans la transparence, loin des réseaux de connivence franco-africains et des influences affairistes dont on a vu que, malheureusement, ils subsistent encore dans le système politique français, en particulier à droite et à l’extrême-droite. Dans cet esprit, je veux m’appuyer sur les forces vives africaines et françaises : les intellectuels, les ONG, les entreprises françaises et africaines, la diaspora française en Afrique et africaine en France. » (..) « Les États africains ont adopté une Charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance, qui requiert le respect de principes démocratiques fondamentaux. Pouvons-nous nous-mêmes renier les principes que les États africains se sont eux-mêmes donnés ? À l’évidence, non. Si je suis élu, je défendrai le respect des principes démocratiques fondamentaux partout en Afrique, en lien avec l’Union africaine et les organisations régionales qui ont un rôle majeur à jouer pour faire respecter ces principes de bonne gouvernance démocratique que les pays d’Afrique ont définie (…)» (1)

Malgré ces prises de position claire, plusieurs cadres de la diaspora congolaise sont restés sourds préfèrent alimenter un procès d’intention avant même qu’il soit installé dans le fauteuil présidentiel. Ils n’ont qu’une seule affirmation dans la bouche : « Quand on observe les nouveaux soutiens d’Emmanuel Macron, il est difficile de résister à la tentation de penser que ce serait la perpétuation du hollandisme par d’autres moyens » (2)

MACRON a dévoilé ses intentions sur l’Afrique, c’est aux africains de savoir en tiré profit. Comment devrions-nous agir pour renverser la tendance actuelle au lieu de se laisser aller à la fatalité ? Ni encore agir dans la précipitation ne serait-il pas là un moyen de fuir nos propres responsabilités ?

MACRON ne sauvera pas le Congo tout seul. Il faut lui servir une bonne dose de prise conscience pour le changement.

MACRON ne résoudra pas le problème de trahison, d’inconstance, de la légèreté de l’homme politique congolais consistant à monnayer leur conviction contre de l’argent sale imbibé de sang.

MACRON n’empêche pas les Congolais à se rassembler pour constituer un véritable élan au changement et à l’alternance. C’est un travail qui doit être fait en amont avant toute sollicitation extérieur.

Ce ne serait pas MACRON qui fera prendre conscience aux Congolais que ce qui se passe dans le POOL n’est plus un massacre, mais un génocide et devant un tel acte, il faut imposer l’union sacrée du pays tout entier pour éradiquer le mal.

Ce n’est pas MACRON qui demande aux Congolais qui se disent démocrates d’aller participer aux législatives pour accréditer un pouvoir qu’ils condamnent du bout des lèvres.

Au lieu de saisir cette occasion pour se lancer dans la constitution d’un lobbying des intellectuels, de la société civile autour de MACRON, on préfère se donner à la politique de l’auto-flagellation, au dénigrement, au jugement intempestif attitude récurrente chez les Congolais.

Aucun dirigeant de ce monde si puissant soit-il n’empêcherait MACRON de privilégier les intérêts de la FARNCE en premier car c’est pour cela il été choisi c’est dans les gènes de tout homme politique français. La France avant et le reste après. 
Si les Congolais continuent à remettre son destin entre les mains des hommes politiques français, c’est qu’elle n’a rien compris à la notion d’émancipation et surtout à la realpolitik. Ce que nos frères de l’Afrique de l’Ouest anglophone ont compris depuis fort longtemps. « Les chances de survie de l’humanité étaient infiniment supérieures quand nous étions sans défense contre des tigres qu’elles ne le sont aujourd’hui où nous sommes sans défense contre nous-mêmes. (Toynbee) »

Le futur du Congo dépend de notre façon d’appréhender les choses, face à une dictature qui ne pense qu’à diviser, tuer, afin de mieux régner. Notre bon sens serait un grand pas vers la conscientisation de notre population, vers une nation Congolaise unie et forte du Nord au Sud de l’Est à l’Ouest selon les principes unitaire de la Conférence nationale Souveraine qui nous a légué la seule constitution valable et acceptée par tous les congolais.

Alors mes amis congolais MACRON n’est pas encore président, il le sera peut-être seulement gardons-nous des jugements que nous risquerions de regretter pour avoir mis les charrues avant les bœufs. Nos gouvernants sur des intentions, mais nous les jugeons sur les actes. C’est ce que dit le français de la rue en ce moment pourquoi il en serait autrement chez les Congolais ?

Peut-être MACRON se reniera-t-il dès qu’il sera installé à l’Élysée ? C’est une hypothèse à ne pas exclure, car  bons nombres de dirigeants français sont passés maître dans le renoncement de leur engagement pris pendant la campagne. Cela prouvera juste que nous devrions d’abord compter sur nous-même. Car le Congo ne manque pas de ressources, de potentialités et d’opportunités pour se développer et proposer un modèle social autre que celui imposé par le système capitaliste venant de France. Ceci pour conclure que MARCON ne sauvera pas le Congo, le Congo sera sauvé par ses filles et fils eux-mêmes.

(1) http://www.jeuneafrique.com/429951/politique/emmanuel-macron-defendrai-respect-de-democratie-partout-afrique/

(2) http://www.slate.fr/story/136919/francais-marchent-macron

Jean-Claude BERI