Le dialogue en juillet, le référendum après les jeux africains. JDO, Kiki et Bouya déjà dans les startings blocs.
On en sait un peu plus sur les intentions politiques de Denis Sassou-N’guesso. Après la tenue d’un dialogue qu’il projette en juillet prochain, et l’organisation d’un référendum juste après les Jeux Africains, le Chef de l’Etat congolais est en train de résoudre l’équation politique à deux inconnues pour se succéder à lui-même. La première inconnue, c’est le peuple congolais et la deuxième, la Communauté internationale.
Selon nos sources, face à la menace que fait peser la communauté internationale sur les dirigeants africains qui veulent changer ou modifier les Constitutions afin de se maintenir au pouvoir, Denis Sassou-N’guesso a dépêché un émissaire, en l’occurrence l’ambassadeur du Congo aux États-Unis, auprès du département d’État. A qui ce dernier a remis une lettre d’information portant sur la tenue du dialogue national en juillet prochain. Une démarche qui s’est faite quelques jours après le passage dans le même lieu de deux journalistes expulsés du Congo, Élie Smith et Sadio Kanté, venus à Washington sur invitation du département d’État, pour expliquer leur mésaventure au Congo et, surtout, discuter avec les autorités américaines de la situation politique réelle du Congo-Brazzaville.
Selon les mêmes sources, cette initiative qui s’apparente à une opération de charme de Denis Sassou-N’guesso à l’endroit de la communauté internationale, aurait également été entreprise auprès de l’Union européenne et, particulièrement, de la France. Ainsi qu’on le voit, le dialogue politique se tiendrait donc en Juillet, juste avant la fête nationale du 15 août et les Jeux Africains de septembre prochain. L’on chuchote également – ce qui n’a pas été dit aux Américains et aux Européens – de la possibilité d’organiser un référendum avant la fin de cette année. Et enfin, la mise sur pied, dès le 15 août 2016, date prévue pour la prestation de serment du nouveau Président, de la nouvelle Constitution qui en sera issue. A y regarder de près, Sassou redoute lui-même la divergence des points de vue sur la question du changement de Constitution, au sortir du dialogue. D’où son plan B d’organiser un référendum avec un quid électoral.
Okemba, Christel Sassou, Bouya : la guerre de succession fait rage
Dans notre dernière livraison, nous présentions Jean Dominique Okemba comme le dauphin de Denis Sassou-N’guesso. A dire vrai, celui que ses détracteurs appellent le « sorcier », détient une meilleure longueur d’avance sur les deux autres prétendants. En privé, Sassou lui-même l’appelle le « Mpengue » (porteur du sac de fétiches chez les initiés mbochis). Selon certaines indiscrétions, Jean Dominique Okemba aurait été pendant son enfance initié aux us et coutumes métaphysiques dans la cour du feu mwené Julien Nguesso, le regretté père du Chef de l’Etat Denis Sassou-N’guesso. A la mort du notable, indiqué, sous couvert d’anonymat, le « Mpengue » que portait Jean Dominique Okemba auprès de son feu « oncle », aurait été transmis à Valentin Ambendé, le frère aîné de Denis Sassou-N’guesso. Ce « Mpengue » (l’alter égo des binkoko chez les vilis), d’un trésor inestimable, selon les initiés, serait, de l’avis d’un traditionaliste, le porte-bonheur des Nguesso. Selon nos sources, ce « Mpengue » aurait été transmis à Denis Sassou-N’guesso via son défunt grand frère Ambendé, avec comme unique gardien, Jean Dominique Okemba. C’est ce dernier qui connaîtrait la signification des différents totems qui y seraient liés ainsi que ce qu’ils aiment manger et boire. Il se dit donc en famille, surtout chez les vrais mwené, que c’est Okemba qui tient le pouvoir. En effet, celui qui tient le « Mpengue » est source de protection pour le pouvoir. « Quelles que ce soient les gesticulations de Denis Christel Sassou-N’guesso et de Jean Jacques Bouya, c’est Okemba que nous connaissons au village », argumente un vieillard proche de la famille. « Et aucun mbochi, poursuit-il, ne peut prendre le pouvoir à Brazzaville, sans l’onction des mwené mbochis ». A ce titre, Okemba semble investi d’un pouvoir surnaturel que lui concéderaient les élus traditionnels de la contrée. Comme celui qui tient le « Mpengue » gère le Chef, pourquoi certaines personnes s’étonnent-elles de voir Sassou et Okemba main dans la main ? Et d’ailleurs, lâchent certains proches du Palais du peuple, Sassou présenterait souvent Okemba au reste de la famille comme celui sans lequel le pouvoir n’aurait pas été reconquis et conservé. Chaque fois qu’il y a un feu à éteindre quelque part, notamment, dans les affaires de biens mal acquis où les noms de Wilfried Nguesso, de Joujou Nguesso et de Christel Sassou circulent très souvent, c’est à Okemba Dominique que Sassou-N’guesso a souvent eu recours.
