Le Congo a rendez-vous avec son histoire. Mais pas seulement. Les congolaises et les congolais doivent prendre chacun en ce qui le concerne, le poids et la mesure de leurs responsabilités face à cette histoire pour le moins tragique au regard des turbulences qui ont émaillées la gouvernance post-coloniale de notre pays.
Le Congo et son Peuple n’ont pas fini de se battre contre les vicissitudes douloureuses de la vie, de lutter chaque jour à sortir des fourches caudines de la pauvreté et des misères effroyables quasi endémiques qui les enlacent. Aussi, espèrent-ils autant que possible de voir enfin s’ouvrir une ère nouvelle qui assure à chacun et à tous plus de
Liberté, d’avantage de Justice et de fraternité, et par-dessus tout, la réalisation du bonheur et la fierté d’appartenir à la Nation de nos rêves qu’est le Congo qui gagne.
Toute entreprise se réclamant de cette démarche d’utilité publique ne pourrait être d’un quelconque intérêt que si pour sa finalité, elle se donne en priorité, de répondre aux préoccupations majeures qui font le lot des soucis quotidiens de la congolaise et du congolais ordinaires. La problématique de révision ou plutôt de changement de la Constitution du 20 janvier 2002 dont le régime au pouvoir se fait le chantre depuis quelques temps remet sur la table du débat républicain –justement- le questionnement sur la pertinence des choix opérés au cours des cinquante dernières années par les acteurs politiques et sociaux mais aussi, se pose la question de la qualité et la compétence de ces derniers dans le cadre de la gestion de la chose publique. L’on observe déjà, à peine le débat lancé, les traditionnelles divisions qui caractérisent nos élites avec l’émergence de plusieurs plateformes de refus au projet de révision ou de changement de la Constitution sans que les uns et les autres ne parviennent à mettre en évidence les différences sur la forme comme sur le fond des organisations et les stratégies envisagées.
Si le refus du projet de révision ou de modification de la Constitution se résume à l’objectif essentiel de poursuivre la construction d’une démocratie véritable dans notre pays, laquelle démocratie doit admettre pour son épanouissement une alternance politique assurant dans une certaine mesure le renouvellement des élites dirigeantes.
Par contre, il est totalement inconcevable que les forces démocrates se montrent incapables d’unité autour de ce combat.
Cette tribune qui vaut Appel à la raison et au sens du devoir citoyen de chacun s’adresse avant tout aux Parrains, Coordonnateurs, Membres des Comités de pilotages et tous autres Acteurs participants à ces différentes structures de se ressaisir, pour une fois, afin de créer les conditions d’une confiance renouvelée avec le Peuple, le seul, sur lequel les uns et les autres comptent pour inverser l’équilibre du pouvoir entre d’une part, les Forces Démocrates et d’autre part, le régime du Parti Congolais du Travail (PCT) et affiliés.
Il est plus que souhaitable que s’amorce immédiatement une concertation utile entre toutes les forces démocrates engagées dans ce débat citoyen en vue de convenir des modalités de coordination unique des étapes essentielles de la dynamique en cours. Faute de quoi, la Jeunesse Consciente en mouvement dans ce pays en viendra à dénoncer ces perfidies.
L’éthique doit reprendre du sens en politique comme dans toute démarche qui intéresse ou implique la Nation, bien au-delà des intérêts égoïstes. De même que certaines frivolités, expression, dit-on, d’une bataille de leadership ne devraient sacrifier, cette fois encore, sur l’autel des petits calculs souvent inavoués, l’avenir de tout un pays qui perd ses repères dans un monde qui avance à grand pas.
Personne n’a le droit, pour quelques ambitions que ce soient, de mêler à cette bataille citoyenne, démocratique et pacifique des agendas cachés qui n’ont que trop souvent compromis les possibilités de progrès que l’histoire nous offre de temps à autre.
A quoi ça sert de parler au nom des souffrances de ce Peuple meurtri, appauvri et résigné, si dans les esprits prédominent la soif maladive de chacun de s’assurer une ascension personnelle, sur le dos des populations désabusées. L’intérêt général portant sur la volonté collective d’avancer vers un mieux-être de toutes et de tous étant relégué au second plan, quand il n’est pas simplement oublié.
L’instauration d’une démocratie véritable assumée par l’ensemble des composantes de notre pays est un combat qui n’est pas gagné à l’avance. Il risque d’être long et fastidieux au même titre que celui en faveur de notre idéal de Liberté. Pour cela, pas de place à l’improvisation intellectuelle et à toute forme d’aventures sans lendemain.
Toutes les initiatives qui visent à sensibiliser les Peuples pour leur éveil ne confère nullement à ses auteurs ni des privilèges, ni des droits particuliers. Mais plutôt des responsabilités et le sens du devoir.
C’est ainsi que les ouvriers de cette historique et grandiose œuvre pourront mériter la prestigieuse distinction de Compatriotes.
Le Congo et son Peuple attendent beaucoup de ses élites, toutes. Rien ne peut autoriser que soit déçue cette belle aspiration au changement voulu par tout un peuple.
La victoire des forces démocrates est possible voire acquise. Elle passe cependant par un engagement sincère et désintéressé des filles et fils les plus méritants de notre pays, sans oublier les sacrifices nécessaires que cela suppose, pourvu qu’ils soient volontaires et patriotiques.
Par Wilfried Kivouvou
Président de la Conscience Libre