Depuis le début du mois de février il règne une tension palpable entre les noirs sud Africains et les noirs immigrés. L’origine du conflit semble très confuse et même critiquable selon certaines sources. Les locaux reprocheraient aux émigrés venus principalement de Mali, du Zimbabwe, Mozambique, Ethiopie, Somalie, RDC , Malawi et d’autres contrés d’Afrique de venir occuper les postes qui reviendraient de droit selon eux, aux noirs Sud Africains.

Ce qui parait pour la plus part des noirs Sud africains comme un affront méritant un lynchage, voire une chasse à l’homme dont la proie ( le frère africain) est éclaboussée , ramollie réduite au statut de bête immonde qu’il faut saigner jusqu’à la mort. Cela se passe en plein 21e siècle ou dans d’autres cieux les populations se regroupent et forment un socle économique puissant pour parer a un avenir de plus en plus incertain, le Continent africain brille quand à lui par des scènes d’humiliation, de barbarie, d’une inhumanité inqualifiable.

Qui a oublié que pendant près de quarante trois ans (1948-1991) les noirs sud africains ont été réduit a l’état d’esclave dans leur propre pays par une politique ségrégationniste. La solidarité africaine ne s’est pas fait attendre mobilisant tous les moyens légaux et illégaux pour aider le frère Sud Africain. Cette Afrique serviable n’a pas hésité d’accueillir sur ses terres, les frères noirs Sud africains en leur offrant un toit et un emploi. Beaucoup de ses mêmes Sud africains sont restés sur ces terres d’accueil pour y promouvoir la message fort de Nelson MANDELA : la construction d’une Afrique du Sud “ arc-en-ciel”.

Quatre ans après la douloureuse disparition de Nelson MANDELA , l’Afrique du sud semble replongée dans ses travers guerrières. Ce penchant a la violence entre frères est-il uniquement le propre des sud-africains ?

Force est de constater au travers les récents évènements que l’homme Africain est loin de pratiquer la solidarité universelle. L’Afrique met en avant ces valeurs qui sont bien sûr le socle d’une certaine Afrique, mais dans les faits le loup qui détruit l’Afrique est lui-même l’Africain. Cela n’a-t-il pas commencé par la chasse a l’homme dans les forêts tropicales du frère africain par un autre frère africain pour être vendu comme esclave aux blancs ou arabes.

Le Rwandais qui viole les jeunes filles et vieilles mamans dans le sud KIVU en RDC s’offusque t-il de son acte hautement répréhensible ? Le Congolais qui pourchasse le Congolais démocratique en le déshumanisant pense t-il a l’image qu’il envoie à travers le monde ? Le centrafricain qui tranche froidement la tête un autre centrafricain sous prétexte que c’est un SELEKA ou BAKALA cet acte est-il compréhensible ?

Avant de s’entendre sur des considérations historiques tendant a rejeter la faute sur le blanc qui a travers un néocolonialisme continuerait a diviser les africains, ayons le courage de nous regarder dans le miroir. Bien sûr les blancs Sud-africains se réjouissent de cette situation puisque les noirs se battent entre eux pour protéger leur emploi et c’est bien sûr la faute aux colons blancs qui créent le chômage du peuple et l’incitent à se battre contre leurs semblables étrangers pour avoir la paix.

L’Afrique construit elle même les schémas de sa propre délitement.

Si nous étions suffisamment organisés, cette de l’homme noir par l’homme noir serait condamné avec la dernière énergie. Or l’UA ferme les yeux devant cette barbarie qui se déroule dans son continent et surtout commis par ses propres enfants. Tous les dirigeants africains détournent le regard comme s’ il s’agissait d’un fait divers. On se satisfait dans des petits arrangements laissant libre court au viol constitutionnel, au viol électoral, aux massacres des populations pourtant sous la protection des forces africaines, au viol des nos mamans, tout ceci parce que l’Afrique elle-même est insuffisamment adulte pour déterminer les vraies valeurs, celles qui devraient construire son avenir.

Malheureusement l’Afrique continue de creuser sa propre tombe. Il ne serait pas faux de dire que nous sommes a l’aube des grands conflits initié contre nous par l’occident pour retarder le décollage économique de l’Afrique mais seulement nous feignons de ne pas nous en rendre compte. Les conflits disparates sur tout le continent sont là pour marquer notre immaturité.

N’est-il pas temps que l’UA fasse son introspection en examinant les causes qui conduisent aux coups d’État et autres crises politico-institutionnelles à la place des condamnations tous azimuts après coup? Ces crises sociales qui poussent les populations à s’exiler dabs d’autres pays africains causant de surcroît un déséquilibre local en terme d’emploi sont si insolubles pour baisser si facilement les bras?

Tant qu’une prise de conscience collective est pas engagée le mal africain restera incurable. Nous appelons de tous nos vœux l’émergence d’hommes africains qui doivent construire dans le temps et dans l’espace cette conscience collective par des choix solidaire et pragmatique.

Jean-Claude BERI