« Monsieur le Président »
A la récente réunion des francs-maçons africains à Abidjan, Cote d’Ivoire, c’est encore lui que Denis Sassou-N’guesso a dû dépêcher, à la tête d’une importante délégation congolaise des frères trois points pour représenter la Grande Loge du Congo (GLC). De l’aéroport international Houphouët Boigny à l’hôtel Ivoire, JDO est passé, toutes sirènes hurlantes, tel un Chef de l’Etat. Et d’ailleurs, raconte avec délectation, un frère trois points qui a pris part à cette réunion, certains frères maçons africains se permettaient même d’appeler Okemba : « Monsieur le Président ». Autant dire que l’homme est en train de se forger une carte de visite internationale.
Selon des indiscrétions, certains Nguesso et Jean jacques Bouya, qui lorgnent sur le fauteuil présidentiel de Denis Sassou-N’guesso, jugent très mal cette influence du Secrétaire général du Conseil National de Sécurité (CNS). S’il est vrai, d’après certains analystes politiques, que JDO est un poids plume en termes de niveau d’instruction pour gérer un pays comme le Congo, ce n’est pas le back ground intellectuel qui bâti un pays, s’en défendent ses affidés. « Pascal Lissouba n’est-il pas bardé de diplômes universitaires ? Et pourquoi n’a-t-il pas pu transformer le Congo comme le fait Denis Sassou-N’guesso aujourd’hui ? » s’interrogent-ils.
Sur le plan financier, Kiki dispose mieux que quiconque de l’argent à revendre
D’autres analystes voient en Denis Christel Sassou-N’guesso (Kiki) : « le digne continuateur de l’œuvre de son père ». Connu dans les milieux du trading pétrolier, où il a été introduit par l’ex PDG de la SNPC, Denis Ngokana, Christel Sassou-N’guesso a acquis les rudiments du métier auprès de l’incontournable nigérian Ike Nwoboto. C’est dans ce secteur que ce fils à papa a pu faire fortune. Ses placements financiers au Congo et à l’étranger sont inestimables, souligne un expert financier international qui a requis l’anonymat. Même lorsque le béninois Dohou Jean Claude, conseiller occultiste de Denis Sassou-N’guesso, lui extorque une importante somme d’argent, pour l’acquisition d’un important patrimoine immobilier au cœur de la capitale française, le richissime Christel Sassou-N’guesso, fait tout simplement passer cette arnaque en pertes et profits pour ne pas ébruiter les grosses oreilles de la presse occidentale. On parle de dizaines de millions de dollars. C’est autant dire que sur le plan financier, Kiki dispose mieux que quiconque de l’argent à revendre. Une attitude de riche qui le trahit malheureusement.
Cyriaque Malonga, son conseiller politique, est tout sauf un conseiller politique.
Certaines mauvaises langues racontent, qu’il a pour amis quelques mendiants de la République et autres flatteurs au sourire de Judas. Il faut voir défiler à longueur de temps ces amateurs politiques dans la cour de son impressionnant château sis aux encablures de l’aumônerie universitaire catholique de Brazzaville. Bienvenu Okiemi a trouvé comme cour de tennis de table à Brazzaville, le domicile de Kiki. Le professeur cancérologue Nkoa Mbon s’y rend très souvent. Cyriaque Malonga, son conseiller politique, qui est tout sauf un conseiller politique, également. Serge Ikiemi, son ancien directeur de campagne aux législatives 2012, qui lui aurait détourné plus de 500 millions de FCFA avant de se lancer à cor et à cri dans la micro finance, n’est pas en reste.
