Les partis et groupements politiques du centre ont donné un point de presse, mardi 22 juillet 2014, à l’hôtel Olympic palace, à Brazzaville, sous la direction de Jean-Michel Bokamba-Yangouma, coordonnateur général de cette plateforme politique, pour rendre publique une déclaration, dans laquelle ils désapprouvent la réforme de la Conel proposée par le gouvernement, lors de son dernier conseil des ministres.
«Cependant, les articles 18, 20, 21, 23, 61 et 67, cités en référence, ne traduisent pas cette préoccupation de la concertation politique de Dolisie, qui recommandait le réaménagement des compétences de la Conel et son érection en un organe indépendant et permanent doté d’une autonomie administrative et financière. Cette volonté ne peut être traduite que par la modification des articles 16 et 17 de la loi électorale», souligne la déclaration, qui a été lue par Valère Mabiala-Mapa et dont voici l’intégralité.
«La classe politique congolaise a requis de résoudre ses différends politiques par le dialogue et la concertation permanente. C’est ce qui traduit sa prise de conscience et sa maturité dans ce domaine de gestion des affaires de la cité. Depuis donc 2009, à Brazzaville, 2011, à Ewo et 2013, à Dolisie, les acteurs politiques congolais, ont su surmonter leurs égos et donner la priorité au pays, en accordant leurs violons, de manière pacifique, à travers les concertations politiques qui s’y sont déroulés avec succès et dont les résultats devraient faire avancer la démocratie. La concertation politique de Dolisie a constitué une avancée significative, dans la mesure où elle a permis:
– la mise en application du recensement administratif spécial, opération souhaitée par toute la classe politique. Le recensement administratif spécial s’est déroulé avec l’implication de tous les acteurs politiques ayant pris part à la concertation de Dolisie;
-ce dernier haut moment politique a donné l’occasion au Congo de se doter du matériel de mise en œuvre de la biométrie, autre garantie de fiabilisation du fichier électoral; L’acquisition du matériel biométrique s’est faite dans le même engouement, à l’issue d’une mission paritaire, en Allemagne.
– l’impression consensuelle des cartes d’électeurs, en France, dans les mêmes conditions de parité.
De même qu’elle a inscrite, au titre des préoccupations politiques majeures à mettre en œuvre avant les élections locales prochaines, l’érection de la commission en charge des élections en un organe permanent, indépendant et doté d’une autonomie administrative et financière, selon les conclusions de la concertation politique de Dolisie.
En ce qui concerne l’érection de la Conel en un organe indépendant, permanent et doté d’une autonomie administrative et financière, la classe politique toute entière s’est réunie en dates du 25 mai et 1er juin 2014, au palais des congrès et ont signé un document commun le 16 juin 2014, servant de contributions à la modification de la loi électorale, telle que convenu avec le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, à la suite de sa communication faite, le 22 mai 2014, à l’endroit de la classe politique.
Par ailleurs, lors de la concertation de l’ensemble de la classe politique, à l’hôtel Mikhael, il avait été retenu, de façon consensuelle, que les points ci-après devraient figurer dans la loi électorale. Il s’agit de:
a) Actes préparatoires devant revenir à l’administration
– Etablir les listes électorales de concert avec les partis ou groupements politiques et la société civile;- Acquérir le matériel et les supports électoraux; – Centraliser et valider les candidatures; – Nommer les membres des commissions locales sur proposition des partis ou groupements politiques et de la société civile; – Nommer les membres des bureaux de vote sur proposition de la Conel.
b) Actes préparatoires devant revenir à la Conel
– Suivre et veiller à l’accomplissement des actes préparatoires de l’administration; – Proposer à l’administration toute mesure susceptible de contribuer à la bonne tenue des élections; – Distribuer le matériel électoral; – Concevoir et assurer une campagne d’éducation civique et morale de la population sur les élections. c-) Compétences de la Conel dans l’organisation des scrutins- Veiller au bon fonctionnement de la campagne électorale; – Assurer la formation des personnels électoraux; – Vérifier et afficher les listes électorales avant chaque scrutin; – Organiser les différent scrutins; – Centraliser et traiter les résultats électoraux en provenance des commissions locales; – Transmettre les résultats au ministre chargé des élections, pour publication, et au juge constitutionnel, pour validation;
– Sensibiliser la population sur les élections.
Il sied de rappeler que le texte portant relevé des conclusions a été bel et bien signé par:
– pour l’U.pa.d.s: le premier secrétaire par intérim, Emmanuel Boungouanza;
– pour le P.c.t: le secrétaire général adjoint, André Massamba; – pour la Convention des partis républicains, le coordonnateur Nicéphore Fylla De Saint-Eudes; – pour le Rassemblement des acteurs de la Démocratie, le président Abel Godefroy Bouckas; – pour le collège des présidents de l’Union pour la nation, le président Aurélien Rodrigue Brillant Miamissa; – pour la coordination nationale des groupements politiques du Centre, le coordonnateur Général Jean-Michel Bokamba-Yangouma;
– pour la majorité présidentielle, le président par intérim, Pierre Ngolo.
Le gouvernement de la République, lors de son dernier conseil des ministres, tenu le 16 juillet 2014, a fixé l’opinion sur sa volonté de traduire dans les faits cet engagement politique souhaité par tous, si l’on en croit le résumé évoqué par son porte-parole portant sur la modification de la loi électorale. Cependant, les articles 18, 20, 21, 23, 61 et 67 cités en référence, ne traduisent pas cette préoccupation de la concertation politique de Dolisie qui recommandait le réaménagement des compétences de la Conel et son érection en un organe indépendant et permanent doté d’une autonomie administrative et financière. Cette volonté ne peut être traduite que par la modification des articles 16 et 17 de la loi électorale.
A cet égard, la classe politique, dans son ensemble, exprime ses regrets et sollicite du président de la République, garant de la paix sociale, son implication personnelle et attire son attention sur les dangers que peuvent générer une telle attitude susceptible de compromettre le dialogue permanent prôné sans cesse.
Les partis et groupements politiques du Centre invitent le Parti congolais du travail et la Majorité présidentielle, parties prenantes du consensus de Dolisie et des réflexions subséquentes ayant abouti aux conclusions dites «de Mikhael», à ne pas trahir l’engagement politique pris collégialement avec les autres forces politiques, au risque d’altérer la sincérité du dialogue politique dans notre pays.
De même, les partis et groupements politiques du centre invitent le Comité de suivi de la convention pour la paix et reconstruction du Congo, en sa qualité d’organe de suivi de l’exécution des accords politiques, à se saisir de cette situation très préoccupante pour la préservation du climat de paix dans notre pays».
Signalons que les signataires de cette déclaration datée du 21 juillet 2014, sont: Luc Daniel Adamo Mateta (C.p.c); Dieudonné Satoupa Ekouob (U.g.p.c); Prince Richard Nsana (2P.c); Massa Mankoudia (R.c.d); Marcel Valère Mabiala Mapa (C.d.r); Bienvenu Bikouta (C.d 3ème Force); Sylvain Edoungatso (C.c.g) et le coordonnateur Général, Jean-Michel Bokamba-Yangouma.
Source La Semaine Africaine du 25 juillet 2014