La preuve irréfutable pour répondre à cette interrogation est contenue dans les résultats des dernières élections législatives qui font couler tant d’encre au sein de la communauté internationale et congolaise.

Abstention, montée fulgurante du malaise social, les Congolais ont montré qu’ils faisaient de moins en moins confiance aux gouvernants actuels. Pourtant la République les condamne toutefois à subir un système qu’ils désavouent chaque jour à cause d’une démocratie rafistolée à l’image et la volonté d’un seul homme.

La leçon essentielle des dernières élections a été benoîtement ignorée, ou cyniquement occultée, par l’ensemble des observateurs nationaux ou internationaux. A savoir que, pour la première fois dans l’histoire de notre jeune démocratie, les deux grands partis de gouvernement ne sont plus majoritaires ni encore moins ne peuvent constituer un groupe parlementaire.

L’UPADS et Le MCDDI n’ont remporté qu’une petite poignée de députés. Serait-il l’affirmation d’un rejet massif du pôle UPADS/MCDDI sacralisant ainsi le monopole absolu du PCT ? Les Congolais n’auront-ils plus confiance dans les partis politiques actuels considérés comme irresponsables pour gouverner le pays ? Ou faut-il y voir dans l’abstention de plus de 87% des congolais le souhait de ne plus voir les trois partis (PCT, MCDDI, UPADS) coresponsables des conflits, à travers leurs avatars successifs, gérer la destinée le pays. D’où le raz le bol, l’abstention, le sentiment général de confusion, les dissidences, la corruption des sages et des citoyens, les procès en légitimité. Et pourtant, les députés nouvellement intronisés se gaillardises d’être des élus légitimes du peuple. Bon nombre d’entre eux ont été désavoué, d’autres reconduits par des tripatouillages administratifs bafouant la loi. Force est de constater que le système SASSOU a tué la démocratie, et que les citoyens sont condamnés à la servitude voulue par le PCT .

Fort de cette machination bien orchestrée, le PCT n’avait plus aucune raison à présenter des candidats talentueux ou porteurs de la moindre idée politique. Puisqu’un mouton serait élu avec une étiquette PCT, autant présenter de bons petits moutons, qui ensuite bêleront tous en cœur à l’Assemblée, obéissant aux consignes du chef de troupeau, le président de groupe PCT.

Il est apparut nettement que le profil de l’élu actuel au Congo n’est donc plus le « militant de terrain  », mais le mouton nourri au grain clanique, décérébré et formaté depuis son plus jeune âge par les breuvages politiques régionalistes et clientélistes, et ce dernier ne rencontrera aucune obstacle sur sa route. Il aura humblement gravi tous les échelons du militantisme par favoritisme jusqu’au sommet du pouvoir. Si dans d’autres cieux on se lance en politique quand on a réussi dans la vie, au Congo, c’est quand on a échoué partout ailleurs et que le clan reste le seul rempart pour te propulser au pouvoir. Le pouvoir est ainsi fait se servir et non servir le peuple tel serait la devise du PCT.

Comme on le voit aujourd’hui, ce système mis en selle depuis la victoire militaire de Denis Sassou NGUESSO du 5 juin 1997  qui a avait d’ailleurs atteint le summum de sa trahison en autorisant un Etat étranger et des mercenaires d’envahir et de violer les institutions du pays. Cela a eu comme conséquence désastreuse de transformer l’élection législative libre en une élection dont les choix sont choisis d’avance voir imposés. Ce qui est parfaitement contraire à l’esprit de la constitution du 15 mars 1992.  Cette dernière étant, rappelons le, le fruit d’un consensus national. Il est clair que le système actuel favorise la lente érosion de notre démocratie. Bien qu’il soit fermé, discrédité, vilipendé, ce système refuse de se réformer pour imposer une logique contraire aux souhaits des congolais. Lorsqu’on est gouverné par des aveugles élus par des manchots, il reste au peuple la nécessité de s’organiser de manière à mener le combat qu’il soit possible pour résistance à cette usurpation continuelle de leurs droits.

Il est donc ici poser clairement la problématique suivante : S’il n’est plus niable qu’il se développerait, au lendemain de ces élections désavouées des situations de grèves massives paralysant le pays, et des manifestations rassemblant des centaines et des centaines de citoyens, cela ne serait pas sans peser sur le Changement à venir. Ou l’on se libère de ce système sous tutelle clanique, ou l’on est condamné à être ramené dans le « droit à la soumission au parti unique ». Faute de force ou de dirigeant politique assumant la première option de manière conséquente.

Pour contrer cette thèse, le PCT véhicule aujourd’hui dans la société congolaise des thèses d’intimidations rétrogrades. Les congolais auraient-ils peur d’affronter de face ce système ? Serait-ce vraiment la peur de braver SASSOU ou celle du lendemain incertain dépourvu d’une opposition charismatique susceptible de le galvaniser et de le mener au combat pour recouvrer ses droits bafoués ? Montrer à quel point les deux hypothèses tendent aujourd’hui à devenir antinomiques est probablement la meilleure contribution qui soit à la lucidité collective. Et donc la garantie la plus efficace contre de redoutables désillusions. Le système SASSOU a tué notre démocratie tenter de la ressuscitée par des vieux démons qui viendront pour l’enterrer définitivement serait une erreur impardonnable. C’est dans l’urgence exceptionnelle que l’on juge la volonté d’un peuple pour braver l’adversité.

On peut cependant douter de cette importance, si l’on se place du point de vue du peuple, et des conséquences, directes ou indirectes, que ce dernier peut raisonnablement attendre des résultats des uns ou des autres.

Notre démarche reste simple et logique en restant attaché aux fondamentaux de la constitution du 15 mars 1992. Nous l’avons déjà signifie le 19 Mars 2011 dans notre Réponses du Président du DAC face à la situation politique Congolaise (1) dont les grandes lignes sont explicités ci-dessous.

« Vouloir le départ de M. Denis Sassou Nguesso et de son gouvernement  ne suffit  pas, il faut lui opposer une alternance digne de confiance avec des hommes et femmes au dessus de tout soupçon ». Maintenant il faut s’attaquer aux vrais problèmes, et pas seulement au PCT et son système. Il faut un vrai projet de société incarné par des hommes courageux et dignes, le pire serait de créer de nouvelles désillusions pour notre peuple.

« C’est tout bonnement que l’on peut se poser l’ultime question. Quelles conditions doit-on réunir pour proposer à notre peuple une autre voie que celle de la violence ? Fort de ce constat,  nous examinons avec d’autres partenaires associatifs  les pistes ci-dessous afin de permettre une réflexion en vue d’une alternance pacifique face à la politique  en vigueur.

*Mise en place d’un conseil national de transition pacifique,
*Ouverture du dialogue avec l’opposition véritable et les associations politiques (diaspora et nationales),

*Réhabilitation de la constitution issue de la conférence nationale souveraine,

C’est  sur ces points particuliers que doit s’articuler notre travail avec les congolais. Toutes ces questions devraient être débattues sans qu’il y ait effusion de sang, tel est notre souhait. »

Jean-Claude BERI. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.

(1) : http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/249-reponses-du-president-du-dac-face-a-la-situation-politique-congolaise.html