Makosso, organisateur du meeting de Pointe-Noire, présenté comme l’expression de plus de 900 associations et partis politiques, n’en parlant pas… Hydevert Mouagni, celui qui se présente à tout le monde, avec des néologismes dont lui seul connait la signification en français du genre « intellectualité », en a fait son deuxième domicile…
Kiki a le téléphone, mais il n’a pas le réseau
Aux dires des analystes politiques, Christel Sassou-N’guesso traîne un handicap sur le plan politique. Il n’a jamais vraiment été de toutes les batailles politiques de son père. Pendant la guerre de 1997, il buvait son petit lait chaud à Londres, à l’abri des Mboungou diat pédale et autres balles meurtrières. Parachuté au Bureau politique du PCT grâce au coup de pouce de son père, ainsi grommèle-t-on au sein du parti au pouvoir, ce fils à papa ne peut, malheureusement pas, être présidentiable au regard des dispositions constitutionnelles actuelles portant sur l’éligibilité d’un candidat : être congolais de père et de mère ; il n’en est rien pour Kiki dont la mère est de nationalité zaïroise (RDC). Est-ce pourquoi Sassou voudrait changer de Constitution en faisant sauter cette disposition pour permettre à son fils de le succéder ? Une chose est sûre, si nous étions dans le domaine de la téléphonie mobile, d’aucuns diront que Kiki a le téléphone, mais il n’a pas le réseau. Autrement dit, ce fils du Chef de l’Etat dispose d’importants moyens financiers, qu’il distribue à tour de bras, dans l’humanitaire ou à certaines églises – lors de son récent séjour à Pointe-Noire il aurait remis 50 millions à une paroisse catholique. Mais, il n’a aucun soutien politique digne de ce nom. Ses camarades du PCT lui accordent un sourire d’hôtesse, juste parce que papa est encore là.
Bouya n’a ni le physique ni le souffle nécessaire pour lire un long discours de Chef d’Etat
Tel n’est pas le cas pour Jean Jacques Bouya, neveu par emprunt du Chef de l’Etat et Ministre délégué aux Grands Travaux et à l’Aménagement du Territoire. Depuis que l’homme a pris de l’envergure dans le cadre des Grands Travaux de la République, Bouya croit voler plus haut qu’un pilote à bord d’un avion. Du coup, ce mbochi de Tchikapika qui, aux dires des proches, n’a aucun lien de familiarité avec les Nguesso, s’est mis à rêver du fauteuil présidentiel. De méchantes langues disent qu’il n’a ni le physique ni le souffle nécessaire pour lire un long discours de Chef d’Etat.
Serge Bouya réduit à un rôle de simple agent subalterne
De l’avis des observateurs de la scène politique congolaise, c’est Okemba qui détient le réseau, tandis que Christel Sassou-N’guesso et Jean Jacques Bouya n’ont que le téléphone. Une source proche de la famille, raconte comment le Secrétaire Général du CNS a pu réduire Serge Bouya, Directeur général adjoint du Port autonome de Pointe-Noire et frère cadet de Jean Jacques Bouya, à un rôle de simple agent subalterne. Selon certaines indiscrétions, le Dga du Port autonome de Pointe-Noire se tournerait les pouces à longueur de journée. Et pour cause, son chef hiérarchique serait contrôlé par JDO. Tout compte fait, la bataille de succession semble férocement engagée entre les trois prétendants pour un fauteuil. Une bataille, commentent certains proches de la famille, qui serait alimentée par Denis Sassou-N’guesso lui-même. Il semblerait que le matin le Chef de l’Etat dit parfois à son fils Kiki « c’est toi qui vas me succéder », le soir il en dirait autant à Jean Jacques Bouya, et à la nuit tombée c’est au tour d’Okemba de recevoir le même message. Selon certaines indiscrétions, en 2016, il n’y aura ni l’un ni l’autre : Sassou-N’guesso pourrait se succéder à lui-même. A moins que les pressions internationales viennent déjouer tous ces pronostics. Dans l’opinion, l’on en vient à se demander si cette guerre de succession entre oiseaux de la basse-cour ne sera pas sans conséquences sur les poussins ?
Aux dernières nouvelles, nous apprenons, avant de mettre sous presse, que ce calendrier pourrait subir une modification. Denis Sassou-N’guesso serait amené à annoncer le chronogramme suivant, à l’occasion du discours sur l’état de la Nation, devant le Parlement réuni en congrès : Dialogue national avant la fin de l’année 2015, Référendum pendant le premier trimestre de l’année 2016, Elections au cours du deuxième trimestre 2016, et mise en place des nouvelles Institutions pendant le troisième trimestre 2016.
Guy Milex Mbondzi
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La Voix à Devinettes
1 – Quel est le colonel de la DGSP dont le nom ressort dans les milieux des militaires en cavale comme complice du vol d’argent qui a eu lieu à la présidence de la République, à proximité de la chambre à coucher de Denis Sassou-N’guesso ?
2 – A la suite de la mort d’Oba Roméo, aide de camp du Chef de l’Etat, survenue des suites de la torture pour vol d’argent à la présidence, quel est l’homme de confiance que Sassou a dépêché auprès des mwené à Oyo pour faire amende honorable ?
3 – Quel est le rôle qu’aurait joué le conseiller occultiste de Denis Sassou-N’guesso, Dohou Jean Claude, de nationalité béninoise, pour que Edgard Nguesso recouvre sa santé ?
4 – Quels sont les puissants de la République qui se cachent derrière l’actionnariat de la Banque Congolo-chinoise, en construction au centre-ville de Brazzaville ?
5 – Comment s’appelle le fils de la famille présidentielle qui bâtit un immeuble de 15 étages à côté de l’Ambassade du Cameroun à Brazzaville ?
6 – Quel est l’opposant qui est dans le viseur des services, lesquels viennent de lancer l’opération Mbata Ya Bakolo à Pointe-Noire, pour, semble-t-il, y rechercher des sujets étrangers que l’on présenterait comme son bras armé ?
7 – Pourquoi, dans un pays comme le Congo-Brazzaville où abondent des carrières de sable, le Maire de la capitale, Hugues Ngouelondelé, a-t-il importé du sable blanc de France, qu’il a ensuite entreposé dans un conteneur à la Mairie Centrale ?
8 – Quelle ministre du Gouvernement, chargé de la gestion des services, a confié à un journaliste que : « si quelqu’un s’oppose au changement de Constitution, tant pis, c’est le peuple qui payera encore » ?
9 – Pourquoi les mutilés du 4 mars ont-ils tenté de pénétrer de force à la présidence de la République ce mardi 19 mai 2015.
10 – Quel est le membre du gouvernement qui a perdu un frère qu’il n’a pas pu évacuer en France, mais qui, à la veillée mortuaire de ce dernier, a offert à chacun un petit déjeuner copieux le matin, une cuisse de poulet à midi et dix (10) boites d’Heineken à la nuit tombée ?
11 – Quel est le puissant fils du Chef de l’Etat congolais qui a acquis au prix fort de neuf (9) milliards de FCFA, l’immeuble situé en face du Commissariat de la Coupole et qui abrite une agence de la compagnie aérienne Ecair ?
12 – Pourquoi Sassou-N’guesso a-t-il annulé son déplacement à Talangaï, où il devait procéder à l’inauguration de l’hôpital éponyme, et a préféré y déléguer son ministre d’Etat Florent Ntsiba ?
13 – Pourquoi Denis Sassou-N’guesso exprime-t-il le besoin de rencontrer, individuellement, les leaders de l’opposition radicale au lieu de le faire collectivement ?
14 – Quel opposant, qui loge depuis des mois à l’hôtel de l’aéroport de Brazzaville, reçoit chaque mois des sous de la part d’Okemba Dominique ?
15 – Quel a été l’objet de la descente de Pierre Ngolo au domicile de Clément Mierassa courant Mars ?
16 – Quel ancien ministre de Pascal Lissouba, ayant fait partie de la bande des quatre, très proche de Maurice Nguesso, incite l’opposition radicale à réclamer une Transition dirigée par Sassou et où elle pourrait décrocher des postes de ministres ?
17 – Que signifie ces propos du professeur Claude Maylin à l’endroit de Sandrine Sassou-N’guesso avec laquelle il a eu maille à partir : « saches que si je lâche ton père, il n’aura plus 2 ans pour vivre » ?
18 – Quel est l’opposant qui, à l’époque où il était encore au gouvernement, avait violé sa nièce venant de France et pour l’adoucir, lui avait remis un petit nguiri (sac d’argent) ?
19 – Quel leader de l’opposition radicale, tire très souvent son petit coup, avec une jeune fille de son quartier, aux abords de la forêt de l’OROSTOM ?
20 – Pour quelle raison Denis Sassou-N’guesso vide-t-il les caisses de l’Etat, à Pointe-Noire et à Brazzaville, et achemine l’argent, chaque fin de semaine, à Oyo, par l’entremise de son neveu Edgard Nguesso ?
21 – Quelle magie, le Commandant Lonzagnabeka Aline, à fait, pour qu’à peine nommée DAF de la Maison militaire, elle s’achète deux 4X4 rutilants, un pour elle et un autre pour son mari, à 75 millions de FCFA ?
22 – Pourquoi, au nom du principe de réciprocité, la police congolaise n’expulse pas les agents de l’ONATRA, travaillant au Beach de Brazzaville, comme l’a fait la police de la RDC à l’endroit des agents de l’ATC, travaillant au Beach de Kinshasa ?
23 – Quelle est la journaliste congolaise, proche du pouvoir, à cheval entre Brazzaville et Paris, qui vient d’être épingler par un site proche de l’opposition gabonaise, comme l’empoisonneuse principale de certains dirigeants congolais ?
24 – Quel est le puissant homme du pouvoir qui vient de dépenser 200 millions de FCFA pour achat de boisson et divers au Free shop Alima pour le mariage de sa fille ?
25 – Pourquoi Yhombi Opango a-t-il refusé d’assister au mariage de Christelle Okemba, la fille de JDO ?
Guy Milex Mbondzi